Cosumar L'entreprise du mois - FOOD MAGAZINE

l’ACTU
Séminaire CCBLM - Fenagri
Qualité et sécurité alimentaire en débat
Le 14 avril dernier, la Chambre de Commerce Belgo-Luxembourgeoise au Maroc (CCBLM) a
organisé, en partenariat avec la Fédération Nationale de l’Agro-industrie (Fenagri), un séminaire
sur « Le concept de la qualité : un vecteur incontournable pour la production alimentaire
». L’occasion de faire le point sur les nouvelles lois en matière de sécurité alimentaire
et d’échanger les expériences.
Florence CLAIR
Face à une économie
mondialisée et
à des risques sanitaires
qui le sont
tout autant (grippe aviaire
ou porcine, mélamine, huile
frelatée…), le Maroc doit
se doter d’un dispositif
réglementaire et d’alerte
performant. Or, comme le
constate Hakim Marrakchi,
Président de la Fenagri,
« le dispositif actuel a été
conçu avant la mondialisation,
mais aujourd’hui le
marché national est ouvert
et de nouvelles menaces
apparaissent. » De plus, les
industries locales ne sont
soumises qu’à une obligation
de moyens : les producteurs
ne sont donc pas
responsables des résultats.
Le système d’alerte sanitaire
fait également défaut,
alors qu’ailleurs il fait ses
preuves : « sur les trois premiers
mois de l’année, j’ai
reçu 3 alertes différentes de
l’Union Européenne », indique
Hakim Marrakchi.
Le nouveau dispositif
réglementaire
Ce constat est partagé par
les pouvoirs publics. Le
projet de loi 28-07 relatif
à la sécurité sanitaire des
denrées alimentaires vient
donc à point nommé. « Cette
loi instaure l’obligation
d’agrément, d’autocontrôle
et de traçabilité », explique
Saâd Elhoussaine, de la
DPVCTRF, qui a présenté
FOOD MAGAZINE - N° 11 / Du 15 Mai au 15 Juin 2009 12
les principales dispositions
du projet de loi, notamment
les conditions de mise sur
le marché, la traçabilité, et
les infractions et pénalités.
Loin d’être vue comme un
frein par les opérateurs,
cette loi est encouragée
par la Fenagri qui propose
même de rendre obligatoire
la démarche HACCP. Cependant,
les professionnels
présentent plusieurs requêtes,
notamment l’équité du
contrôle pour toutes les catégories
de produits (conditionnés,
vrac ou importés)
et la nécessité de prévoir
des mesures d’accompagnement
pour la mise à niveau
progressive des entreprises.
Autre projet dans les tablettes,
la loi 31-08 édictant les
mesures de protection du
consommateur. « Le principe
général repose, entre
autres, sur l’obligation
d’information du consommateur,
la protection de ses
intérêts économiques et le
renforcement du rôle des
associations de consommateurs
», indique Mounia
Boucetta, Directrice du
Commerce au Ministère
de l’Industrie et du Commerce.
De son côté, Samir
El Jaafari, Président de la
Confédération des Associations
de Consommateurs du
Maroc, a exposé plusieurs
revendications vis-à-vis
de ces deux projets de loi,
notamment le principe de
précaution et l’indépendance
des associations.
Maillon essentiel de
l’ensemble du dispositif,
l’ONSSA (Office National
de Sécurité Sanitaire des
Aliments), sera mis en place
d’ici janvier 2010 et aura
pour objectifs, entre autres,
de garantir la salubrité des
produits alimentaires tout
au long de la chaîne de production,
de transformation
et de commercialisation,
y compris en restauration.
Elle disposera pour cela
d’un outil juridique rassemblant
« plus de 60 lois en
cours d’élaboration dans le
cadre d’un jumelage avec
l’UE », précise le Dr Hamid
Lachhab, Chef du service
de la réglementation
sanitaire à la Direction de
l’Elevage.
Le dispositif
semble
donc en
bonne voie.
Enfin,
pour l’exportation,
l’EACCE a
présenté son
dispositif
de contrôle. Il a d’ailleurs
été précisé que l’EACCE et
l’ONSSA effectueraient des
missions complémentaires,
respectivement le contrôle
technique à l’exportation
et l’agrément sanitaire des
entreprises dans toute la
chaîne, y compris l’exportation.
L’exemple belge
Ce séminaire a
également permis aux
auditeurs de profiter
de l’expérience belge
en la matière, via le
témoignage de l’AFSCA
(Agence Fédérale pour
la Sécurité de la Chaîne
Alimentaire). Cette
agence a été créée suite
à la refonte en un service
unique des 6 services de
contrôle des Ministères
de l’Agriculture et de la
Santé publique. « Nous
avons été les premiers
en Europe à rendre
obligatoire la notification
des entreprises en cas
de situation à risque.
Il faut prendre les
accidents au plus tôt
pour éviter que ça ne
devienne une crise »,
souligne Herman Diricks,
DG de la politique de
contrôle à l’AFSCA.
L’agence dispose
même d’un service
communication envers
les entreprises et le
public. Enfin, son dernier
projet en date est un
« foodweb » qui
permettra aux
opérateurs de consulter
leurs données en ligne.