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86 Musique<br />

D. R.<br />

Folk Le feeling de la chanteuse d’origine nigériane enchante et apaise, composées dans les<br />

tournures mélodiques et évocatrices de la langue yoruba.<br />

Par Luigi Elongui<br />

En 2010, on découvre<br />

Layori avec un<br />

premier Origin,<br />

sensation vocale haletant de<br />

magie, répertoire<br />

inclassable, en suspens<br />

entre soul, country, jazz et<br />

tradition. En ouverture de<br />

l’album, « Dada »,<br />

troublante chanson yoruba<br />

– la langue de l’ethnie d’où<br />

elle vient –, est un voyage<br />

vers l’insondable… Là où<br />

se trouvent « les<br />

profondeurs de l’endroit où<br />

la musique a commencé »,<br />

explique la jeune femme à<br />

la taille d’amazone. En<br />

2013, elle sort un nouveau<br />

album, Rebirth, plus épuré<br />

Layori et le souffle universel<br />

D. R.<br />

que le précédent.<br />

Coproductrice et directrice<br />

artistique, Layori y impose<br />

sa griffe, marque d’une<br />

authenticité majeure.<br />

Avec moins d’instruments,<br />

• Ali Mohammed Birra, Great Oromo<br />

Music, Buda Musique/Socadisc.<br />

Plus brut et concis que celui du répertoire<br />

amharique, vibrant de syncopes étourdissantes,<br />

le son de Dire Dawa, la capitale<br />

cosmopolite des Oromo située à l’est de<br />

l’Éthiopie, a été popularisé depuis les années<br />

1960 à Addis-Abeba par Ali Mohammed Birra.<br />

Chanteur au débit fervent d’histoire d’amours<br />

inassouvis, voix haut perchée<br />

aux aigus saisissants et aux envolées<br />

en spirales lancinantes, celui<br />

que l’on appelle le « souverain<br />

bohème des chanteurs oromo »<br />

débute sa carrière en 1962 au<br />

sein du groupe Afraan Qaallo,<br />

formation d’artistes et d’intellectuels<br />

engagés pour la cause d’un<br />

peuple en lutte constante contre<br />

le régime impérial d’Hailé Selassié,<br />

représentant des aristocraties chrétiennes<br />

des hauts plateaux. Son combat identitaire se<br />

reflète aussi par l’usage de la langue oromo<br />

dans la chanson. Un joyau de la collection<br />

Éthiopiques qui fait la différence avec le reste<br />

de son catalogue. ■ Y. K.<br />

D. R.<br />

Mai 2013 ● Afrique Asie<br />

la batterie est remplacée<br />

par le cajon espagnol. On y<br />

retrouve « Dada » dans une<br />

orchestration plus souple,<br />

mais avec les mêmes notes<br />

qui sonnent comme un<br />

sortilège. « Elle est sortie<br />

de moi d’une manière<br />

imprévue, raconte la<br />

chanteuse, et maintenant<br />

que j’en maîtrise mieux le<br />

sens, elle est mon “hymne<br />

national”. “Dada” reflète<br />

mon rythme de vie, est le<br />

miroir de ce que je veux<br />

faire de mon existence,<br />

l’expression de ma foi en<br />

des choses simples qui<br />

rendent le bonheur. Je l’ai<br />

composée en un quart<br />

d’heure. Mais ce n’est<br />

qu’après que j’ai saisi ce<br />

qui s’était passé lorsque je<br />

l’ai chantée pour la<br />

première fois. »<br />

Et elle souligne le concept :<br />

« C’est quelque chose de<br />

profond », comme pour<br />

• Ndedy Eyango, Appelle-moi,<br />

1 CD + 1 DVD, Musico Center Production.<br />

Cela fait plus d’un lustre que le musicien<br />

de Nkogsamba porte haut et avec<br />

une approche originale le drapeau du<br />

makossa, genre national au Cameroun et fleuron<br />

culturel du peuple sawa. Dans son répertoire,<br />

les airs frais des montagnes proches de<br />

l’Ouest prennent la place des<br />

odeurs fluviales qui donnent la<br />

saveur des musiques côtières, et il<br />

y a une plus forte ouverture aux<br />

motifs des autres régions. Ainsi,<br />

dans cet Appelle-moi qui évoque<br />

les meilleures œuvres de la belle<br />

époque des années 1980, Ndedy<br />

propose, à la deuxième plage, une<br />

synthèse époustouflante de la<br />

grande richesse musicale du pays, un tour<br />

vibrant des syncopes du bikutsi aux frénésies<br />

de l’assiko, aux mélopées du Nord, celles que<br />

l’on retrouve également dans « Que G Tem »,<br />

avec des images tournées dans les environ de<br />

Maroua. De belles compositions, un appel<br />

irrésistible à la danse et un remarquable élan<br />

créatif. ■ L. E.

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