Bulletin Janvier 2012 - snclf
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par Alain ROUGIER<br />
Jean-Pierre CASTEL nous a quitté brutalement, rien ne le laissait<br />
prévoir. Tous ici, le connaissaient à part peut-être les plus<br />
jeunes. Il avait été un très actif président de la société française<br />
de neurochirurgie ou il s’était fait beaucoup d’amis et tous<br />
avaient pu constater et apprécier ses qualités relationnelles,<br />
sa convivialité et sa bonne humeur. La photo qui vous a été<br />
envoyée pour annoncer son décès, était évidemment une<br />
mise en scène qu’il avait voulue et choisie. Elle illustrait avec<br />
humour à la fois son attachement à la revue « Neurochirurgie»,<br />
revue française, mais aussi à sa région d’origine<br />
Mais JP Castel était une personnalité complexe aux multiples<br />
facettes. Il ne se livrait qu’avec pudeur et retenue, jamais complètement<br />
et ne montrait que certains aspects de sa personnalité<br />
à qui d’ailleurs il avait décidé de le faire. C’est François<br />
COHADON qui probablement était le plus proche de lui. Ils<br />
s’étaient connus, lui jeune interne et François COHADON chef<br />
de clinique. C’était le début d’une collaboration fructueuse et<br />
d’une amitié indéfectible.<br />
Pour nous, au quotidien, Jean-Pierre CASTEL était d’abord un<br />
professionnel remarquable et rigoureux qui ne supportait pas<br />
l’à peu-près, l’improvisation. Il s’était rapidement orienté vers<br />
la neurochirurgie vasculaire et était reconnu comme un chirurgien<br />
exceptionnel dans cette spécialité difficile. Evidemment il<br />
avait une grande maitrise technique mais ce que nous avons<br />
le plus appris à son contact c’est la préparation à l’intervention.<br />
Il avait intégré toutes les données, reconstruit mentalement<br />
l’anévrisme en 3-D avec simplement l’artériographie, envisagé<br />
toutes les éventuelles difficultés. Il savait pratiquement avant<br />
de l’aborder quel type de clip était nécessaire. Pas une seule<br />
fois il n’a opéré sans ce long et minutieux travail de préparation<br />
et le soir avant l’intervention du lendemain il déroulait<br />
dans son esprit toute l’intervention. Il avait opéré plus de mille<br />
anévrismes, la poche anévrismale était ponctionnée après la<br />
In memoriam<br />
mise en place du clip et l’artériographie de contrôle était systématique.<br />
Il n’y avait donc jamais de doute sur la qualité du<br />
traitement. A son départ, j’ai souvent entendu ses successeurs<br />
dire: comment aurait fait CASTEL pour ce cas ? C’est dire si son<br />
enseignement nous a marqué<br />
Cette grande rigueur se retrouvait dans toutes ses activités.<br />
Je voudrais rappeler qu’il a été pendant de longues années<br />
rédacteur en chef de la revue Neurochirurgie ou il a effectué<br />
un travail impressionnant. Il n’en parlait jamais, ne se plaignait<br />
jamais de sa charge de travail. Après avoir été chef de service il<br />
avait été sollicité pour s’occuper du département des urgences<br />
lieu o-combien difficile à gérer et ou il avait réussi à mettre de<br />
l’ordre.<br />
Mais je permets de vous dévoiler d’autres aspects de sa personnalité.<br />
A son départ à la retraite, il avait crée une association de<br />
bénévoles qui avait pour but de lutter contre l’isolement des<br />
personnes âgées en prenant de leur nouvelles régulièrement<br />
au téléphone. Comme tout ce qu’il entreprenait cette association<br />
a parfaitement fonctionné, s’est développée de façon très<br />
importante et il s’en occupait quasiment quotidiennement. Il<br />
participait aux réunions de travail au centre de rééducation<br />
des traumatisés crâniens et il avait mille projets en tête.<br />
Nous nous rappellerons cet homme chaleureux, revendiquant<br />
haut et fort son attachement au pays basque d’où il était<br />
originaire. Il avait également passé pour des raisons familiales<br />
quelques années en Argentine et parlait parfaitement l’espagnol<br />
en plus de l’anglais. Nous nous rappellerons du congrès<br />
d’Arcachon qu’il avait organisé et si réussi tant au point de vue<br />
scientifique que par l’ambiance chaleureuse qu’il avait su créer.<br />
Nous pensons à sa famille.<br />
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