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Delta intérieur Du fleuve niger

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36 Brève description du <strong>Delta</strong><br />

Bourgoutières<br />

Les bourgoutières, nettement dominées par Echinochloa<br />

stagnina sont présentes dans les zones de longue inondations<br />

ayant une profondeur de 2-5 m. Cette période<br />

d’inondation dure environ 6-7 mois (de juillet à<br />

janvier dans la région de Walado et du Lac Debo).<br />

Cela représente généralement des végétations fermées<br />

de Bourgou, avec une couverture végétale variant<br />

de 50 à 100%. En parallèle au Bourgou se trouve<br />

localement Didéré Vossia cuspidata, une plante rappelant<br />

une graminée à longues tiges et feuilles flottantes.<br />

Dideré semble être plus haute en zonage que le<br />

Bourgou. Outre ces deux espèces se trouve aussi<br />

localement Utricularia inflexa en U. reflexa là où le bourgou<br />

laisse des ouvertures et où la densité du couvert<br />

végétal est assez élevée. Dans les zones à sols riches,<br />

en limite des habitations et des colonies d’oiseaux<br />

d’eau nicheurs, se trouve parfois entre le bourgou la<br />

Salade d’eau Pistia stratiotes. Il est même possible de<br />

voir la répartition de la Salade d’eau dans la forêt de<br />

Dentaka à partir des images satellites (cf. figure 3.15).<br />

Avec le début de la période des pluies, le Bourgou<br />

pousse avec la montée des eaux et forme alors des<br />

tiges de plus de 4 m de haut. Dans ces moments, la<br />

biomasse atteint jusqu’à 25 tonnes de matière sèche<br />

par ha (un système de fauche soutenu y contribuant;<br />

Hiernaux & Diarra 1982). Pendant la décrue le<br />

Bourgou diminue en hauteur, et dès que possible<br />

celui-ci est fauché et paturé. Le Bourgou est de plus<br />

Bourgou Nénuphars<br />

en plus planté, surtout autour du Lac Debo, à cause<br />

de ses propriétés nutritives pour les bovins.<br />

Mares à nénuphars<br />

La répartition des mares à nenuphars en fonction du<br />

niveau d’eau maximum se trouve dans une zone<br />

moins profonde que les bourgoutières. Quensière<br />

(1994) mentionne 1,2-1,8 m à l’étale avec un temps<br />

d’inondation d’environ cinq mois. Les mares autour<br />

de Walado sont inondées d’août à décembre. Elles<br />

sont dominées par des espèces de Nymphaea, hydrophytes<br />

enracinées à feuilles flottantes: à Walado les<br />

espèces concernées sont Nymphoides indica et N. ezannoi.<br />

Il est aussi possible de rencontrer Neptunia oleracea,<br />

Nymphaea lotus et des hydrophytes à feuilles immergées<br />

comme Ceratophyllum sp., Utricularia inflexa en U.<br />

reflexa. Ces dernières, aussi bien que les hydrophytes<br />

à feuilles flottantes, dépendent pour leur croissance<br />

de la quantité de lumière pénétrant l’eau et vivent<br />

alors de préférence dans les milieux de peu de turbulence<br />

et de beaucoup de clarté. D’après Gallais<br />

(1967) les mares à nénuphars se forment dans les<br />

ouvertures des bourgoutières de faibles profondeur.<br />

À Walado les champs de nénuphars couvrent beaucoup<br />

d’hectares (obs. pers.). Les mares sont utilisées<br />

par la population locale durant la période sèche à des<br />

fins agro-piscicoles, y compris la récolte des tubercules<br />

des nénuphars étant utilisées pour la consommation.<br />

Orizaies<br />

Le Riz sauvage Oryza longistaminata peut constituer une<br />

ressource de nourriture pour la population locale du<br />

<strong>Delta</strong>. Les orizaies se trouvent dans une zone qui<br />

n’éxcède pas des inondations de plus de deux mètres<br />

