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AF90complet (1).pdf - CongoForum

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avoir la vie sauve. On s’en inquiète à<br />

la Commission électorale, qui appelle<br />

les partis politiques à l’aider à prévenir<br />

toute tentative de saboter le scrutin.<br />

D’ailleurs, des partis laïcs comme le<br />

PPP au pouvoir, l’Awami National<br />

Party (ANP), très présent chez les<br />

Pachtous, et le Muttahida Quami<br />

Movement (MQM), puissant à Karachi,<br />

ont dû annuler des meetings électoraux<br />

après des menaces proférées<br />

par des djihadistes. En revanche, les<br />

partis censés être de droite et affichant<br />

des affinités religieuses ont pu organiser<br />

de vastes et<br />

bruyantes réunions<br />

sans être inquiétés !<br />

Le Pakistan est-il<br />

un État en déliquescence,<br />

un État<br />

« failli » ? Selon le<br />

Failed State Index,<br />

une liste concoctée<br />

par des spécialistes<br />

étasuniens, il figure<br />

au 13 e rang, certes<br />

loin derrière la<br />

Somalie (n° 1), la<br />

République démocratique<br />

de Congo<br />

(n° 2), ou – plus<br />

curieusement – le<br />

Zimbabwe (n° 5),<br />

mais devant le Nigeria<br />

et le Kenya. Pour<br />

l’analyste Zahid Shahab<br />

Ahmed, assurément<br />

beaucoup de<br />

choses ne fonctionnent<br />

pas au Pakistan,<br />

mais pas mal de<br />

choses marchent (4) .<br />

Il dit que le Pakistan<br />

est « un État contrôlé<br />

D. R.<br />

par quelques élites ayant un gouvernement<br />

incapable d’administrer certaines<br />

parties du pays ». Dans des territoires<br />

près de la frontière afghane,<br />

ainsi qu’à Karachi, la capitale financière<br />

du pays, le gouvernement n’est<br />

pas en état d’exercer son autorité.<br />

Mais, la majeure partie du pays est<br />

sous contrôle, et l’armée joue un rôle<br />

central dans la démocratie pakistanaise,<br />

explique-t-il.<br />

◗ FMI<br />

Paradoxalement, le pays a connu un<br />

taux de croissance économique de 7 %<br />

en moyenne chaque année pendant<br />

quatre ans, jusqu’en 2007, et une<br />

baisse du taux officiel de pauvreté, à<br />

17 %. Or justement, il s’agit des années<br />

durant lesquelles le général Pervez<br />

Musharraf occupait la présidence, à la<br />

suite du coup d’État de 1999. Rentré<br />

au pays récemment après des années<br />

d’exil à Dubaï et à Londres, en vue de<br />

se présenter aux élections, il doit<br />

désormais faire ses adieux à une nouvelle<br />

carrière politique, car la justice l'a<br />

condamnée provisoirement à la résidence<br />

surveillée. La Cour suprême<br />

pakistanaise veut le juger pour trahison<br />

pour avoir pris le pouvoir inconstitutionnellement,<br />

suspendu la Constitu-<br />

Manifestation à Peshawar contre la corruption qui sévit<br />

dans le pays : les islamistes occupent de plus en plus la rue.<br />

tion et fait arrêter les juges de la Cour.<br />

Il est aussi accusé par d’autres tribunaux,<br />

entre autres, de n’avoir pas offert<br />

suffisamment de protection à l’ancien<br />

premier ministre Benazir Bhutto,<br />

assassinée le 27 décembre 2007.<br />

Malgré les quelques succès sous le<br />

président Musharaff, le Pakistan a dû<br />

éviter une crise de la balance des paiements<br />

avec des prêts du Fonds monétaire<br />

international (FMI) totalisant<br />

11 milliards de dollars américains en<br />

2008. Et la Banque de développement<br />

asiatique prédit que le nouveau gouvernement<br />

issu des urnes devra encore<br />

compter sur le FMI pour un prêt de<br />

9 milliards de dollars avant la fin de<br />

l’année.<br />

Mai 2013 ● Afrique Asie<br />

Au lieu de quémander l’aide des<br />

pays riches, le Pakistan devrait mobiliser<br />

ses propres ressources. Le conseil<br />

vient des parlementaires britanniques<br />

qui étudient des propositions d’aide au<br />

Pakistan. Ils ont rappelé que les impôts<br />

et taxes ne représentent à peine que<br />

10 % du PIB. Pas plus de 25 % de la<br />

TVA rentre dans les coffres d’État.<br />

Selon le Bureau fédéral des revenus<br />

pakistanais, 0,57 % des résidents –<br />

soit 768 000 personnes – ont payé<br />

l’impôt sur le revenu l’an dernier. Et<br />

seulement 270 000 personnes ont<br />

effectivement déboursé quelques sous<br />

sur les trois dernières années de prélèvement.<br />

Des poursuites pour fraude<br />

fiscale ? Il n’y en a pas eu depuis au<br />

moins 25 ans (5) . ■<br />

◗ (1) South Asia Terror Portal,<br />

http://www.satp.org/satporgtp/countries/pakista<br />

n/database/casualties.htm.<br />

(2) http://www.bbc.co.uk/news/world-asia-<br />

21761133 March 15 2013.<br />

(3) Dawn, Karachi, 9 avril 2013.<br />

http://dawn.com/2013/04/09/more-of-the-same-<br />

6/<br />

(4) Pakistan Institute of Peace Studies.<br />

http://www.insightonconflict.org/2013/02/pakist<br />

an-look-back-2012/<br />

(5) Guardian, Londres, 4 avril 2013.<br />

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