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Delta intérieur Du fleuve niger

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110 Dynamique des populations d’oiseaux d’eau<br />

<strong>Delta</strong> entre Mopti et Diafarabé (DIN méridional)<br />

d’où ils partent graduellement vers le nord traversant<br />

le <strong>Delta</strong>, avec des concentrations substantielles enregistrées<br />

dans la Plaine de Séri (Héron cendré >5.000,<br />

Héron pourpré >1.000) et plus au nord-est dans la<br />

zone du Diaka, pour se retrouver dans la zone du<br />

Debo où les Hérons pourprés peuvent être plus<br />

nombreux que les Hérons cendrés comme en 2000<br />

(cf. tableau 5.2). Dans les années de grandes crues,<br />

les Hérons pourprés peuvent être habituels même<br />

plus en aval du Debo. En février 1995, quelques 400<br />

oiseaux ont été comptés le long des défluents secondaires<br />

de la rive droite du Niger: Koli-Koli, Mayo-<br />

Doio, Tomi et Bara-Issa (van der Kamp 1995). Les<br />

effectifs maximaux enregistrés dans le Debo durant<br />

1998–2001 sont 5.700 Hérons cendrés et 4.200<br />

Hérons pourprés, montrant non seulement une fois<br />

de plus l’importance capitale de cette zone particulière<br />

à l’<strong>intérieur</strong> du <strong>Delta</strong>, mais aussi sur le plan<br />

