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Delta intérieur Du fleuve niger

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76 Organisation socio-économique du <strong>Delta</strong> Intérieur du Niger<br />

pirogues, pinasses et bateaux pendant une bonne<br />

partie de l’année. Les contraintes liées à l’utilisation<br />

des ressources naturelles sont:<br />

• système de pêche: difficulté d’accès au crédit par<br />

les pêcheurs et leur nombre élevé, utilisation des<br />

matériels de pêche inadaptés;<br />

• système d’élevage: surpâturage, disparition des<br />

bourgoutières;<br />

• système de culture: riziculture aléatoire due à la<br />

non-maîtrise de l’irrigation;<br />

• système des oiseaux d’eau: (menace de) disparition<br />

de certaines espèces d’oiseaux d’eau et diminution<br />

de leur effectif.<br />

b. CerCle De ténenKOu<br />

Commune de Toguéré-Koumbé: villages Toguéré-Koumbé,<br />

Koubitéra, dagada, Tiambavel et Séri<br />

Toguéré-Koumbé est le siège de la commune rurale<br />

et possède quelques infrastructures socio-économiques<br />

(école, centre de santé, services techniques<br />

de l’état, etc.) tandis que les autres villages n’en disposent<br />

pas. Tous les villages possèdent sur leurs terroirs<br />

des défluents du <strong>fleuve</strong>, mares, chenaux et<br />

plaines inondées. Toutes ces zones humides sont utilisées<br />

comme voies de communication grâce aux<br />

pirogues et pinasses pendant les trois quarts de<br />

l’année. La population dans tous les villages est en<br />

majorité Bozo (pêcheurs) à l’exception de Koubitéra<br />

et Dagada, on y trouve un ‘melting-pot’ d’ethnies,<br />

constituées de Peul, Bozo, Sonrhaï et Bella. Tous les<br />

villages sont situés dans la ‘Plaine de Séri’ -un Site<br />

Ramsar- et ses alentours immédiats; d’ailleurs le village<br />

de Séri a donné son nom au Site Ramsar.<br />

A l’exception du village de Koubitéra où les terres,<br />

eaux et pâturages sont gérés par le chef de village et<br />

ses conseillers, les autres villages ont des pâturages<br />

qui sont gérés par les Dioros de Toguéré-Koumbé et<br />

de Ouro-Ndia. Les pâturages de la commune sont<br />

utilisés pendant la décrue et les terroirs des différents<br />

villages sont traversés par beaucoup de pistes de<br />

transhumance. Les animaux de Koubitéra n’effectuent<br />

pas de grands mouvements de transhumance comme<br />

les animaux des autres villages. Même en période de<br />

crue, la zone de Koubitéra dispose de ressources<br />

fourragères pour son bétail. Grâce au nombre important<br />

de pêcheurs et de ses potentialités piscicoles les<br />

villages de la commune produisent des grandes<br />

quantités de poissons qui sont vendues à Mopti<br />

(pour les cinq villages environ 30.000.000 FCFA de<br />

poissons sont vendus/semaine). La pêche s’effectue<br />

pendant toute l’année. Les zones de pêche sont sous<br />

l’autorité des ‘maîtres des eaux ‘: les Bozos dans tous<br />

les villages.<br />

Le riz est la principale culture dans les plaines inondées<br />

et le mil est cultivé sur les monticules. Ces cultures<br />

sont fortement endommagées par les nombreux<br />

oiseaux d’eau (Sarcelles d’été Anas querquedula,<br />

Dendrocygne veuf Dendrocygna viduata, etc.) qui séjournent<br />

dans la zone. La commune est déficitaire en<br />

céréales.<br />

La commune de Toguéré-Koumbé demeure une des<br />

rares zones où l’on peut trouver encore la Grue couronnée<br />

(cf. chapitre 5, Kone & Fofana 2001).<br />

Cependant cette espèce et d’autres espèces fortement<br />

commercialisées (Sarcelles d’été, Oies de Gambie<br />

Plectropterus gambensis, limicoles) font l’objet<br />

d’exploitation abusive. Les populations locales de la<br />

commune utilisent la présence des oiseaux d’eau<br />

comme indicateurs: de la crue et décrue, démarrage<br />

et fin de saison, et comme source de protéines et<br />

revenus monétaires. Les chasseurs des oiseaux d’eau,<br />

qui séjournent dans la commune, viennent du cercle<br />

