l’ACTU MAroC d’entre les in<strong>du</strong>striels ne tirent pas profit des capacités dont ils disposent. Les défaillances Ainsi, l’étude relève que le quart des moulins ne travaillent qu’en fonction de leur quota c’est à dire qu’ils ne fonctionnent que le temps de pro<strong>du</strong>ire le quota de Farine Nationale, ainsi que la Farine de Luxe qu’ils peuvent écouler en vente conditionnée, en complément de leurs ventes de Farine Nationale. Par ailleurs, la surcapacité, conjuguée avec la logique d’implantation, crée des déséquilibres d’exploitation au niveau des minoteries. Situation aggravée par le mouvement de création de nouvelles unités (plus de 40 unités créées depuis 2000). Ceci alors que la tendance universelle migre vers l’optimisation des investissements à travers les concentrations dans tous les pays. En France par exemple, le nombre de moulins ne dépasse pas les 476 actuellement alors qu’il était de 8.880 en 1938. L’étude fait remarquer également que la plupart des minoteries sont des entreprises familiales gérées de façon indépendante, qui sont relativement vulnérables et ne développent pas de stratégie commerciale particulière en dehors de rapports personnalisés avec les grossistes quotataires. De plus, la surface financière des actionnaires ne compense pas la faiblesse des fonds propres et la sous capitalisation de la plupart des unités. Cette situation de gestion « patrimoniale » et cette fragilité financière influencent considérablement les structures des entreprises et conditionnent leur devenir. <strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> - N° 11 / Du 15 Mai au 15 Juin 2009 10 Ceci alors que toute l’activité évolue dans un environnement flou qui empêche les in<strong>du</strong>striels, ou <strong>du</strong> moins les plus structurés d’entre eux, à explorer toutes les possibilités avec une libéralisation hésitante et une Caisse de compensation problématique dans ses mécanismes et son ciblage et dont l’existence est de plus en plus décriée. Cette dernière a eu à supporter, au titre de 2007, plus de 2 milliards de DH pour la farine uniquement. Bref, le constat dressé par l’étude stratégique est lapidaire d’amont en aval. Caractère rudimentaire de la manutention au niveau des exploitations, faible bancarisation des agriculteurs, capacités de transport médiocres, non homogénéité des blés, absence totale de traçabilité, infrastructure de stockage défaillante… Les opportunités Cependant, des opportunités existent. Il s’agit notamment de l’évolution <strong>du</strong> mode de vie qui in<strong>du</strong>it une sophistication de la consommation, <strong>du</strong> développement <strong>du</strong> tourisme et de la distribution moderne,… D’où la nécessité de se donner de la visibilité afin d’envisager l’avenir sous un nouveau regard. L’étude stratégique s’inscrit dans ce cadre. Cette dernière propose d’ailleurs une nouvelle vision pour l’in<strong>du</strong>strie meunière, basée sur la préservation de la valeur ajoutée sur le sol national en résistant à l’afflux des pro<strong>du</strong>its étrangers, que la contre-performance de l’in<strong>du</strong>strie locale pourrait favoriser ; promouvoir l’investissement in<strong>du</strong>striel, surtout dans un secteur où la matière première végétale est faiblement valorisée (persistance de l’artisanat, faiblesse de la 2 ème transformation des céréales…) et veiller à l’accessibilité économique des denrées de base pour la population à faible revenu. Les rédacteurs de ce travail proposent dans ce sens de ré<strong>du</strong>ire la surcapacité et les méfaits <strong>du</strong> « quota » en instaurant le droit de mouture, de maîtriser la logistique de stockage et de collecte, noyer la farine nationale de blé tendre dans la gamme « obligatoire » de pro<strong>du</strong>its et indivi<strong>du</strong>aliser le circuit de distribution dédié à cette farine. Ils proposent également de con<strong>du</strong>ire une veille stratégique de grande qualité, de mettre en place des structures d’importation professionnelles axées autour <strong>du</strong> métier de « trader », de mettre sur pied des structures performantes en matière de collecte de la pro<strong>du</strong>ction locale de même qu’une in<strong>du</strong>strie de transformation aux normes internationales (meunerie et semoulerie). Ceci sans omettre de tirer plein profit des opportunités que peut présenter le Plan Vert et surtout la conclusion de partenariats public-privé dont les modalités sont détaillées au niveau de l’étude stratégique. Tout comme les outils à mettre sur pied et les organismes qui doivent entrer en interaction. Les minotiers disposent désormais d’une feuille de route. Il ne reste plus qu’à enclencher le processus.
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