Sanda-Maria ARDELEANU Nicoleta MOROŞAN IMAGINAIRE ...
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à-vis d’un sujet parlant, déjà rentré dans une certaine catégorie du point de vue de sa<br />
classe sociale et de son métier, soient renversées, et de remarquer, en fait, un<br />
télescopage surprenant de divers registres linguistiques, par exemple.<br />
Si nous dressons un parallèle entre le questionnaire et l’entretien nous<br />
remarquerons que les quatre types d’entretien ne sont qu’amplification de questions<br />
ouvertes. Cela nous amène à remarquer que l’analyse des réponses fournies par le sujet<br />
enquêté sera à double volet, un qui relèvera du contenu et l’autre, qui nous intéresse<br />
particulièrement, de la forme linguistique d’expression des opinions du sujet.<br />
Le type d’entretien le plus utilisé dans la sociolinguistique est l’entretien semidirectif<br />
ou « l’enquêtateur a la liberté d’introduire comme il veut et dans l’ordre qu’il<br />
veut les thèmes qui doivent être abordés »(Laroussi/Richard – Zappella, 2001 : 6). En<br />
même temps son attitude est tant soit peu déterminée dans le sens où il possède déjà les<br />
questions qu’il va poser. Il joue donc sur la subjectivité lors de son déroulement, dans<br />
les conditions où l’enquêteur manifeste explicitement ses attitudes, provoquant<br />
l’enquêté à relever le défi et réagir non pas uniquement aux questions qui lui sont<br />
posées, mais aussi d’assumer une position envers l’attitude affichée par son<br />
interlocuteur. L’interprétation des données, par contre, tiendra compte de toutes les<br />
nuances dans l’attitude linguistique à part entière de l’enquêteur. Simultanément ce<br />
type d’entretien est optimal pour observer la place que le sujet enquêté assume<br />
inconsciemment par rapport aux “stéréopisations langagières liées aux stéréotypes<br />
sociaux auxquels il est soumis.”(Laroussi/Richard – Zappella, 2001: 6).<br />
Un autre type d’entretien est l’entretien semi-guidé dans le cadre duquel on<br />
retrouve deux formes : l’entretien film-action et l’entretien de groupe.<br />
Si dans l’entretien semi-directif le sujet devait réagir à des questions ouvertes en<br />
élaborant des réponses qui, ayant comme point de repère l’expérience, étaient investies<br />
d’une nature synthétique, dans l’entretien film-action l’enquêteur le pousse à revivre un<br />
moment de sa vie, ce qui, de nouveau, est un moyen très efficace d’obtention de<br />
morceaux de langue authentiques. Etant demandé de reproduire exactement des<br />
événements passés, tels qu’ils surgissent dans sa mémoire, le sujet enquêté se<br />
concentrera moins sur la forme qu’il sait que ses propos devraient recouvrir, et plus sur<br />
l’expression fidèle du contenu réclamé. Le degré de censure est, donc, au plus bas<br />
degré.<br />
Si jusque-là nous nous sommes arrêtés sur des interviews individuelles, il faut<br />
rappeler aussi l’entretien semi-guidé de groupe qui agit sur le même principe de la part<br />
de l’enquêteur mais fonctionne différemment quant à l’instance représentée par le sujet<br />
enquêté. Le nombre, généralement dans les 12 personnes, devient un élément<br />
considérable dans le déroulement de l’entretien. Il devra être constitué par des sujets<br />
homogènes du point de vue de l’appartenance sociale ou ethnique.<br />
Pour ce qui est de l’entretien non-directif, l’enquêteur propose un sujet de<br />
discussion, la tâche de l’enquêté étant de discourir sur le sujet en question. Même<br />
lorsque le thème de l’entretien est posé comme un titre, comme par exemple :<br />
« Comparaison n’est pas raison », l’enquêté est implicitement demandé de donner son<br />
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