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Delta intérieur Du fleuve niger

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150 Niveaux de crue, oiseaux d’eau et ressources alimentaires disponibles<br />

pluvier pâtre – figure 6.2<br />

Espèce afrotropicale, le Pluvier pâtre s’avère un oiseau<br />

dont l’évolution des effectifs dans le complexe Debo<br />

ne semble pas affectée par les conditions hydrologiques,<br />

contrairement à ce qu’on voit chez le Pluvier<br />

grand-gravelot (paléarctique); la courbe du développement<br />

numérique se compose des points ‘secs’ et<br />

‘humides’. Dans la période décembre-mars les nombres<br />

ne présentent que le début d’une évolution<br />

atteignant le maximum en juin (chapitre 5.3), presque<br />

deux mois après le départ des grand-gravelots dont les<br />

effectifs maximaux sont déjà notés en mars (Lac<br />

Debo) ou en avril (Walado Debo, Lac Korientzé).<br />

Figure 5.13 montre l’évolution numérique des deux<br />

espèces en 1999 - 2001, dans la période janvier-juin.<br />

Elle fait voir (en vert, figure 6.2) également<br />

l’augmentation rapide de l’effectif dans la saison<br />

2000-2001, due à une décrue inhabituellement précoce<br />

et rapide. Le taux de reproduction des pâtres<br />

semble lié à la performance de la crue; cette relation<br />

potentielle déterminant le développement de leur<br />

population est actuellement sujet d’étude.<br />

Discussion<br />

Les exemples ci-dessus mentionnés concernant les<br />

espèces d’oiseaux d’eau réagissant aux crues très<br />

variables dans le complexe Débo, fournissent une<br />

vue détaillée de la manière dont les oiseaux exploitent<br />

une zone particulière du DIN. Le niveau de l’eau<br />

joue un rôle clé dans le <strong>Delta</strong>, en déterminant la<br />

disponibilité spatio-temporelle des ressources alimentaires.<br />

Les effectifs d’oiseaux d’eau montrent<br />

une relation étroite avec la baisse des eaux au cours<br />

de la décrue dans le centre du <strong>Delta</strong>, malgré les fluctuations<br />

interannuelles de la performance des crues.<br />

Cependant, l’effectif de chaque espèce évolue de<br />

façon caractéristique, selon les différentes techniques<br />

de fourrage et régimes alimentaires (figure 6.3).<br />

oiseaux piscivores<br />

Les oiseaux piscivores dépendent de la disponibilité<br />

des stocks de poisson qui sont élevés après une<br />

bonne crue (Laë 1992, Quensière 1994). Pendant la<br />

décrue, les poissons se concentrent dans les eaux<br />

restantes si bien que de fortes densités de poisson se<br />

trouvent au Debo et Walado. Les ressources sont<br />

intensivement exploitées par les pêcheurs locaux et<br />

les oiseaux piscivores. L’étendue des inondations et<br />

son stock de poisson peuvent déterminer comment<br />

les espèces évoluent dans la zone Debo. Les<br />

Cormorans africains sont observés en nombre substantiel<br />

aux hauteurs d’eau entre 425 et 125 cm, avec<br />

Figure 6.3 Présentation schématique des techniques de fourrage des espèces se nourrissant en<br />

différents endroits, en fonction de la hauteur de l’eau.<br />

des effectifs pics aux environs de 300 cm. Les plus<br />

grands effectifs sont observés dans la zone d’étude<br />

durant les bonnes crues mais toujours considérablement<br />

inférieur (jusqu’à 25% de la taille de la population)<br />

aux grands totaux dénombrés. Ladite taille est<br />

mieux établie lors des comptages de dortoir. Les<br />

Hérons pourprés qui sont capables d’opérer sur<br />

bourgou flottant, apparaissent à une profondeur<br />

d’eau au dessus de 400 cm en ayant des effectifs plus<br />

substantiels aux bonnes années de crue. L’exploitabilité<br />

des stocks de poisson, couplée avec le succès de<br />

reproduction (cormoran) et de survie (pourpré),<br />

semblent déterminer la présence numérique de ces<br />

espèces dans la zone.<br />

Les petits poissons semblent être suffisamment disponibles<br />

en considérant les effectifs d’oiseaux d’eau<br />

dépendant de cette source particulière d’aliment<br />

(Echasse blanche, Chevalier arleqin, Sterne caspienne).<br />

L’évolution de leur apparition et présence à travers<br />

les ans montre des similarités assez constantes.<br />

Les Sternes caspiennes montrent une courbe prévisible<br />

se stabilisant à partir d’un niveau d’eau entre 300<br />

et 250 cm de profondeur ainsi que des effectifs plus<br />

élevés ces dernières années. Ceci peut être dû aux<br />

effets des récentes crues améliorées dans le DIN. Les<br />

effectifs dans le complexe Debo du Héron pourpré et<br />

de la Sterne caspienne, tous deux paléarctiques, ont<br />

augmenté à la première bonne crue en étant même<br />

plus élevés à la seconde suggérant ainsi un développement<br />

de la population déclenchée par la performance<br />

des crues.<br />

Les effectifs d’Echasses blanches et Chevaliers<br />

arlequins, tous deux se nourrissant de petits poissons,<br />

montrent chacun une courbe spécifique.<br />

L’Echasse blanche montre une augmentation constante<br />

reflétant son habileté à se nourrir à la fois de<br />

proies benthiques et pélagiques, tandis que les<br />

arlequins piscivores -opérant en groupes ramassés-<br />

se balladent assez rapidement à travers la zone, à la<br />

recherche de nouveaux sites favorables.<br />

Impact de la crue: les niveaux d’eau et la présence d’oiseaux d’eau en Debo 151<br />

Les oiseaux benthivores<br />

Au Debo, les oiseaux benthivores dépendent exclusivement<br />

des moments où les mollusques deviennent<br />

disponibles, notamment quand le niveau d’eau est<br />

inférieur à 200 cm. Les Barges à queue noire et les<br />

Combattants variés envahissent Lac Debo presque de<br />

la même façon, pouvant être déjà présents à des stades<br />

précoces -environ 300 cm de profondeur-<br />

d’émergence des zones d’alimentation, même avant<br />

que celle-ci ne servent de zone de fourrage, mais<br />

plutôt de dortoir (van der Kamp & Zwarts 1992). La<br />

collecte de données sur les mollusques dans cette<br />

zone, effectuée en 1999-2001, suggère que lorsque<br />

les effectifs pics de ces deux espèces sont présents, les<br />

densités des mollusques sont encore faibles en satisfaisant<br />

à peine leur besoin d’énergie à ce stade prémigratoire.<br />

De haute biomasse de mollusque a été<br />

établie au dessous de 50 cm de profondeur d’eau,<br />

donc la présence maximale des barges et des combattants<br />

à des niveaux d’eau considérablement plus élevés<br />

(

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