et d’une durée totales de trois mois (septembredécembre,<br />

environs de Walado; Quensière 1994). Les<br />

orizaies comprennent un seul type de végétation<br />

dominée par le Riz sauvage. Contrairement aux bourgoutières,<br />

dans les orizaies vivaient plusieurs espèces<br />

de graminées et d’héliophytes comme Acroceras amplectens,<br />

Panicum subalbidum, Vetiveria nigritana et Caperonia<br />

palustris. Ceci est probablement expliqué par la courte<br />

durée des inondations dans les orizaies, de même<br />

que cela montre pourquoi si peu d’espèces de plantes<br />

aquatiques vivent dans les orizaies.<br />

Les zones d’orizaies sont souvent exploitées au<br />

besoin des véritables cultures de riz Oryza sativa et O.<br />

glaberrima. À Mopti, Ténenkou et Tombouctou se trouvent<br />

des étendues spécialement aménagées (par un<br />

programme de développement rurale) de culture de<br />

riz, alors qu’ailleurs dans le <strong>Delta</strong> seulement de petites<br />

étendues sont concernées dans les rizières traditionelles<br />

et en bordure de village.<br />

vétivéraies<br />

Sur les parties plus élevées du <strong>Delta</strong> comme les levées<br />

sableuses et le long des petites mares, se trouve une<br />

végétation sauvage favorable au Vétiver Vetiveria nigritana<br />

et au Riz sauvage. D’après Hiernaux (1982), différents<br />

types de vétivéraies (basses, moyennes, hautes)<br />

sont distingués suivant la durée et la profondeur<br />

des inondations. Il mentionne par exemple des vétivéraies<br />

basses avec entre autres Eragrostis barteri ayant<br />

une durée d’inondation de 4-5 mois (0,6-1,5 m de<br />

profondeur à l’étale) et des vétivéraies hautes avec<br />

Andropogon gayanus et Panicum anabaptistum (inondation<br />

irrégulière). Hyparrhenia rufa occupe une position<br />

intermédiaire entre ces deux différents types de vétivéraies.<br />

Les vétivéraies forment dans beaucoup d’endroits la<br />

Vétivéraie<br />

Les principaux types de végétation 37<br />

transition entre les zones sans ou avec peu<br />

d’inondations et les endroits plus profonds comme<br />

les bourgoutières et orizaies. Le Vétiver et l’Arbuste à<br />

buisson Mimosa pigra sont les espèces-clé. D’autres<br />

espèces comme le Riz sauvage se rencontrent aussi<br />

bien dans les zones basses que dans les zones à faibles<br />

inondations avec Cynodon dactylon et Brachiaria mutica.<br />

Forêts inondées d’Acacia kirkii<br />

À l’origine les forêts inondées étaient une composante<br />

importante caractéristique de la végétation du<br />

<strong>Delta</strong>. Ces forêts inondées se caractérisent par l’Acacia<br />

kirkii. Souvent était noté que A. kirkii est une espèce<br />

endémique au <strong>Delta</strong>, mais Ross (1979) mentionne<br />

l’espèce pour plusieurs pays d’Afrique; dans la description<br />

des arbres et arbustes du Sahel de von<br />

Maydell (1981) A. kirkii est même négligée. Une autre<br />

espèce d’arbre qui vit dans cette zone est le Jujubier<br />

Ziziphus mauritiana. La végétation varie d’espaces ouvert<br />

à très dense. <strong>Du</strong>rant la crue les arbres forment un<br />

enchevêtrement impénétrable, milieu idéal comme<br />

zone de nidification pour les oiseaux d’eau grégaires.<br />

Suivant la taille de l’exploitation et de la hauteur de<br />

la végétation, Mimosa pigra peut pousser en grand<br />

nombre aux lisières de zones ouvertes, comme c’est<br />

le cas à Akkagoun. Tout comme dans les orizaies, les<br />

bois ont un zonage de haut en bas. Les forêts inondées<br />

tolèrent d’après nos propres constats une hau-

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