Cosumar L'entreprise du mois - FOOD MAGAZINE

ProCESS
Les démarches qualité
Un atout pour l’export
Se différencier sur les marchés étrangers face à la concurrence n’est pas une mince affaire.
L’ADEPTA(1) a organisé dernièrement une conférence au Maroc sur le thème « Exporter vers
les pays de l’UE – Les démarches qualité comme outil de segmentation et de marketing ».
L’occasion de faire le point sur les nouveautés réglementaires, les différentes démarches
qualité et stratégies à adopter.
Florence CLAIR
Aujourd’hui, non seulement
les exportateurs marocains
évoluent dans un marché
mondialisé et concurrentiel,
mais ils doivent également faire face à une
réglementation stricte et à un consommateur
de plus en plus exigeant : qualité du produit
bien sûr, mais aussi sécurité, santé et
désormais citoyenneté (environnement,
éthique et ethnique). Outre le respect des
réglementations en vigueur permettant
l’accès aux marchés (exigences obligatoires),
l’exportateur doit également rechercher la
satisfaction et la confiance de son acheteur
et du consommateur, en lui apportant
des garanties et des preuves (exigences
Lexique
AB : Agriculture Biologique,
certification du mode de
production.
AOP : Appellation d’Origine
Protégée, protection sur
l’origine et le lien au terroir à
laquelle seules les AOC peuvent
prétendre.
BRC : British Retail Consortium,
référentiel des distributeurs
britanniques.
IFS : International Food Standard,
référentiel des distributeurs
allemands, français et italiens.
IGP : Indication Géographique
Protégée, protection sur l’origine
et le lien au terroir.
ISO 9001 : système de
management de la qualité.
ISO 14001 : système de
management environnemental.
ISO 22000 : système de
management de la sécurité des
denrées alimentaires.
OHSAS 18000 : système de
management de la santé et de la
sécurité au travail.
FOOD MAGAZINE - N° 11 / Du 15 Mai au 15 Juin 2009 54
volontaires ou nécessaires).
Rappel des exigences obligatoires
Georges Champseix, ancien directeur
d’Ocacia, organisme certificateur français,
et animateur de la conférence, rappelle
les dernières évolutions réglementaires.
Les producteurs marocains doivent tout
d’abord respecter leur propre réglementation
nationale. Ce sont leurs importateurs qui
assument la responsabilité de la mise sur le
marché européen des produits. Ils doivent
donc également satisfaire le règlement
178/2002 dit « food and feed law » ainsi
que les divers règlements sur l’hygiène
(852/2004 et 853/2004 notamment). A noter
que l’inverse s’applique : les exportateurs
européens doivent également respecter ces
textes, quel que soit le pays de destination.
Ces règlements, valables dans les 27 états
membres de l’UE, apportent une nouvelle
donne : on passe ainsi de l’obligation de
moyens à l’obligation de résultats et à la
gestion de risques. La simple détention du
produit engage la responsabilité de tous
les opérateurs de la chaîne alimentaire,
Huile d’olive, olives, huile d’argan,
câpres, épices, produits de la mer, vin,
fruits, fromages de chèvre, miel... : le
terroir marocain est riche de produits
pouvant relever d’appellations d’origine.
qu’ils soient producteurs, transformateurs,
transporteurs ou distributeurs. Ces
responsabilités créent des obligations
d’autocontrôle, de traçabilité des produits,
de procédures de rappel, d’hygiène (plan
HACCP), etc.
A tout cela s’ajoutent d’autres exigences
réglementaires : étiquetage, additifs,
ionisation, OGM, pesticides…
Les démarches qualité,
volontaires ou imposées ?
Une fois l’entreprise en conformité avec
la réglementation, elle peut faire le choix
stratégique d’une démarche qualité. « Toutes
les démarches qualité sont volontaires »,
rappelle Georges Champseix. Or, certaines
ont perdu cette caractéristique et sont
désormais exigées par les acheteurs de
la grande distribution. Leur adoption est
donc plus nécessaire que volontaire ! Des
groupes de producteurs ont d’ailleurs déposé
une requête auprès de l’UE concernant la
prolifération des normes privées allant audelà
de la réglementation.
En fait, l’agro-industriel peut adopter deux