Sanda-Maria ARDELEANU Nicoleta MOROŞAN IMAGINAIRE ...

plus la langue passive (la compétence) est toujours plus large que la parole (la langue
actualisée ou la performance) ». (Anne-Marie Houdebine-Gravaud, idem)
Les normes subjectives sont dégagées suite à la description des attitudes des
locuteurs face aux différents niveaux linguistiques que l'étude se propose de considérer.
Ces attitudes peuvent apparaître spontanément, sans aucun stimulus extérieur, ou bien
peuvent être provoquées par des enquêtes, des questionnaires, des tests, des entretiens
auxquels on soumet les sujets parlants.
La première catégorie des normes-subjectives est représentée par les normes
évaluatives, « au sens où les sujets parlants remarquent des éléments indexant,
caractérisant le parler de tel ou tel groupe, régional, socioculturel, sexuel, professionnel,
etc.» (Anne- Marie Houdebine-Gravaud, idem). Les normes évaluatives proviennent de
W. Labov et elles sont spontanées, mais dans l'Imaginaire Linguistique elles deviennent
« extorquées par les questionnaires, tests, ou même dans les entretiens.» (Anne-Marie
Houdebine-Gravaud, idem) En fait, toutes les autres catégories de normes, qu'elles
soient prescriptives, fictives, ou communicationnelles, relèvent de l'évaluation au niveau
des éléments ou niveau d'analyse repérés par les sujets. « Celles-ci [normes évaluatives]
n'ont donc plus lieu d'apparaître dans la typologie lorsque l'étude s'intéresse seulement
aux enquêtes d'attitudes soit au recueil des qualifiants de l'imaginaire linguistique des
locuteurs ». (Anne-Marie Houdebine-Gravaud, idem)
La norme communicationnelle fut introduite ultérieurement dans le schéma
normatif de l'Imaginaire Linguistique et elle s'est imposée en tant que norme spécifique
vu le rôle de la langue comme « instrument de communication ». Ce trait de la langue
implique une certaine attitude évaluative qui implique acceptation des « déformations»
contribuant à la mise en œuvre d'un «français avancé» (cf. H. Frei). ou d'un « bon usage
momentanément contemporain» (cf. J. P. Colignon). Les études ont démontré que cette
norme communicationnelle -initialement dégagée chez les journalistes -existe et connaît
une extension par rapport à celle prescriptive, les sujets parlants acceptant la variété
linguistique et les différents registres de parleurs. Ici l'auteur de la théorie apporte un
élément de modération, à savoir le fait que ceux qui acceptent les variétés ne les tolèrent
pas chez les enfants qui sont censés acquérir d'abord la norme prescriptive.
Les normes fictives soutiennent « un idéal de la langue non étayé par un discours
antérieur de type académique ou grammatical traditionnel, idéal « subjectif» ou
«pratique ». Elles sont des rationalisations des sujets s'appuyant sur des discours
essentiellement idéologiques, esthétisants, affectifs, etc. » (Anne-Marie Houdebine-
Gravaud, idem)
La langue n'est pas seulement un instrument de communication, elle est aussi
dépositaire des valeurs qui nous aident à l'identifier. La langue assure non seulement un
transfert d'informations, elle participe aussi à la formation de l'image d'un peuple, d'une
communauté, d'un groupe par le rôle de lien entre les sujets parlants. Parler la même
langue, c'est contribuer à l'édification de la même histoire et de la même culture (cf.
Anne-Marie Houdebine-Gravaud). La langue, on s'en sert pour construire une identité,
pour s'identifier à autrui.
Les normes prescriptives relèvent d'une langue idéale, ou idéal puriste (avec
étayage de discours antérieurs, par exemple grammaticale, prescriptions scolaire, etc.)
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