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Delta intérieur Du fleuve niger

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172 Colonies nicheuses d’oiseaux d’eau<br />

Aigrette. Les Dénombrements d’Oiseaux d’Eau en<br />

Afrique (DOEA) en janvier 2000 ont relevé plus de<br />

5.000 oiseaux comme effectifs maximaux. L’effectif<br />

de couples nicheurs aurait donc doublé depuis les<br />

années 1980. L’Aigrette intermédiaire est la seule<br />

aigrette dont la population semble prospérer dans le<br />

<strong>Delta</strong>. Cela relève des questions au sujet de la composition<br />

de son régime alimentaire qui semble relativement<br />

varié (pas uniquement piscivore).<br />

Aigrette garzette - Egretta garzetta<br />

morphe blanche<br />

Une espèce qui comprend des populations afrotropicales<br />

et paléarctiques, en compliquant ainsi (sortant<br />

des comptages après la saison de nidification) une<br />

bonne estimation de l’effectif de couples nicheurs<br />

afrotropicaux. La population semble être plus ou<br />

moins stable après l’élimination des migrateurs paléarctiques:<br />

50-85 % des oiseaux disparaissent entre<br />

mars et avril. Il s’agit ici de la période des départs<br />

pour les zones de reproduction européennes, sans<br />

d’ailleurs exclure la redispersion subsaharienne<br />

d’une petite partie des oiseaux afrotropicaux. Le reliquat<br />

se traduirait en 500-1.000 couples nicheurs en<br />

étant plus proche du premier chiffre que du second,<br />

puisque parmi les oiseaux qui restent après les<br />

départs migratoires se trouve un nombre inconnu<br />

d’immatures paléarctiques.<br />

morphe noire<br />

Kushlan & Hafner (2000) classent ‘la garzette noire’<br />

sous le genre sous-spécifique E. garzetta gularis. Van der<br />

Kamp et al. (1999) tendent également à la morphe<br />

noire d’Egretta garzetta, notamment du fait que la structure<br />

et la couleur du bec semblent parfaitement correspondre<br />

à celle de la garzette, malgré sa gorge<br />

blanche comme chez E. gularis. La morphe noire<br />

aurait une gorge noire, mais il en existe peu<br />

d’évidence fiable (Brown et al. 1982). Leur modeste<br />

population (voir tableau 5.5), la seule existant en<br />

Afrique paraît-il, est stable ou en légère diminution.<br />

Tout comme chez l’Aigrette ardoisée leur aire de<br />

dispersion se limite actuellement au complexe Debo<br />

où, en 1998-2001, sa nidification était indiquée par<br />

leur présence permanente (jeunes venant de s’envoler<br />

compris) à Dentaka et à Akkagoun. En 1985-87 sa<br />

nidification a été conclue dans toutes les forêts<br />

inspectées par Skinner et al. (1987). Les garzettes<br />

noires semblent mieux adaptées aux activités humaines<br />

que les blanches; elles se trouvent très souvent<br />

sur les rives des villages et campements ou aux proches<br />

alentours.<br />

Crabier chevelu - Ardeola ralloides<br />

La nidification des crabiers a été établie non seulement<br />

dans les forêts de Dentaka, mais aussi - en<br />

novembre 2000 - à Akkagoun (90 nids) et à Pora<br />

(dizaines de nids, voir aussi 7.3). En 1985 Skinner<br />

et al. (1987) ont trouvé des effectifs pareils de cette<br />

espèce grégaire à Akkagoun, mais n’y établissaient<br />

que 4 nids en 1986. A Dentaka la reproduction a été<br />

signalée en août – novembre sans que nous ayons<br />

pu quantifier l’effectif nicheur. Par conséquent,<br />

l’estimation ne peut être que très grossière, d’autant<br />

plus que l’espèce comprend des populations afrotropicales<br />

et paléarctiques; la dernière semble constituer<br />

la grande majorité des oiseaux présents jusqu’à<br />

son départ pour l’Europe. Brown et al. (1982)<br />

relèvent des populations est-africaines (Ouganda) se<br />

multipliant par 10 à 30 dans la période des migrations<br />

paléarctiques (sep-nov). Le total estimé dans le<br />

DIN en décembre - février (chapitre 5.2) témoigne<br />

également d’une augmentation énorme d’oiseaux<br />

paléarctiques incluant des milliers d’oiseaux esteuropéens,<br />

puisque la population espagnole, française<br />

et italienne ne représenterait qu’environ 5.000<br />

oiseaux (Hagemeijer & Blair 1997). Une autre possibilité<br />

à investiguer serait le rassemblement dans le<br />

DIN, au moment opportun, des oiseaux afrotropicaux<br />

vivant ailleurs au Mali ou même en Afrique de<br />

l’ouest. Leur régime alimentaire, comprenant des<br />

petits insectes, grenouilles, sauterelles, etc., diffère<br />

sensiblement de celui de la plupart des autres<br />

Ardeidae.<br />

Aigrette ardoisée - Egretta ardesiaca<br />

