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Delta intérieur Du fleuve niger

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222 Résumé, conclusions et recommandations<br />

un million d’habitants, il est utilisé intensivement<br />

par les populations locales pour leur subsistance<br />

journalière. En même temps, le <strong>Delta</strong> est reconnu<br />

pour sa haute valeur biologique aussi bien sur<br />

l’échiquier national qu’international. Les valeurs<br />

biologiques comprennent en premier lieu, les larges<br />

concentrations d’oiseaux d’eau qui se rassemblent<br />

dans le <strong>Delta</strong>; la grande faune comme les<br />

ongulés, reptiles, etc. est en voie de disparition<br />

hormis les hippopotames Hippopotamus amphibius et<br />

lamantins Trichechus senegalensis qui sont encore présents,<br />

mais en effectifs réduits.<br />

• Prenant sa source dans les montagnes de Guinée,<br />

le <strong>fleuve</strong> Niger coule à travers le Mali en formant<br />

un immense <strong>Delta</strong> entre Ké-Macina et Tombouctou.<br />

Bien que la pluviométrie maximale soit<br />

observée en juillet et août, la crue maximale du<br />

<strong>fleuve</strong> est atteinte en novembre-décembre, cette<br />

dernière étant en relation avec la performance de<br />

la crue. Le volume de l’eau du <strong>fleuve</strong> Niger est<br />

sujet a de grandes fluctuations annuelles et en<br />

conséquence la superficie inondable est aussi variable:<br />

au cours du dernier centenaire, la superficie<br />

inondable a variée de 9.500 km 2 en 1984 à<br />

44.000 km 2 en 1957. Les séries récentes de sévère<br />

sécheresse sont celles des années 1970,1980 et<br />

1990. Des études récentes il ressort que les productions<br />

de poissons et riz (aliments de base des<br />

populations locales) sont fortement dépendantes<br />

de la super ficie inondée. Les moyens de subsistance<br />

des populations sont fortement liés à la hauteur<br />

de la crue: l’eau commande la vie au sens strict.<br />

• Les données de télédétection dans le présent rapport<br />

montrent que les bonnes crues conduisent<br />

aux changements de la localisation de la végétation.<br />

En conséquence les populations ont déplacé<br />

leurs champs de riz sur des terres propices durant<br />

les longues années de sécheresse. Les forêts inondables<br />

qui existaient encore dans les parties basses<br />

du <strong>Delta</strong> ont été défrichées pour faire de la riziculture.<br />

• Wetlands International a collaboré avec 28 villages<br />

partenaires dans le <strong>Delta</strong>. A la suite d’un inventaire<br />

exhaustif il apparaît que presque dans chaque village<br />

il existe des organisations socio-économiques.<br />

Celles qui s’occupent de la gestion des ressources<br />

naturelles sont avec d’autres qui veillent sur la<br />

protection des forêts inondables, lacs (zones de<br />

frayères des poissons) et les pâturages qui sont les<br />

propriétés des villages sous la supervision des<br />

chefs et conseillers.<br />

• Dans presque chaque village des ONGs mènent<br />

des activités. Quelques-unes d’entre elles travaillent<br />

dans le domaine de l’utilisation et la gestion<br />

durable des ressources naturelles aussi bien que<br />

sur la biodiversité: Union mondiale pour la nature<br />

(UICN), Near East Fondation (NEF), Organisa tion<br />

pour la Gestion de l’Environnement au Sahel<br />

(OGES), et d’autres ONGs impliquées dans les<br />

domaines de la santé humaine, l’éducation, la lutte<br />

contre la pauvreté et les activités de développement<br />

local et régional.<br />

• Au niveau des villages, il n’existe pas de collaboration<br />

entre les différents intervenants extérieurs; il<br />

en est résulté un manque d’échanges d’informations<br />

entre eux et/ou une incohérence dans les programmes<br />

de développement local. Cela pourrait<br />

être considéré comme un sérieux frein au succès<br />

des activités entreprises par les structures gouvernementales,<br />

les ONGs et les populations locales<br />

elle-mêmes.<br />

• Dans chaque village, le chef de village et ses conseillers<br />

sont fortement respectés et peuvent être<br />

considérés comme des garants de la paix sociale et<br />

la gestion des ressources naturelles. Un projet au<br />

sein d’un village ne peut être effectif et réussi<br />

qu’avec l’accord et le soutien du chef de village et<br />