de Djenné. Les villages de la commune de Toguéré-<br />

Koumbé ne disposent pas de forêts inondées importantes.<br />

Les contraintes rencontrées selon les villageois<br />

sont les suivantes:<br />

• système d’élevage: surpâturage;<br />

• système de pêche: surexploitation, endettement<br />

des pêcheurs, manque de matériels;<br />

• système des oiseaux d’eau: dégâts causés sur les<br />

cultures, exploitation non-durable des oiseaux<br />

d’eau et disparition de certaines espèces.<br />

Commune de diondiori: villages de Aman-Nangou et Niasso<br />

Tous les villages sont situées sur les rives du <strong>fleuve</strong><br />

Diaka de part et d’autre et ont sur leurs terroirs des<br />

mares, chenaux et forêts inondées. Aman-Nangou est<br />

peuplé de Peuls tandis que Niasso est peuplé à la fois<br />

de Peuls et Bozo et comprend quatre quartiers<br />

(Niasso-Tildé, Niasso-Sébé, Niasso-Koudiala et<br />

Niasso-Togal). Les pâturages de Aman-Nangou sont<br />

gérés par les Dioros du village qui font payer des<br />

redevances aux troupeaux étrangers. A Aman-Nangou<br />

les femmes peul s’occupent de la transformation et<br />

de la commercialisation des produits laitiers aussi<br />

bien que du traitement et de la commercialisation de<br />

la laine de mouton. Les deux villages possèdent beaucoup<br />

de bétail.<br />

Le terroir de Niasso est une zone de transit pour les<br />

troupeaux en partance et de retour de la transhumance.<br />

Les conséquences de cette traversée par les<br />

troupeaux étrangers sont surpâturage et conflits entre<br />

les agriculteurs et les éleveurs (Maïga & Diallo 1998).<br />

Aman-Nangou possède une grande forêt inondable<br />

dont plus de 50% a été défriché pendant les années<br />

de sécheresse au profit de la riziculture. Aujourd’hui<br />

cette partie défrichée de la forêt est laissée en jachère<br />

et les populations demandent son reboisement.<br />

Niasso possédait deux forêts inondables dont une a<br />

disparu et la seconde est très dégradée. Cette dernière<br />

est une des zones où la régénération de forêts<br />

inondables peut se réaliser et où Wetlands<br />

International et les communautés locales ont commencé<br />

d’explorer des possibilités concrètes<br />

(Beintema et al. 2001, voir chapitre 8). Aujourd’hui,<br />

pour faire face à leurs besoins en bois pour la cuisine,<br />

les populations utilisent les bouses de vache ou vont<br />

chercher du bois sur les terroirs d’autres villages. A<br />

Aman-Nangou l’agriculture et la pêche sont des activités<br />

secondaires comparées à l’élévage, tandis qu’à<br />

Niasso la pêche est importante. Les Bozos gèrent les<br />

zones de pêche. A cause de l’existence des forêts<br />

Inventaire des valeurs socio-économiques des resources naturelles 77<br />

inondées restantes, les terroirs villageois abritent<br />

encore de nombreux oiseaux d’eau bien que certaines<br />

espèces aient disparu. Les contraintes indiqués<br />

par des inhabitants des villages sont les suivantes:<br />

• système élevage: surpâturage;<br />

• système de forêts: surexploitation due aux défrichements;<br />

• système des oiseaux d’eau: Diminution des effectifs<br />

et disparition de certaines espèces;<br />

• système de pêche: surexploitation due à<br />

l’utilisation des matériels de pêche inadaptés et au<br />

nombre élevé de pêcheurs.<br />

Commune rurale de Togoro-Kotia: village de Sérendou<br />

Village situé sur un petit îlot entre plusieurs affluents<br />

du <strong>fleuve</strong> Diaka et Niger, il est peuplé majoritairement<br />

de Bozos (pêcheurs). Les pirogues et pinasses<br />

sont les seuls moyens de transport utilisés pendant<br />

les trois quarts de l’année. Le village disposait de<br />

quelques forêts inondables qui ont presque toutes<br />

disparu. Les bouses de vache sont utilisés comme<br />

chauffage de cuisine. La pêche est l’activité principale<br />

du village et les eaux sont la propriété des villa-

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