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Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Revue <strong>de</strong> Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro <strong>de</strong> la Prensa-Basin Oz<strong>et</strong>i<br />

Mercredi 20 mars 2013<br />

Le plan <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> pour armer<br />

l'opposition syrienne<br />

La France <strong>et</strong> la Gran<strong>de</strong>-Br<strong>et</strong>agne tentent <strong>de</strong> convaincre les Européens<br />

<strong>de</strong> lever l'embargo qui frappe les rebelles<br />

Après l'échec <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> <strong>et</strong> Lon¬<br />

dres à obtenir <strong>de</strong>s Vingt-<br />

Sept une levée <strong>de</strong> l'embargo<br />

sur les armes <strong>de</strong>stinées aux rebel¬<br />

les syriens lors du somm<strong>et</strong> euro¬<br />

péen, jeudi 14 <strong>et</strong> vendredi i5Tnars à<br />

Bruxelles, les chefs <strong>de</strong> la diploma¬<br />

tie européenne doivent réexami¬<br />

ner la question lors d'une réunion<br />

informelle prévue à Dublin, ven¬<br />

dredi 22 <strong>et</strong> samedi 23 mars. Une<br />

séance qui pourrait, au mieux,<br />

déboucher sur la convocation<br />

d'un conseil <strong>de</strong>s ministres spécial.<br />

Si aucun consensus ne se <strong>de</strong>ssine,<br />

la France <strong>et</strong> la Gran<strong>de</strong>-Br<strong>et</strong>agne<br />

auront les mains libres à l'échéan¬<br />

ce <strong>de</strong>s sanctions contre la Syrie, le<br />

31 mai. <strong>Paris</strong> <strong>et</strong> Londres estiment<br />

toutefois que la détérioration <strong>de</strong>là<br />

situation sur le terrain nécessite<br />

<strong>de</strong>s décisions rapi<strong>de</strong>s.<br />

Pourquoi <strong>Paris</strong> a<br />

évolué sur la question<br />

A Bruxelles, enfévrier, le Britan¬<br />

nique William Hague avait été le<br />

plus ferme pour obtenir une levée<br />

<strong>de</strong> l'embargo à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s<br />

rebelles <strong>et</strong>, à défaut, une exception<br />

pour les armes « non létales » <strong>et</strong><br />

« l'assistance technique » aux insur¬<br />

gés. La diplomatie française, plus<br />

en r<strong>et</strong>rait, assure s'être « beaucoup<br />

battue» pour obtenir c<strong>et</strong>te avan¬<br />

cée. Elle juge désormais qu'elle est<br />

« trop limitée » par rapport à l'évo¬<br />

lution <strong>de</strong> la situation surle terrain.<br />

Pourquoi ce crescendo? Pour<br />

certains, la France entend surtout<br />

éviter <strong>de</strong> se r<strong>et</strong>rouver exclue d'un<br />

éventuel processus diplomatique<br />

piloté exclusivement par les Etats-<br />

Unis <strong>et</strong> la Russie. Le one man show<br />

du secrétaire d'Etat américain<br />

John Kerry à la réunion <strong>de</strong>s Amis<br />

<strong>de</strong> la Syrie, début février à Rome,<br />

aurait irrité Laurent Fabius.<br />

Selon une autre explication,<br />

François Hollan<strong>de</strong> voulait en fait<br />

détourner l'attention sur un autre<br />

suj<strong>et</strong>, alors que le somm<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

Bruxelles sur la relance économi¬<br />

que risquait <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce<br />

sonmanque <strong>de</strong> poids face à la chan-<br />

celière alleman<strong>de</strong> Angela Merkel,<br />

66<br />

apôtre inflexible d'une politique<br />

européenne <strong>de</strong> rigueur.<br />

A <strong>Paris</strong>, on souligne la « cohéren¬<br />

ce» d'une démarche qui a consisté<br />

à appeler, dès août 2012, à la forma¬<br />

tion d'un gouvernement alternatif<br />

par l'opposition, à reconnaître par¬<br />

mi les premiers la Coalition natio¬<br />

nale syrienne (CNS) en novembre,<br />

puis à vouloir lui donner les<br />

moyens <strong>de</strong> se défendre dumoment<br />

dèslors qu'elle a ungouvernement.<br />

Seule la concomitance, en<br />

février 2013, <strong>de</strong> l'opération au Mali<br />

<strong>et</strong><strong>de</strong> la proposition <strong>de</strong> dialogue lan¬<br />

