Cosumar L'entreprise du mois - FOOD MAGAZINE

La gamme bio Organissima a été lancée par
Label’Vie dans un souci de promotion du
concept « commerce et développement durable ».
Les premiers résultats sont jugés satisfaisants
par l’enseigne, preuve d’une certaine demande
du consommateur marocain pour des produits
biologiques.
achètera moins à ses fournisseurs. « Cela
perturbe complètement le marché »,
constate Jean-François Guitton.
Les distributeurs privilégient donc
de plus en plus un sourcing direct.
« La politique d’approvisionnement
de la centrale d’achat s’oriente vers
l’élimination des intermédiaires
en travaillant directement avec les
producteurs », indique-t-on chez
Marjane Holding. La profession
s’organise également en platesformes
régionales dédiées aux fruits
et légumes, afin de faire jouer l’effet
volume et d’optimiser la logistique.
Mise à niveau et
accompagnement
D’autres accompagnent leurs
fournisseurs dans une démarche de
mise à niveau. Ainsi, depuis janvier
2008, Metro réalise avec la GTZ
un programme de modernisation
de la chaîne de commercialisation
des denrées alimentaires
périssables. Destiné
notamment aux intermédiaires
du marché de gros, un
programme de formation
sur 15 jours présente les
bonnes pratiques d’hygiène
et même la méthode HACCP,
les normes marocaines ou
encore l’ISO 22000. «
Au total, 12 fournisseurs
et 23 clients en ont déjà
bénéficié », indique Younès Alami,
Manager assurance qualité chez Metro.
L’enseigne a même réalisé un audit
interne chez certains. L’objectif est
d’accompagner les fournisseurs, de
les aider à s’organiser, à développer le
packaging, à améliorer l’hygiène, etc.
Les résultats obtenus sont probants :
« par exemple, un petit fournisseur de
légumes, qui nous livrait en vrac, a créé
sa marque, et nous livre désormais des
produits calibrés, conditionnés en caisses
carton », explique Mounir Soudati, Chef
de produits frais chez Metro. « C’est
à la grande distribution d’exiger des
producteurs et des grossistes qu’ils se
mettent à niveau », complète-t-il.
Soulignons que ce programme est
cohérent avec le projet du Ministère du
Commerce et de l’Industrie concernant
le redéploiement et la mise à niveau
des marchés de gros, qui actuellement
ne correspondent pas aux exigences de
traçabilité et de qualité de la grande
distribution.
Un rayon qui nécessite des
compétences spécifiques
Au-delà de cette modernisation de
l’amont, un travail important est
également nécessaire au niveau
des magasins, pour améliorer la
présentation et la maintenance du rayon.
Selon Jean-François Guitton, « les
distributeurs ne savent pas manipuler
les produits. De plus, le turnover est
important, il est difficile de garder des
gens compétents, qui connaissent toutes
les variétés. » La formation est donc
la clef de voûte d’un rayon bien tenu et
performant. Chez Marjane, on insiste
pour « faire davantage de formation
au personnel du rayon pour leur
apprendre les règles de maintenance
et de gestion : assurer la rotation
des produits, soigner la présentation,
trier, retirer du rayon et démarquer
• Grâce au programme de modernisation de Metro, ce
fournisseur a créé sa propre marque et livre ses produits
calibrés et conditionnés.
tout produit qui représente des signes
de non qualité. » Chez Label’Vie, les
équipes fruits et légumes reçoivent une
formation spécifique sur le service, le
travail des produits, l’hygiène.
Les distributeurs ne ménagent donc pas
leurs efforts pour améliorer la tenue du
rayon, que ce soit via la formation ou
l’aménagement. Ainsi, Metro est la seule
enseigne à réfrigérer son hall de vente
« fruits et légumes ». La température, de
l’ordre de 10 à 12°C, y est idéale pour
préserver la fraîcheur des produits.
Autre axe de développement, la vente en
barquettes ou en sachet, à l’instar de ce
que font Les Domaines ou Arbor. Outre
une valeur ajoutée, ces emballages
permettent de limiter les manipulations
par les clients, et donc les pertes. De
son côté, Label’Vie a lancé en mars
dernier une gamme de légumes produits
au Maroc certifiés « bio », vendus en
barquettes.
Même si, pour l’instant, le prix reste
un frein et cantonne les produits
conditionnés à une niche, de telles
initiatives ouvrent la voie vers de
nouvelles valorisations des produits
agricoles et une dynamisation du rayon.
• Chez Metro, le rayon fruits et légumes est
réfrigéré à 10 - 12 °C afin de préserver
la fraîcheur des produits.
Profil type
du rayon fruits et légumes
• Répartition du chiffre d’affaires :
60% fruits, 40% légumes
• Import : 30%
(fruits essentiellement)
• Produits emballés : environ 5%
FOOD MAGAZINE - N° 11 / Du 15 Mai au 15 Juin 2009 49