ses conseillers. En plus, toutes les initiatives entreprises<br />

par les intervenants extérieurs (ONGs) doivent<br />

s’intégrer dans une approche qui prenne en<br />

compte les projets déjà existants. Dans tous les cas<br />

de figure, la situation non-durable et souvent précaire<br />

de l’approvisionnement en céréales des villages<br />

doit être prise en compte.<br />

• Dans les 28 villages, les ressources naturelles sont<br />

utilisées de manière assez intensive. Les activités<br />

incluent la riziculture, l’exploitation des pâturages,<br />

la pêche et la chasse aux oiseaux d’eau. Chaque<br />

ressource spécifique ou toutes les ressources<br />

appartiennent à l’autorité traditionnelle qui peut<br />

en être son gestionnaire selon les règles traditionnelles<br />

de gestion. Ces principes sont toujours respectés<br />

bien que les conflits autour de l’utilisation<br />

des terres sont courantes. La nouvelle politique de<br />

décentralisation entreprise récemment par le<br />

Gouvernement Malien tend à améliorer cette situation<br />

au niveau local et rend les populations responsables<br />

de la gestion des ressources naturelles de<br />

leur terroir. Les principales contraintes fréquemment<br />

signalées par les villageois sont entre autres:<br />

les périodes de sécheresse, le surpâturage, la surexploitation<br />

(poissons et oiseaux d’eau), la disparition<br />

des forêts et de certaines espèces de poissons<br />

et oiseaux d’eau.<br />

• Certains villages partenaires ont manifesté leur<br />

volonté délibérée de travailler sur la régénération<br />

des forêts inondables, notamment les villages de<br />

Pora, Koumbé Niasso et villages environnants, et<br />

Bouna, Konza et Gourao. Dans les cas des forêts<br />

inondables encore existantes de Akkagoun et<br />

Dentaka, les villages environnants sont déjà fortement<br />

impliqués dans le processus de conservation<br />

Conclusions 223<br />

et d’utilisation durable des ressources naturelles,<br />

actions initiées par différents projets de l’UICN.<br />

• Dans le cadre du présent projet, un solide inventaire<br />

des valeurs ornithologiques a été effectué à<br />

travers des recensements mensuels et la collecte<br />

d’informations supplémentaires. Les résultats<br />

montrent que le <strong>Delta</strong> détient de grandes concentrations<br />

d’oiseaux d’eau afrotropicaux aussi bien<br />

que des migrateurs paléarctiques (se reproduisant<br />

en Europe et Asie de l’Ouest). Dans l’ensemble du<br />

complexe Debo (Lac Debo, Walado Debo) et Lac<br />

Korientzé, au moins 27 espèces sont présentes en<br />

effectifs importants sur l’échiquier international.<br />

En comparaison avec d’autres plaines inondables<br />

sahéliennes, le <strong>Delta</strong> Intérieur du Niger est spécifiquement<br />

important pour des espèces comme le<br />

Héron pourpré Ardea purpurea, l’Ibis falcinelle Plegadis<br />

falcinellus, l’Oie de Gambie Plectropterus gambensis, le<br />

Pluvier pâtre Charadrius pecuarius, le Chevalier<br />

arlequin Tringa erythropus et la Sterne caspienne Sterna<br />

caspia.<br />

• Les grands oiseaux d’eau afrotropicaux ne sont<br />

présents qu’en faibles effectifs, à part certains rassemblements<br />

en période des eaux étiageuses. Cette<br />

situation a été créée d’une part par les sévères<br />

sécheresses des années 1970 et 1980, mais plus<br />

particulièrement par la pression humaine comme<br />

la chasse et la perturbation ou la destruction des<br />

habitats destinés à leur reproduction.<br />

• Cependant le <strong>Delta</strong> est important pour un certain<br />

nombre d’espèces vulnérables comme l’Anserelle<br />

naine Nettapus auritus, la Grue couronnée Balearica<br />

pavonina et la Bécassine double Gallinago media. Le<br />

<strong>Delta</strong> abrite un réseau de petites colonies reproductrices<br />

de la Guifette moustac Chlidonias hybridus,<br />

le premier et seul enregistré en Afrique de l’Ouest.<br />

• La présence et la répartition des oiseaux d’eau dans<br />

le <strong>Delta</strong> est strictement liée aux niveaux des eaux,<br />

qui à son tour détermine la disponibilité des ressources<br />

alimentaires exploitables. Dans le cadre de<br />

ce projet une étude extensive incluant des résultats<br />

d’années antérieures, montre qu’au dessous du<br />

niveau d’eau de 200 cm (niveau de l’eau à l’échelle

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