26.06.2013 Views

AF90complet (1).pdf - CongoForum

AF90complet (1).pdf - CongoForum

AF90complet (1).pdf - CongoForum

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

42 Monde arabe Algérie<br />

Institution La réforme de la Constitution a été lancée par le président Abdelaziz Bouteflika. Il<br />

en attend dans des délais brefs des amendements pour réparer les failles de celle en vigueur,<br />

qui a néanmoins donné des assises solides à l’État national.<br />

Par Hamid Zedache<br />

Un an avant la prochaine élection<br />

présidentielle prévue mi-<br />

2014, le président Abdelaziz<br />

Bouteflika a lancé un chantier institutionnel<br />

d’une très grande portée. Il<br />

s’agit d’apporter des amendements à<br />

la Constitution en vigueur, elle-même<br />

résultat de plusieurs ajustements, mais<br />

qui a fait ses preuves dans les tempêtes<br />

successives traversées par l’Algérie.<br />

Le chef de l’État a chargé une<br />

commission d’experts d’élaborer<br />

l’avant-projet de révision constitutionnelle,<br />

qui doit couronner le processus<br />

de réformes globales mis sur les rails<br />

depuis son accession au pouvoir en<br />

1999. Ce processus a avancé parallèlement<br />

à la reconstruction économique<br />

et sociale pour effacer les séquelles de<br />

la décennie terroriste, qui a failli<br />

engloutir les institutions républicaines.<br />

◗ Principes fondateurs<br />

La commission devra notamment<br />

s’appuyer sur les propositions émises<br />

par les divers acteurs politiques et<br />

sociaux associés aux consultations<br />

nationales de l’été 2011. Elles ont été<br />

supervisées par le président du Sénat,<br />

Abdelkader Bensalah, et lors des<br />

contacts pris à sa suite par le premier<br />

ministre Abdelamalek Sellal. Ce dernier<br />

a été chargé d’installer la commission,<br />

constituée de professeurs<br />

d’université – dont une femme – choisis<br />

pour leur compétence reconnue en<br />

la matière et pour leur probité morale.<br />

La présidence de la République a<br />

annoncé le lancement des travaux en<br />

ces termes : « Les réformes politiques<br />

initiées par le président de la République<br />

en vue de consolider la démocratie<br />

représentative dans notre pays,<br />

de conforter les fondements de l’État<br />

de droit et de renforcer les droits et<br />

libertés du citoyen ont été le résultat<br />

tangible d’une large consultation poli-<br />

Sur les rails<br />

tique, tant en ce qui concerne leur<br />

volet législatif que leur volet constitutionnel.<br />

Les propositions formulées<br />

par les différents acteurs politiques et<br />

sociaux qui ont participé aux deux<br />

consultations sur ces réformes, menées<br />

successivement par le président du<br />

Conseil de la nation et le premier<br />

ministre, ont fait l’objet, dans leur<br />

volet constitutionnel, d’une exploitation<br />

intégrale et d’un travail de synthèse,<br />

par un groupe de travail qualifié<br />

institué à cet effet. Ce travail,<br />

récemment, achevé, a donné lieu à un<br />

document préliminaire qui a été soumis<br />

à la haute appréciation du président<br />

de la République. À l’examen de<br />

ce document, le chef de l’État a décidé<br />

de mettre en place la commission<br />

d’experts chargée d’élaborer un<br />

avant-projet de loi portant révision<br />

constitutionnelle. Cet avant-projet<br />

devra s’appuyer, à la fois, sur les propositions<br />

retenues des acteurs politiques<br />

et sociaux, et sur les orientations<br />

du président de la République, et<br />

ce, en vue de leur traduction en dispositions<br />

constitutionnelles. »<br />

Il faut rappeler que dès son arrivée au<br />

pouvoir en 1999, le président Bouteflika<br />

avait indiqué sa volonté de réformer<br />

la Constitution hybride – ni parlementaire,<br />

ni présidentielle – dont il<br />

héritait dans des conditions difficiles.<br />

Mais l’agenda de la reconstruction<br />

nationale et de la réconciliation s’est<br />

imposé à lui. Le cap a été pointé de<br />

nouveau en avril 2011 par le chef de<br />

l’État: « Nous sommes aujourd’hui<br />

appelés à aller de l’avant dans l’approfondissement<br />

du processus démocratique,<br />

le renforcement des bases de<br />

l’État de droit, la réduction des dispari-<br />

Mai 2013 ● Afrique Asie<br />

tés et l’accélération du développement<br />

socio-économique. Cette mission ambitieuse<br />

et décisive pour l’avenir de notre<br />

pays exige l’adhésion de la majorité, la<br />

participation de toutes les forces politiques<br />

et sociales et la contribution des<br />

compétences nationales. Elle requiert<br />

aussi un État fort capable d’instaurer<br />

une plus grande confiance entre l’administration<br />

et les citoyens. Un État<br />

reposant sur une administration compétente<br />

et crédible et un système judiciaire<br />

placé sous la seule autorité de la<br />

loi. » Dans sa première phase, le bouquet<br />

de réformes institutionnelles s’est<br />

traduit par la révision de la loi électorale,<br />

qui réserve aux femmes au moins<br />

30 % des sièges des assemblées élues,<br />

l’abrogation de l’état d’urgence, la<br />

dépénalisation des délits de presse et<br />

l’ouverture de l’audiovisuel.<br />

Inaugurant les travaux des experts,<br />

le premier ministre a indiqué qu’aucune<br />

« limite préalable » n’a été fixée<br />

à la révision constitutionnelle. En<br />

dehors des « constantes nationales et<br />

des valeurs et principes fondateurs de<br />

la société algérienne », qui « incarnent<br />

sa longue histoire, sa civilisation<br />

millénaire et une vision d’avenir portée<br />

par des valeurs et principes partagés<br />

par l’ensemble des citoyens algériens<br />

», a-t-il dit, le champ est libre<br />

devant les experts. Il n’est ainsi pas<br />

question de remettre en cause la nature<br />

républicaine du régime, le pluralisme<br />

politique, les droits démocratiques<br />

individuels et collectifs acquis tout au<br />

long de ces dernières décennies, l’islam<br />

et la langue arabe comme langue<br />

nationale et officielle, le tamazigh<br />

comme langue nationale, le régime<br />

représentatif et la souveraineté popu-<br />

UNE OCCASION POUR LES PARTIS POLITIQUES<br />

DE PARTICIPER AUX GRANDS DÉBATS NATIONAUX.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!