Cosumar L'entreprise du mois - FOOD MAGAZINE

Grève des transporteurs
Les secteurs productifs ont souffert
Le bras de fer qui a
duré des semaines
durant entre les
transporteurs et le
gouvernement en filigrane
du vote du nouveau Code
de la route a sérieusement
mis à mal de larges pans
du tissu productif national.
Ce qui est étonnant dans
cette histoire c’est que les
pouvoirs publics ont tardé à
se manifester, ce qui a envenimé
davantage la situation.
Parce qu’entre temps,
le pays a souffert d’une
rupture des stocks de carburant,
l’approvisionnement
des unités industrielles était
complètement à l’arrêt, les
exportations également et
des quantités considérables
de produits périssables ont
tout simplement été perdues.
Les approvisionnements
en provenance d’Agadir
(Souss-Massa), soit l’équivalent
de 5.000 tonnes de
fruits et légumes, n’ont pas
été livrés au marché de
gros de Casablanca. Quan-
MAroC
Le droit de grève est un droit constitutionnel que personne ne peut mettre en cause. Seulement
voilà, il y a lieu de se poser des questions lorsque ce droit est utilisé un peu n’importe
comment et surtout lorsqu’il provoque l’asphyxie de tout un pays.
Abdelaziz MEFTAH
• Les véhicules de transport de marchandises sont les principales
causes d’accidents sur les routes marocaines.
tité à laquelle il faut ajouter
3.000 tonnes additionnelles
qui étaient destinées à l’exportation.
Des conteneurs étaient
restés bloqués au port de
Casablanca et les délais de
livraison se sont rallongés,
causant des déperditions
énormes pour les opérateurs.
Signalons au passage
que le tarif de manutention
d’un conteneur dans le port
équivaut à 1.600 Dirhams.
Soit le même tarif qu’une
nuitée dans un hôtel 5 étoiles.
La situation est devenue
tellement intenable que la
Confédération patronale
(CGEM) s’est fendue d’un
communiqué pour dénoncer
l’attitude des uns et des
autres et a demandé d’œuvrer
pour trouver une issue
à une situation qu’elle a
qualifiée de « grave ».
Finalement le vote a été
arrêté mais les séquelles
ont persisté. Il est question
maintenant de se poser des
questions sur les tenants et
aboutissants qui ont conduit
à l’asphyxie totale de l’économie.
Les opérateurs, eux,
restent dans l’expectative.
«Nous ne voulons pas entrer
dans les détails, qui a
tort, qui a raison, le gouvernement
doit faire son travail
et trouver une solution», a
souligné avec insistance tout
récemment le président de la
Fédération des aviculteurs,
Youssef Alaoui.
Pour les autres sous-filières
de l’industrie agroalimentaire,
les opérateurs nous
ont confirmé qu’ils ont accusé
le coup mais à des degrés
divers. Pour eux il est
encore trop tôt pour évaluer
l’impact de la grève mais il
doit être conséquent. Pour
certaines entreprises comme
la Cosumar, « la grève
n’a eu aucun impact notable
sur l’activité », déclare
Mohammed Fikrat, PDG
de la société. Pour d’autres
structures la question est
toute autre, mais l’heure
des comptes n’a pas encore
sonné.
FOOD MAGAZINE - N° 11 / Du 15 Mai au 15 Juin 2009 13