Une espèce très locale étant signalée presque uniquement<br />

dans le complexe Debo où elle niche dans la<br />

forêt de Dentaka. Le chef de village de Kakagnan<br />

(voir p. 67) l’a connu depuis sa jeunesse, et Skinner<br />

et al. (1987) ont établi sa nidification près de Bouna,<br />

Dentaka et Koumbé Niasso dans les années 1980<br />

soulignant son actuelle présence très limitée.<br />

L’évolution de sa population est soucieuse: à part la<br />

contraction dans une seule héronnière son effectif<br />

nicheur (130 couples nicheurs) a subi une forte<br />

baisse de quelque 40% depuis 1986/87. Lamarche<br />

(1981) relève des ‘rassemblements de 800 et plus<br />

(Debo)’.<br />

Bihoreau gris - Nycticorax nycticorax<br />

Dans Skinner et al. (1987) le Bihoreau gris est considéré<br />

comme un rare nicheur (1-10 couples) se reproduisant<br />

entre août et mars, tandis que Lamarche<br />

(1981) fait mention d’août-septembre pour la période<br />

de reproduction, sans donner d’autres détails. En<br />

février-mars 1995, lors d’une crue performante en<br />

comparaison avec celles des décades derniers, l’espèce<br />

s’avérait installée dans la forêt de Dentaka, par<br />

quelques centaines de couples au maximum (van der<br />

Kamp 1995); en mars étaient notées plusieurs dizaines<br />

de juvéniles capables et presque capables de vol.<br />

Depuis lors cet effectif nicheur n’a plus jamais été<br />

signalé, bien que l’espèce paraisse se reproduire<br />

quasi-annuellement; des juvéniles envolés avec des<br />

traces de duvet sur la calotte/nuque sont remarqué<br />

presque chaque année en février-mars. Pour aoûtseptembre<br />

nous n’avons pas trouvé de preuves de<br />

reproduction mais à Dentaka l’espèce est présente par<br />

centaines. Dans les autres forêts inondables, y comprises<br />

celles en (forte) dégradation et autres boisements,<br />

se trouvent des dortoirs temporaires (chapitre 5.3).<br />

Vers la mi-avril 2001, au moment où la plupart des<br />

bihoreaux paléarctiques sont déjà arrivées en Europe,<br />

un effectif étonnant de 4.600 oiseaux se cantonnait<br />

encore dans la forêt de Dentaka (tableau 5.2). Ce<br />

nombre semble dépasser largement le potentiel<br />

Effectifs reproducteurs d’oiseaux d’eau nichant en colonies 173<br />

reproducteur du <strong>Delta</strong>. Il s’agit peut-être d’oiseaux<br />

incapables de partir à temps suite à la décrue très<br />

rapide de cette année, limitant les ressources alimentaires<br />

pour autant de bihoreaux.<br />

Héron cendré - Ardea cinerea<br />

Lamarche (1981) le note comme nicheur en remarquant<br />

‘la construction des nids, de décembre à mars,<br />

en divers points du <strong>Delta</strong> Central’, et Skinner et al.<br />

(1987) l’ont trouvé nichant en 1985 seulement (10-<br />

15 couples). <strong>Du</strong>rant 1998-2001 leur reproduction<br />

n’a pas été observée, mais en janvier-mars 1995 un<br />

petit effectif pareil à celui de 1985 (10-30 nids)<br />

nichait dans la forêt de Dentaka. La reproduction du<br />

Héron cendré semble donc incidentelle dans le DIN,<br />

et l’effectif nicheur est minimal en comparaison des<br />

migrateurs paléarctiques (8000+; Girard & Thal<br />

2001).<br />

Héron mélanocephale - Ardea melanocephala<br />

Espèce afrotropicale, peu commune et présent dans<br />

les habitats relativement secs. Dans le DIN sa nidification<br />

a lieu parfois dans les forêts inondables - aujourd’hui<br />

à Dentaka (1-5 couples), dans les années 1980<br />

près de Bouna (10 nids) - mais notamment sur des<br />

grands arbres tels que les fromagers Ceyx pentandra de<br />

Koumbé Niasso, Bonga et Koundouba, tous en amont<br />

du complexe Debo. Dû à la rareté actuelle de ces<br />

grands arbres la reproduction pourrait se limiter à<br />

ces quelques localités dont Koumbé Niasso paraît la<br />

plus stable. En fin décembre 1994 la colonie y comptait<br />

>100 nids, la plupart ayant des juvéniles presque<br />

prêts à l’envol. Bonga, près de Walo, avait quelques<br />

dizaines de nids et Koundouba 2. D’après les habitants<br />

de Koumbé Niasso leur colonie se déplacerait,<br />

dans certaines années, vers la forêt inondée au sud du<br />

village ou vers les arbres autour des villlages avoisinants.<br />

Depuis 1994 nous n’avons plus jamais établi<br />

autant de nids occupés, ni un succès reproductif<br />

pareil. La moyenne de 3 juvéniles par nid, prêts à<br />

l’envol, fut très élevée en étant peut-être indicative<br />

pour le résultat reproductif obtenu dans les forêts<br />

inondées en 1994-95 (cf. Héron garde-boeuf).

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