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68 Économie<br />

Brics Pas à pas mais sûrement, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud construisent<br />

une force alternative aux institutions internationales dominées par les pays « développés<br />

». Le 5 e Sommet de Durban a apporté sa pierre à l’édifice.<br />

Par Christine Abdelkrim-Delanne<br />

C<br />

’est par vingt et un coups de<br />

canon que le président Jacob<br />

Zuma a accueilli le 26 mars à<br />

Pretoria son homologue chinois, Xi<br />

Jinping. Nouveau président du géant<br />

asiatique, Xi Jinping effectuait<br />

son premier voyage en Afrique<br />

et assistait au 5e sommet des<br />

chefs d’État des pays dits<br />

« émergents » du groupe Brics<br />

(Brésil, Russie, Inde Chine et<br />

Afrique du Sud), à Durban, fin<br />

mars. Les Brics représentent<br />

ensemble 25 % du PNB mondial<br />

et 40 % de la population de<br />

la planète.<br />

Le sommet de Durban, en<br />

terre africaine, s’est réuni<br />

autour du thème central « Les Brics et<br />

l’Afrique : un partenariat pour le développement,<br />

l’intégration et l’industrialisation<br />

». Avec un PIB de 8 250 milliards<br />

de dollars en 2012, contre<br />

390 milliards pour l’Afrique du Sud<br />

qui a bien du mal à justifier sa qualité<br />

d’« émergent », la Chine est sans nul<br />

doute un interlocuteur privilégié et<br />

indispensable au sein des Brics. Mais<br />

elle fait peur aussi, car avec un PIB de<br />

25 % supérieur à ceux de ses quatre<br />

partenaires réunis, sa présence en<br />

Afrique est de plus en plus importante<br />

et créée parfois des déséquilibres.<br />

◗ Financer les grands travaux<br />

Cette réalité a pesé sur le débat au<br />

cœur du sommet concernant la création<br />

d’une banque de développement<br />

et de certaines institutions communes.<br />

Proposé lors du 4 e sommet à New<br />

Delhi, en 2012, le projet d’une banque<br />

commune avance à petits pas, au gré<br />

des divergences, au grand dam de<br />

l’Afrique du Sud qui y a fondé tous<br />

ses espoirs. « Nous avons décidé<br />

d’ouvrir des négociations formelles<br />

pour créer une nouvelle banque de<br />

Une nouvelle étape<br />

développement menée par les Brics,<br />

destinée à nos propres besoins en<br />

infrastructures, qui sont considérables,<br />

mais aussi pour coopérer avec<br />

les autres marchés émergents et les<br />

pays en développement à l’avenir », a<br />

répété Jacob Zuma, pressé de trouver<br />

Les Brics représentent<br />

25 % du PNB mondial.<br />

le financement des « grands travaux »<br />

annoncés dans son dernier discours à<br />

la nation. Ils sont censés sortir le pays<br />

de la crise et, surtout, le sortir, lui, des<br />

difficultés à quelques mois des prochaines<br />

élections.<br />

L’admission de l’Afrique du Sud au<br />

sein du groupe en 2011 représente un<br />

défi pour Jacob Zuma vis-à-vis des<br />

autres pays d’Afrique et de la Communauté<br />

de développement de<br />

l’Afrique australe (SADC). Perçues –<br />

et souhaitées – comme une alternative<br />

aux partenaires traditionnels occidentaux,<br />

les relations entre les États africains<br />

et les Brics doivent évoluer et<br />

sortir du modèle « matières premières<br />

contre produits manufacturés ». Le<br />

sommet s’est d’ailleurs terminé par<br />

une rencontre informelle entre dix<br />

chefs d’État africains, dont l’Angolais<br />

José Eduardo Dos Santos et l’Ivoirien<br />

Alassane Ouattara, et leurs homologues<br />

des Brics dont les acteurs économiques<br />

sont tous présents sur le<br />

continent à des degrés divers, Chine<br />

en tête.<br />

Derrière les discours d’unité<br />

et de solidarité économique,<br />

les divergences entre ces pays<br />

aux économies hétérogènes et<br />

de niveaux de développement<br />

différents demeurent, mais<br />

évoluent au fil des discussions.<br />

La New Development Bank,<br />

créée pour damer le pion à la<br />

Banque mondiale et au FMI,<br />

« doit être une banque de développement<br />

basée sur des projets.<br />

Ensuite nous parlerons<br />

des sommes nécessaires », a insisté<br />

Mikhaïl Marguelov, le représentant<br />

russe pour l’Afrique qui accompagnait<br />

Vladimir Poutine, exprimant<br />

l’opposition de la Russie à une dotation<br />

de capital trop élevée. Elle<br />

demande de ramener les 10 milliards<br />

de dollars par pays prévus au départ à<br />

2 milliards.<br />

Parmi les questions qui seront<br />

débattus au prochain sommet au Brésil<br />

en 2014, la localisation du siège de<br />

la Banque que l’Afrique du Sud espère<br />

accueillir. Un rapport annuel du<br />

Forum économique mondial portant<br />

sur 144 pays place ce pays à la<br />

deuxième position en terme de solidité<br />

des banques, devant le Brésil<br />

(14 e ), l’Inde (38 e ) et la Russie (132 e ),<br />

un atout qu’elle ne se prive pas de<br />

faire valoir. La question du fonds de<br />

réserve commun fera elle aussi l’objet<br />

du débat du prochain sommet. ■<br />

DERRIÈRE LES DISCOURS D’UNITÉ ET DE SOLIDARITÉ, DES DIVERGENCES<br />

ENTRE CES PAYS AUX ÉCONOMIES HÉTÉROGÈNES DEMEURENT.<br />

Mai 2013 ● Afrique Asie<br />

D. R.

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