cée par le chef <strong>de</strong> la CNS, Moaz<br />

Al-Khatib, a pu donner «l'impres¬<br />

sion d'unflottement», aujourd'hui<br />

dissipé. Les diplomates français se<br />

félicitent également <strong>de</strong> «l'eff<strong>et</strong><br />

Kerry», qui se traduirait par un<br />

engagement américain concr<strong>et</strong> en<br />

faveur <strong>de</strong> l'opposition syrienne.<br />

Quelles armes pour<br />

qui?<br />

«L'idée, c'est <strong>de</strong> donner aux<br />

Syriens les moyens <strong>de</strong> se défendre<br />

contre les attaques <strong>de</strong> l'aviation <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong>s tanks <strong>de</strong> l'armée d'Assad»,<br />

explique un diplomate. Armes<br />

antiaériennes <strong>et</strong> antichars sont en<br />

eff<strong>et</strong> les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s les plus pres¬<br />

santes <strong>de</strong> la rébellion. Les insurgés<br />

ne sont toutefois pas totalement<br />

démunis en la matière. Us ont ain¬<br />

si récupéré <strong>de</strong>s munitions d'artille¬<br />

rie <strong>et</strong> <strong>de</strong>s missiles portables antiaé¬<br />

riens lors <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> dépôts d'ar¬<br />

tillerie dans les provinces d'Alep <strong>et</strong><br />

d'Idlib au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers mois.<br />

Depuis le début <strong>de</strong> l'année, les<br />

rebelles ont abattu plusieurs<br />

avions <strong>et</strong> hélicoptères en utilisant<br />

<strong>de</strong>s armes saisies au régime, mais<br />

aussi grâce à la livraison <strong>de</strong> missi¬<br />

les antiaériens chinois, dont l'ar¬<br />

mée syrienne est dépourvue. Des<br />

armes, ach<strong>et</strong>ées notamment dans<br />

les Balkans, ont déjà été livrées via<br />

la Turquie <strong>et</strong> la Jordanie. Il s'agit <strong>de</strong><br />

montages complexes où le don¬<br />

neur d'ordre, essentiellement<br />

l'Arabie Saoudite <strong>et</strong> le Qatar, se<br />

cache <strong>de</strong>rrière une multitu<strong>de</strong> d'in¬<br />

termédiaires.<br />

La rébellion se dote d'un premier ministre<br />

La Coalition nationale syrienne<br />

(CNS), principale structure <strong>de</strong><br />

l'opposition syrienne, a élu, mar¬<br />

di 19 mars, Ghassan Hitto,<br />

ancien homme d'affaires éduqué<br />

aux Etats-Unis, comme premier '<br />

ministre <strong>de</strong> transition au terme<br />

d'une longue <strong>et</strong> houleuse procé¬<br />

dure. Sur les 63 membres actifs<br />

<strong>de</strong> la CNS, 48 ont voté <strong>et</strong> 35 seu¬<br />

lement ont soutenu M. Hitto, âgé<br />

<strong>de</strong> 51 ans,qui se présentait<br />

contre onze autres candidats. Le<br />

nouveau premier ministre rebel<br />

Les Etats-Unis ont levé récem¬<br />

ment l'interdità leurs alliés du Gol¬<br />

fe <strong>de</strong> livrer <strong>de</strong>s armes lour<strong>de</strong>s aux<br />

rebelles: Des officiers américains<br />

participent même à la sélection <strong>et</strong><br />

à l'entraînement <strong>de</strong>s groupes qui<br />

en bénéficient. Français <strong>et</strong> Britan¬<br />

niques se sont également lancés<br />

dans <strong>de</strong>s missions d'entraînement<br />

en Jordanie <strong>et</strong> « testent lésfilières »<br />

en envoyant du matériel non létal<br />

(matériel <strong>de</strong> visée nocturne <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

