02.07.2013 Views

Delta intérieur Du fleuve niger

Delta intérieur Du fleuve niger

Delta intérieur Du fleuve niger

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

174 Colonies nicheuses d’oiseaux d’eau<br />

Héron pourpré - Ardea purpurea<br />

Skinner et al. (1987) ne l’ont pas signalé en nichant,<br />

mais Lamarche (1981) fait mention de ‘construction<br />

de nids de décembre à février’ dans Lac Aougoundou.<br />

<strong>Du</strong>rant 1998 – 2001 nous n’avons pu établir sa nidification,<br />

mais en février-mars 1995 deux nids avec<br />

des poussins ont été découverts dans la forêt de<br />

Dentaka; la distance entre les nids était de 10-15 m.<br />

En décembre/janvier 1996 quelques centaines de<br />

pourprés étaient présents, en pleine journée, dans la<br />

forêt sans que nous ayons pu trouver des traces de<br />

reproduction. Comme chez le Héron cendré il s’agit<br />

ici d’une reproduction incidentelle, sans pour autant<br />

exclure d’autres cas de nidification ailleurs dans le<br />

DIN, notamment là où se situent des typhaies (Horo,<br />

Fati, Aougoundou, et par ailleurs: les Falas du <strong>Delta</strong><br />

Mort). Lors du survol de juin 2000 plusieurs nids<br />

blanchis (fiente) étaient remarqués au centre du Lac<br />

Horo indiquant un noyau où les pourprés (ou autre<br />

espèce de héron) pourraient se reproduire en sécurité.<br />

Anhinga d’Afrique - Anhinga rufa<br />

L’Anhinga d’Afrique était commun (Lamarche<br />

1981) jusqu’au début des années 1980 mais depuis<br />

lors la population s’est effondrée en peu de temps,<br />

allant de milliers d’oiseaux (basé sur des sources<br />

dignes de foi) à un petit effectif nicheur de 40-45<br />

couples en 1986/87 et de 15-30 couples en<br />

1994/95. Dans les années 1980 les anhingas nichaient<br />

encore à Koumbé Niasso, près de Bouna et dans<br />

le complexe Debo, mais en 1995 leur reproduction<br />

se limitait aux Debos (1-2 localités) où les oiseaux<br />

ont failli disparaître totalement à la fin du millénium.<br />

L’espèce figure néanmoins parmi celles en voie de<br />

rétablissement depuis que les crues se sont améliorées<br />

(1994). En comptant, durant le mois de<br />

février, leurs sorties matinales à partir de la forêt de<br />

Dentaka dans le même secteur, nous avons pu établir<br />

une augmentation annuelle de leur effectif postnuptial<br />

(figure 5.7). Cependant les anhingas restent<br />

très vulnérables du fait qu’ils n’ont qu’un seul site de<br />

reproduction dans le DIN, et que la chaire des pous-<br />

sins est très apprécié; des juvéniles captifs sont régulièrement<br />

signalés lors des recensements mensuels.<br />

Ibis sacré - Threskiornis aethiopica<br />

Egalement en augmentation, l’effectif d’Ibis sacrés se<br />

déduit notamment des recensements post-nuptiaux.<br />

Comme les espèces suivantes elle niche dans le <strong>Delta</strong><br />

en saison sèche, pendant la décrue (décembremars);<br />

Lamarche (1981) donne, pour le Mali, la<br />

période juillet-février en incluant ainsi la saison des<br />

pluies sahélienne. Leur nidification a été établie dans<br />

la forêt de Dentaka, en étant toutefois remarqué que,<br />

pareil à la Spatule d’Afrique (voir ci-après), le nombre<br />

de nids trouvés a toujours été en dessous du<br />

nombre de couples nicheurs déduit des effectifs<br />

post-nuptiaux en avril-juin, mais en aucune occasion<br />

on a effectué un inventaire intégral à cause des<br />

dérangements impliqués. Il est plausible qu’un mouvement<br />

saisonnier d’oiseaux plus équatoriaux (voir<br />

Lamarche 1981, Brown et al. 1982) ou extra-deltaïques<br />

vienne augmenter l’effectif nicheur présent<br />

dans le DIN (Debo), en rendant son estimation assez<br />

grossière (figure 5.9).<br />

Ibis falcinelle - Plegadis falcinellus<br />

La nidification de l’Ibis falcinelle en Afrique est rapportée<br />

surtout pour l’Est et le Sud du continent<br />

(Brown et al. 1982). Le DIN au Mali est le seul lieu en<br />

Afrique de l’øuest où l’espèce a été trouvé comme<br />

oiseau nicheur (Morel & Morel 1961, Lamarche<br />

1981). La sécheresse depuis le début des années<br />

1970 semble avoir mis fin à son statut d’oiseau<br />

nicheur. Skinner et al. (1987) ne l’ont plus retrouvé<br />

en tant que tel, mais van der Kamp (1995) établissait<br />

un effectif de quelque 150 couples nichant dans la<br />

forêt de Dentaka, en février-mars 1995; ce constat a<br />

été le seul documenté depuis la fin des années 1970.<br />

<strong>Du</strong>rant 1996-2001 il n’y a pas eu de nouvelles preuves<br />

de nidification, et la question à propos d’une<br />

réelle population afrotropicale en Afrique de l’Ouest<br />