international. Les recensements aériens de l’ONCFS<br />

en janvier exécutés pendant la même période donnaient<br />

8.000 Hérons cendrés et 1.800 Hérons pourprés<br />

pour le <strong>Delta</strong> entier; le pourpré montre ici sa<br />

visibilité restreinte lors de comptages aériens, par<br />

son comportement discret dans la végétation aquatique<br />

et sa présence dispersée à ce stade de décrue.<br />

D’autres hérons comme le Crabier chevelu Ardeola<br />

ralloides et le bihoreau gris Nycticorax nycticorax, tous<br />

deux supposés être des espèces à populations afrotropicales<br />

et paléarctiques (cf. Appendice I avec des<br />

reprises européennes), sont aussi communs ou<br />

même abondants. Les crabiers se nourrissent dans les<br />

zones d’eaux peu profondes jusqu’à ce qu’elles<br />

soient pratiquement sèches, en prenant sans doute<br />

des petits poissons, et des grenouilles. La Plaine de<br />

Séri pourrait abriter plus de 10.000 crabiers (janvier<br />

2000, comptage par pirogue) alors que les recensements<br />

du bas Diaka révélaient jusque là quelques<br />

5.000 oiseaux dans quelques mares taries sur un<br />

km 2 . De plus les espèces apparaissent largement<br />

répandues (jusqu’en avril) dans les petites mares au<br />

sud du <strong>Delta</strong>, et aussi quelques centaines dans le<br />

nord (Lac Horo). Une estimation totale prévisionnelle<br />

pour le DIN serait de 20.000–30.000 oiseaux.<br />

La reproduction en 1999-2001 a été confirmée au<br />

moins dans trois forêts inondables (Pora, Dentaka et<br />

Lac Debo) mais la population reproductrice ne<br />

semble pas refléter cette estimation totale. La grande<br />

majorité des crabiers du <strong>Delta</strong> doit constituer des<br />

oiseaux paléarctiques. Parmi les Ardeidae partant du<br />

Debo, seulement quelques petits groupes de Hérons<br />

crabiers ont été vus se dirigeant vers nord–nord-est<br />

au crépuscule. Il n’est pas exclu que la plupart des<br />

oiseaux fassent leur départ la nuit ou bien jusque là<br />

nous ayons manqué les meilleurs jours de leurs<br />

départs migratoires pendant le printemps.<br />

Les Bihoreaux gris ont été notés par milliers sur les<br />

dortoirs dans le sud du <strong>Delta</strong> en novembre (Pora<br />

4.000-8.000, Koumbé Niasso: > 2.000 ind.). Dans<br />

cette période seulement 10 à quelques centaines<br />

d’oiseaux ont été recensés dans la forêt inondée de<br />

Dentaka (Walado Debo), au centre du <strong>Delta</strong>.<br />

Malheureusement, nous n’avons pas de données de<br />

recensement de la zone de Pora entre décembre et<br />

mars, mais ses environs sont asséchés à un moment<br />

ou des milliers d’oiseaux ont été vus dans le Debo.<br />

Les recensements aériens en mars et juin ne révélaient<br />

pas de hérons dans les forêts de Pora. Comme<br />

les Hérons pourprés et cendrés, cette espèce aussi se<br />

déplace vers le nord à travers le <strong>Delta</strong>, étant donné<br />

que sur leur chemin au Walado très peu d’oiseaux<br />

ont été recensés dans la Plaine de Séri, probablement<br />

par manque de dortoirs appropriés. Apparemment<br />

les oiseaux de Koumbé Niasso sur le bord sud de la<br />

Plaine de Séri exploitent des zones différentes: ouest,<br />

sud et/ou nord-est de la forêt inondable. Des recensements<br />

plus détaillés sur ces lieux sont nécessaires.<br />

Une fois arrivé à Walado Debo comme dernier lieu<br />

de stationnement avant le début de la migration<br />

(dans les lacs du Nord des oiseaux sont observés<br />

incidentellement) ils doivent faire face à la contrainte<br />

d’être installés sur une forêt exondée (à partir de<br />

février-mars) avec des menaces humaines de persé-<br />

cution. D’où -en avril- les oiseaux volent aux abords<br />

des eaux du Walado pour faire face aux problèmes de<br />

stress de chaleur (températures > 40°C) en attendant<br />

ici des heures. En avril 2001 nous avons observé un<br />

nombre exceptionnellement élevé de 4.600 bihoreaux<br />

sur la rive sud du Walado Debo, dans une lame<br />

d’eau ouverte, à 500-1000 m de la forêt/dortoir.<br />

Deux groupes mélangés (nombre total 380 oiseaux)<br />

à l’<strong>intérieur</strong> de cette concentration donnaient 52,6%<br />

adultes, 37,1% oiseaux (2 me -)3 me année et 10,3%<br />

oiseaux (1 ère )-2 me année. Il n’est pas clair si les<br />

oiseaux étaient paléarctiques ou afrotropicaux. Dans<br />

le premier cas, ils devraient être très en retard pour<br />

leur départ, comme la plupart des oiseaux reproducteurs<br />

sont de retour en Europe vers la mi-avril<br />

(Cramp & Simmons 1977). Bien que les totaux réels<br />

sont difficiles à établir pour cette espèce en raison de<br />

leur départ partiel pendant la nuit, les effectifs maximaux<br />

recensés autour de la forêt inondable du<br />

Walado totalisent 6.500 oiseaux; une estimation préliminaire<br />

de 8.000 – 10.000 oiseaux pour le DIN<br />

semble être réaliste pendant les années de bonnes<br />

crues (cf. chapitre 7).<br />

l’ibis falcinelle Plegadis falcinellus est de loin l’espèce la<br />

plus couramment rencontrée parmi les Threskiornithidae.<br />

Les lieux de cantonnement en octobre sont peu<br />

connus; durant les survols l’espèce se trouvait notamment<br />

dans les lacs périphériques de la rive gauche.<br />

Des observations dans le sud du <strong>Delta</strong> -novembre<br />

2000- suggèrent que l’espèce y est déjà présente par<br />

quelques milliers (Pora: 3.400). Cela impliquerait<br />

qu’une partie des ibis se cantonne encore au delà des<br />

limites du <strong>Delta</strong>. Toutefois, peu après le passage du<br />

maximum de la crue l’espèce est signalée par plusieurs<br />

milliers dans le Plaine de Séri (3.000, décembre<br />

1994) et autour de Sérendou-Kadial (5.570,<br />

décembre 1995), associées aux Barges à queue noire<br />

Limosa limosa et Combattants variés Philomachus pugnax.<br />

En quantifiant, en janvier 1999-2000, les mouvements<br />

crépusculaires autour de la forêt de Dentaka<br />

nous avons obtenu un maximum de l’ordre de<br />

12-14.000 oiseaux, étant plus que le double des<br />

Distribution des oiseaux d’eau durant l’année 111<br />

résultats aériens effectués par l’ONCFS (Girard & Thal<br />

1999-2001).<br />

Dans les années de sécheresse la quasi-totalité des<br />

Ibis falcinelles apparaissait dans le complexe Debo<br />

après avoir exploité les zones de décrue en amont. Ce<br />

système d’exploitation existe toujours en étant signalé<br />

qu’une partie substantielle des oiseaux ne vient<br />

plus dans les Debos depuis la reprise, en 1994, des<br />

crues plus performantes. Leurs zones de gagnage se<br />

situent plutôt à l’est et au sud de Walado, et dans la<br />

zone du Mayo Dembé - Mayo Ranéo, au niveau de<br />

Pira-Oréko.<br />

En juin l’espèce est notée dans les lacs périphériques<br />

et dans le complexe Debo (figure 5.8). Les oiseaux<br />

sont absents dans les plaines en amont du complexe<br />

Debo (causée par leur état très aride), la répartition<br />

Debo-Korientzé-zone lacustre étant déterminée par<br />

l’état d’inondation et les ressources alimentaires disponibles.<br />

L’effectif de juin semble correspondre à la<br />

proportion immature/non-nicheuse de l’espèce.<br />

Dans les mois de juin Walado Debo a eu une apparence<br />

de plus en plus sèche depuis 1999, liée à la<br />

particularité hydrologique du complexe Debo: dans<br />

la phase des eaux étiageuses la baisse d’eau de Walado<br />

Debo continue à un niveau stable ou même montant<br />

du Lac Debo (cf. van der Kamp et al. 2001). Cela peut<br />

favoriser l’accès à une importante ressource alimentaire:<br />

la forte densité en moules (mollusques) affaiblies<br />

de plus grande taille, dont les falcinelles ne<br />

consomment que la chaire. En juin 2001 la superficie<br />

inondée de Walado était telle que nous avons pu traverser<br />

la partie asséchée du lac en voiture (devant<br />

l’embouchure du Diaka); toutefois le nombre de<br />

falcinelles y présent au bord du rélicat du lac fut le<br />

plus élevé des années 1999-2001 en représentant<br />

probablement la quasi-totalité des oiseaux nonnicheurs.<br />

En juin 2000 plus d’un tiers des oiseaux<br />

était noté dans le complexe Debo et presque 60%<br />

dans les lacs du nord, où fut noté l’effectif quasi-total<br />

en octobre.

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