116 Dynamique des populations d’oiseaux d’eau eaux; nos observations indiquent leur présence en septembre et février dans les mares appropriées du <strong>Delta</strong> (Sondou par exemple) d’où ils se concentrent dans les zones des dernières nappes d’eau. Le talève d’allen Porphyrio alleni et la gallinule africaine Gallinula angulata, tous les deux signalés avec des juvéniles capables de vol, ont été notés irrégulièrement dans le <strong>Delta</strong> et, comme toutes les espèces de Rallidae et Jacanidae, le plus fréquemment au cours de la décrue et de l’étiage. La Gallinule africaine fut relativement nombreuse dans les Debos en juinjuillet 2000. La poule d’eau Gallinula chloropus est signalée chaque année dans et aux environs immédiats des forêts inondées (y compris les ensembles de Ziziphus mauritiana sur le Grand Banc) du complexe Debo, lors des hautes eaux. Adultes et juvéniles sont alors notés, parfois par plusieurs dizaines d’oiseaux, sans évidence de reproduction; il pourrait s’agir ici d’oiseaux paléarctiques et/ou afrotropicaux. A signaler également l’absence totale d’observations de la râle à bec jaune Amaurornis flavirostra dans le DIN. L’espèce semble liée aux habitats d’eau (relativement) stagnante telles que les mares en dehors du DIN, dans le <strong>Delta</strong> Mort et sur le Niger en amont du barrage de Markala. L’absence ou faible présence de certaines espèces de plantes aquatiques dans le DIN (Canne de jonc Typha australis, Jacinthe d’eau Eichhornia crassipes, Salade d’eau Pistia stratiotes), pourrait peut-être déterminer son apparition. Le Jacana à poitrine dorée Actophilornis africana est une espèce omniprésente dans le <strong>Delta</strong> qui se concentre, comme les sultanes, au retrait des eaux dans les bas-fonds du <strong>Delta</strong> où des milliers peuvent être notés (complexe Debo, juillet 2000: >4.000) sans qu’elle soit absente ailleurs dans les petits points d’eau. Le Jacana nain Microparra capensis est une espèce peu commune mais assez répandue, signalée dans plusieurs endroits dans le <strong>Delta</strong> méridional mais pas au nord de la zone Debo-Korientzé. Rien n’est connu au sujet des mouvements des Rallidae et Jacanidae dans le DIN. Charadriidae, Scolopacidae - Limicoles Les limicoles du DIN constituent une quarantaine d’espèces et un total très grossier et provisoire de 500.000 – 1.000.000 oiseaux. Bien qu’il existe la possibilité qu’une partie des limicoles soit de passage dans le DIN (i.e. des groupes ou individus épuisés), il semble plus plausible que ces oiseaux y passent toute la période comprise entre arrivée et départ. Faute de situations alimentaires prévisibles au bon moment prémigratoire ce sont notamment les limicoles piscivores et molluscivores venant d’autres zones telles que la côte atlantique qui auront du mal à programmer le <strong>Delta</strong> dans leur système de migration. En plus, à moins qu’ils arrivent à s’engraisser suffisamment, les limicoles migrateurs de la côte atlantique seront capables de traverser le Sahara en une seule étape (Zwarts et al. 1990). Les limicoles les plus abondants du <strong>Delta</strong> sont le Combattant varié Philomachus pugnax, la Barge à queue noire Limosa limosa, le Bécasseau minute Calidris minuta, le Pluvier pâtre Charadrius pecuarius, le Pluvier grand-gravelot Charadrius hiaticula et le Bécasseau cocorli Calidris ferruginea. Le Chevalier sylvain Tringa glareola, sans doute très commun mais assez discret, sera quantifié dans les années à venir, dans une approche de comptage plus appopriée. Les barges à queue noire sont particulièrement présentes durant la période décembre-mars, avec des grandes concentrations durant la décrue dans le complexe Debo. La quasi-absence dans le DIN, en juin, est remarquable (figure 5.10). En vue de la population présente dans le DIN entre les saisons de reproduction en Eurasie, l’effectif non-nicheur (classe deuxième année) d’une population stable devrait être de l’ordre de 6.000 oiseaux (c. 15%), dont une partie pourrait traverser le Sahara sans pour autant regagner les aires de nidification (Beintema & Drost 1986). Ce genre d’effectif n’a pas été retrouvé lors des survols de juin. En avril 2001 cependant, un mois après les derniers départs des oiseaux reproducteurs, quelque 3.000 barges ont été comptées dans la zone Debo-Korientzé. En octobre aussi, l’espèce n’est signalée