Sanda-Maria ARDELEANU Nicoleta MOROŞAN IMAGINAIRE ...
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E1 « Et vous la connaissez depuis quand, cette personne ?’ à la place de<br />
« Depuis combien d’années connaissez-vous cette personne ? » (Laroussi/Richard-<br />
Zappella, 2001 : 20)<br />
Du côté de l’enquêté, il sera sous la pression du temps, se sentira tenu à formuler<br />
toute de suite une réponse bien agencée puisqu’elle devra être marquée comme telle.<br />
Dans le cadre d’une question fermée, ou l’enquêteur induit des formulations préétablies<br />
de réponses, étant préoccupé par le contenu et non pas par la forme, si les variantes<br />
suggérées sont trop nombreuses, il y a le risque que le sujet enquêté ne garde en<br />
mémoire que les dernières variantes, qu’il les survalorise en opérant son choix<br />
seulement sur ce champ retréci de réponses. (cf. Laroussi/Richard –Zappella, 2001 : 10)<br />
Il y reste quand même un atout valorisé par l’enquêté, au moment où il aura du mal à<br />
surprendre le sens exact d’une question, il pourra demander des éclaircissements, ce qui<br />
garantira la validité du processus d’enquête lui-même, puisque les réponses données<br />
seront conformes aux pensées des sujets questionnés. D’autre part, pourtant, la<br />
médiation personnelle de l’enquêteur doit préserver des limites pour que l’enquête reste<br />
un processus contrôlé par l’enquêteur.<br />
Quant au questionnaire écrit administré par correspondance, l’enquêteur s’y rend<br />
présent uniquement par l’intermédiaire du moyen auquel il recourt pour atteindre son<br />
but, le seul medium employé étant donc l’écrit. « Dans ce cas, l’enquêté dispose de<br />
l’ensemble des questions, et peut plus facilement choisir son ordre de réponses, ses<br />
stratégies, et le temps qu’il passera à répondre aus questions. Il peut aussi revenir en<br />
arrière et modifier certaines réponses en fonction du déroulement des questions, pour<br />
introduire une cohérence entre ses diverses réponses. » ( Laroussi,/Richard-Zappella,<br />
2001 : 5)<br />
Nous nous faisons un devoir de mentionner donc le fait que, à mettre en balance<br />
les résultats obtenus à la suite des deux formes d’enquête, l’écrit suppose un degré plus<br />
élevé d’objectivité, puisque ne pas favorisant l’expression libre des attitudes de<br />
l’enquêteur, susceptible de modifier l’expression linguistique de son interlocuteur.<br />
II. 2. 1. 1. a. RESUME<br />
Pour réaliser une enquête sociolinguistique nous avons à notre disposition deux<br />
canaux : l’oral et l’écrit. Font appel au medium oral l’entretien et le questionnaire<br />
oralisé. L’oral favorise l’interaction enquêteur et l’enquêté. C’est une source privilégiée<br />
pour l’enquête sociolinguistique puiqu’il laisse voir les brouillons de l’élaboration des<br />
réponses des sujets enquêtés, des termes repris à peine esquissés, des tentatives de<br />
constructions syntaxiques considérées à mi-chemin comme défaillantes pour la forme de<br />
la pensée, des répétitions d’un syntagme pris comme point de repère auquel on revient<br />
après un départ sur une fausse piste, des mots-valise, des hésitations et des ambiguités<br />
morphosyntaxiques.<br />
L’écrit représente la forme finale du processus de construction du sens où<br />
l’enquêté a déjà établi sa propre hiérarchie dans les formes d’expression des pensées qui<br />
lui sont venues à l’esprit.<br />
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