devrait être posée.<br />

Spatule d’Afrique - Platalea alba<br />

Peu commune, avec des rassemblements parfois jusqu’à<br />

200 oiseaux -Lac Horo- d’après Lamarche<br />

(1981). Dans les années 1980 relativement commune.<br />

Skinner et al. (1987) estimaient le nombre de<br />

couples nicheurs pour le DIN à 300-350, mais en<br />

1995 l’effectif était réduit à 50 couples environ.<br />

<strong>Du</strong>rant 1999-2001 la Spatule d’Afrique a connu des<br />

effectifs croissants après la saison de reproduction<br />

(fig. 5.10), mais afin d’établir l’effectif d’oiseaux<br />

nicheurs il faudrait éliminer les (jeunes) oiseaux<br />

rejoignant les nicheurs locaux; des juvéniles ont été<br />

retrouvé à plusieurs centaines de km de leur lieu de<br />

naissance (Brown et al. 1982). Cela poserait le même<br />

problème que chez les Ibis sacrés, et l’estimation du<br />

nombre de couples nicheurs (100-150) se base donc<br />

prudemment sur les effectifs maximaux vus en<br />

février-mars. Après mars il pourrait y avoir un influx<br />

d’autres oiseaux.<br />

Bec-ouvert africain - Anastomus lamelligerus<br />

Skinner et al. (1987) estimaient le total de couples<br />

nicheurs dans le DIN à 30-40, mais l’espèce est classée<br />

comme rare par Lamarche (1981) qui ne fait pas<br />

mention de sa nidification au Mali. Il est donc possible<br />

que la sécheresse sahélienne depuis 1972 ait<br />

mené à la reproduction des Bec-ouverts africains<br />

dans le DIN. L’espèce nichait en effet dans la forêt<br />

d’Akkagoun vers 1975 (comm. pers. S. Konta).<br />

Toutefois sa nidification semble avoir été temporaire<br />

puisque déjà dans les années 1990 l’espèce n’était<br />

que rarement signalée, sans preuve de reproduction.<br />

Les seules observations durant 1998-2001 ont été 2<br />

oiseaux dans la Plaine de Séri (comptage aérien, mars<br />

1999) et 2-4 dans la plaine autour de Walado Debo<br />

(avril 1999).<br />

Autres espèces dans le <strong>Delta</strong> Intérieur<br />

nicheurs isolés (habitats marécageux, grands arbres)<br />

Le tableau 7.2 comprend 17 espèces et ne prend pas<br />

en compte les nicheurs solitaires: le Héron goliath<br />

Ardea goliath, le Blongios nain Ixobrychus minutus, le<br />

Effectifs reproducteurs d’oiseaux d’eau nichant en colonies 175<br />

Héron à dos vert Butorides striatus, le Jabiru d’Afrique<br />

Ephippiorhynchus senegalensis et l’Ombrette africaine Scopus<br />

umbretta. Les trois derniers sont très rarement (Jabiru,<br />

Ombrette) ou régulièrement (Héron à dos vert)<br />

observés, tandis que le Héron goliath et le Blongios<br />

nain ne semblent plus exister dans le <strong>Delta</strong>: aucun<br />

constat depuis la fin des années 1980 (voir Lamarche<br />

1981). Cependant, la sous-espèce afrotropicale du<br />

Blongios nain, I. m. payesi, a été observée le long du<br />

<strong>fleuve</strong> Niger à Bamako durant la saison des pluies<br />

(premiers constats en avril; J. van der Kamp) et<br />

récemment aussi dans les falas du <strong>Delta</strong> Mort (juillet<br />

2002).<br />

autres nicheurs en colonies<br />

Un inventaire du bassin du <strong>fleuve</strong> Niger est supposé<br />

révéler si d’autres espèces, aujourd’hui peu communes<br />

ou même rares (tableau 5.5), telles que la<br />

Sterne hansel Gelochelidon nilotica, la Mouette à tête<br />

grise Larus cirrocephalus et le Bec-en-ciseau d’Afrique<br />

nichent au Mali. Lamarche (1981) fait mention de la<br />

reproduction de la Mouette à tête grise (‘au dire de<br />

pêcheurs’) et du Bec-en-ciseau (‘bancs de sable du<br />

Niger, du nord au sud’), mais en 1998-2001 cela<br />

n’a pu être confirmé. La Mouette à tête grise est<br />

observée chaque année (Debo) en très petit nombre,<br />

et la seule indication de reproduction a été son comportement<br />

nuptial au début 1995 (forte crue après<br />

la grande sécheresse) lorsque l’espèce était relativement<br />

commune. Le Bec-en ciseau d’Afrique est<br />

aujourd’hui très rare et sa reproduction actuelle<br />

nous semble douteuse. Ledit inventaire du Niger<br />

pourrait donner la réponse définitive à propos du<br />

statut reproducteur de cette espèce. Cela vaut également<br />

pour la Sterne hansel, dont la nidification n’a<br />

jamais été établie au Mali, sans l’exclure toutefois<br />

dans les années à venir.<br />

Les espèces nichant en colonies dont la reproduction<br />

a été constatée dans d’autres habitats du DIN sont la<br />

Guifette moustac Chlidonias hybridus, la Sterne naine<br />

Sterna albifrons ssp. guineae et l’Echasse blanche Himantopus<br />

himantopus.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!