que sporadiquement (ou même pas, comme en novembre 1999) dans les zones de suivi aérien, mais les premiers mouvements crépusculaires (centaines) et rassemblements (quelques milliers) ont été observés dans la partie-amont du <strong>Delta</strong> (Kakagnan, Ngomi, Koumbé Niasso). Le complexe Debo semble être le site final où les barges se préparent au départ pour l’Europe ou plus loin encore. A ce moment-là les lacs du nord hébergent des effectifs très modestes (max. 2.200 oiseaux, janvier et mars). Les grands totaux de janvier/février 1999-2001 (et antérieurement, cf. Altenburg et al. 1986) sont toutefois plus élevés -40.000 ou plus- que ceux du complexe Debo -25.000- seul, ce qui suggère encore une autre zone de départ. Lac Korientzé a servi en tant que tel (1999: 12.000), et il n’est pas exclu que le nord du <strong>Delta</strong> héberge un effectif non-établi jusqu’à présent, durant le mois de février. Le Combattant varié est, dans les résultats de comptage, l’espèce la plus nombreuse dans le DIN. Bien que les populations européennes aient décliné durant les récentes décennies (Zöckler 2002) les résultats des comptages aériens effectués entre 1972 et 2001 (Trolliet & Girard 2001, van der Kamp et al. 2001) appuyent toujours son statut de limicole abondant dans le DIN. La population hivernale en Afrique de l’Ouest est actuellement estimée à un million d’oiseaux provenant d’Europe et de Sibérie occidentale (Trolliet & Girard 2001); leurs principaux quartiers d’hiver se situent dans les grandes zones inondables du Sahel, dont le DIN. Le plus grand nombre compté dans le DIN durant les recensements aériens de janvier en 1999–2001 a été 190.000 oiseaux (Girard & Thal 2001) Quand les bancs de sable et autres hauts-fonds commencent à émerger dans les Debo’s (fin décembre, janvier), les combattants viennent y dormir à cette phase initiale de décrue (les Barges à queue noire le Distribution des oiseaux d’eau durant l’année 117 font aussi), pour ensuite se mettre à l’exploitation du complexe comme zone de nourriture (van der Kamp & Zwarts 1992). Les nombres maximaux varient à travers les années (25.000-45.000) mais une concentration exceptionnelle de plus de 70.000 oiseaux a été établie pendant les années de sécheresse. Un effet similaire a été vu en février-mars 2001 avec une crue d’environ 70 cm au dessus de la moyenne des années de sécheresse 1980-1993, lorsqu’une chute précoce et inhabituelle du niveau de la crue faisait apparaître plus de 48.000 combattants dans le complexe Debo. En mars, les principaux sites prémigratoires des combattants sont le Lac Debo et la Plaine de Séri, avec des nombres allant de 10.000 à 50.000, suivis par les lacs de la rive gauche avec plusieurs milliers d’oiseaux se préparant pour leur départ vers les zones de reproduction (figure 5.11). Ils se concentrent également aux environs de Mopti; des groupes de > 2.500 oiseaux y ont été vus en fin février ou même en mars, dans les zones humides restantes. Les combattants sont pratiquement absents du DIN en juin; les quelques oiseaux observés aux Debos étaient souvent blessés suite aux contacts avec les lignes d’hameçons. Le Chevalier arlequin Tringa erythropus figure parmi les espèces Tringa relativement communes, mais son comportement est assez discret en dehors de la saison de reproduction; l’espèce est peu remarquée lors de sa migration ni dans les quartiers d’hiver. Lac Debo fait partie d’un nombre très limité de stations connues en Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui les arlequins semblent être plus communs à l’<strong>intérieur</strong> du continent africain que sur ses côtes atlantiques, bien qu’au Ghana l’espèce soit nombreux dans certains estuaires (Dodman et al. 1998, Fishpool & Evans 2001, Dodman en prép.). Des effectifs considérables apparaissent au cours de la décrue, en groupes ramassés pouvant dépasser 2.000 oiseaux au niveaux d’eau de 175 à 75 cm (échelle à Akka), mais la majorité disparaît du Lac Debo comme elle
118 Dynamique des populations d’oiseaux d’eau Figure 5.10. distribution de la Barge à queue noire Limosa limosa dans le dIN, en mars, juin et octobre/novembre 1999-2001. Distribution des oiseaux d’eau durant l’année 119 Figure 5.11 distribution du Combattant varié Philomachus pugnax dans le dIN, en mars, juin et octobre/novembre 1999-2001.
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