communication).<br />

Ces missions d'entraînement <strong>et</strong><br />

les futures livraisons d'armes pas¬<br />

sent par un canal unique : Salim<br />

Idriss, chef d'état-major <strong>de</strong> l'Ar¬<br />

mée syrienne libre (ASL), le bras<br />

armé <strong>de</strong> la Coalition. <strong>Paris</strong> se félici¬<br />

te du fait .que l'Arabie Saoudite a<br />

accepté récemment <strong>de</strong> faire passer<br />

par lui toutes ses livraisons.<br />

Quel est le rapport <strong>de</strong><br />

forces au sein <strong>de</strong> TUE ?<br />

Face à Londres <strong>et</strong> <strong>Paris</strong> - soute¬<br />

nus seulement par la Slovénie -,<br />

les pays les plus hostiles à la fin <strong>de</strong><br />

l'embargo sur les armes sont<br />

l'Autriche, les Scandinaves <strong>et</strong> l'Alle¬<br />

magne. A côté <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> majori¬<br />

té <strong>de</strong>s pays indécis, les trois mem¬<br />

bres du Benelux en appellent à un<br />

compromis, afin <strong>de</strong> convaincre la<br />

Russie d'engager <strong>de</strong>s négociations<br />

sur une solution politique. Ils m<strong>et</strong>¬<br />

tent en balance le sort <strong>de</strong>s popula<br />

le, qui a un profil religieux, a<br />

notamment bénéficié du soutien<br />

du secrétaire général <strong>de</strong> la CNS,<br />

Moustafa Sabbagh, un homme<br />

d'affaires qui dispose <strong>de</strong> soli<strong>de</strong>s<br />

relations dans le Golfe, ainsi que<br />

<strong>de</strong>s Frères musulmans, très<br />

influents au sein <strong>de</strong> la Coalition.<br />

Il lui incombe <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en place<br />

une administration dans les terri¬<br />

toires conquis par l'opposition,<br />

tâche d'autant plus lour<strong>de</strong> que<br />

ces zones continuent à être bom¬<br />

bardées par l'armée syrienne.<br />

tions civiles <strong>et</strong> le risque <strong>de</strong> prolifé¬<br />

ration. La Belgique pourrait néan¬<br />

moins se rapprocher<strong>de</strong> la position<br />

française:. elle insiste sur le fait<br />

qu'à l'heure actuelle «seuls les<br />

modérés sontprivés <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong><br />

se défendre».<br />

Ainsi, les Européens sont pro¬<br />

fondément divisés. A Bruxelles,<br />

on entend <strong>de</strong>s voix affirmer que<br />

l'Union européenne (UE) repro¬<br />

duit les mêmes erreurs que lors<br />

<strong>de</strong> la guerre <strong>de</strong>s Balkans. Son<br />

embargo pénalise moins le régi¬<br />

me Assad que les rebelles, comme<br />

il avait moins frappé les Serbes<br />

que les Croates <strong>et</strong> les Bosniaques à<br />

l'époque.<br />

Quelles conséquences<br />

militaires?<br />

Vendredi 15 mars, en réponse à<br />

François Hollan<strong>de</strong>, Angela Merkel<br />

avait jugé que la livraison d'armes<br />

aux opposants déclencherait une<br />

réaction immédiate <strong>de</strong> l'Iran <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

la Russie, qui s'empresseraient<br />

d'alimenter à leur tour le régime<br />

Assad, qui, <strong>de</strong> plus en plus acculé,<br />

recourt massivement aux missiles<br />

sol-sol<strong>et</strong> auxbombes à sous-muni¬<br />

tions. Catherine Ashton, la haute<br />

représentante européenne pour la<br />

politique étrangère, partage c<strong>et</strong>te<br />

analyse <strong>et</strong> invite à la «pru<strong>de</strong>nce»,<br />

inquiète <strong>de</strong>s conséquences d'une<br />

levée <strong>de</strong> l'embargo. M""' Ashton :<br />

conduit les négociations sur lel

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