Les Clés pour l'adolescence, un programme de promotion de la ...

De prime abord en ce qui a trait à ces entrevues, nous constatons que les élèves de la 7 e à la 9 e année
semblent se souvenir plutôt vaguement des éléments très précis du programme sinon certaines activités plus
prégnantes. Ceci concorde avec les principaux écrits sur le développement de l’adolescent. En effet à cet âge,
la pensée concrète est encore en plein épanouissement; le passage vers la pensée abstraite s’amorce laissant
apparaître une capacité éventuelle d’introspection, soit principalement de liens serrés de cause à effet, à un
moment plus tardif du développement (Cloutier et Drapeau, 2008). Les données d’entrevues sont donc plus
générales, ces jeunes faisant moins de liens directs et en profondeur entre des apprentissages. Par
conséquent, bien que notre analyse ait été rigoureuse, les exemples que nous fournissons dans ce rapport
sont de l’ordre de l’anecdotique, moins de l’analyse en profondeur. Les entrevues avec les élèves ont
principalement porté sur des faits et des descriptions d’activités auxquelles ils ont participé dans le cadre du
programme Clés pour l’adolescence et sur ce qu’ils ont apprécié du programme. Outre ces limites, nous
constatons qu’ils ont fait des gains.
Résultats aux mesures quantitatives
Tel déjà précisé, nous procéderons maintenant à l’analyse des résultats aux trois grilles de mesure
quantitatives (grille de Rosenberg sur l’estime de soi; mesure de comportements à risque de Colby; items de
la grille d’évaluation des facteurs de risque et de protection d’Arthur et al, 2002). En général selon le devis de
comparaison illustré précédemment, les questionnaires sont remplis à deux reprises, soit au début de
programme ainsi qu’à la fin, de même que parfois par les deux regroupements d’élèves examinés, à savoir :
les groupes d’intervention qui ont reçu le programme préventif et les groupes témoin. Ainsi, la comparaison
entre les deux temps (pré-test et post-test) permettra de déterminer si le programme, les Clés pour
l'adolescence, a permis aux jeunes qui l’ont reçu, de développer une meilleure estime de soi, aspect que le
programme encourage fortement; en 2008-2009, la comparaison sera aussi faite par rapport à ceux des
groupes témoin. Nous explorons aussi s’ils ont acquis une meilleure conscience à l’égard des comportements
à risque en matière de santé et de santé mentale ou un meilleur contrôle de ceux-ci, plus particulièrement en
matière de consommation de drogues et d’alcool, le but ultime de ce programme préventif.
Échelle de mesure de l’estime de soi Rosenberg
L’échelle de mesure de l’estime de soi Rosenberg (Annexe 4-1) contient 10 énoncés qui requièrent que le
sujet cote sur une échelle de 4 points. Chaque point de l’échelle a été attribué une valeur qui varie de 1 (Tout
à fait en désaccord) à 4 (Tout à fait d’accord). Afin de déterminer la qualité métrique de cet outil, une analyse
de la consistance interne a été effectuée à l’aide du coefficient de fiabilité, alpha de Chronbach, avec les 839
jeunes qui ont répondu une fois ou deux fois à ce questionnaire. Le résultat obtenu, soit un alpha de 0.82
(Annexe 4-2), nous mène à conclure en l’homogénéité de cette échelle, soit que toutes les questions
permettent de mesurer l’estime de soi des jeunes.
Pour vérifier l’effet du programme sur l’estime de soi des jeunes ayant reçu l’intervention et rejoints en
2008-2009, nous avons eu recours à une analyse de variance univariée auprès d’un ensemble d’un peu plus
de 260 élèves de 7 ème année partagé de la manière suivante : 105 élèves ont participé au pré-test du groupe
expérimental et 162 au temps 1 du groupe témoin, 108 élèves du groupe expérimental ont répondu au posttest
et 154 du groupe témoin au questionnaire en temps 2 (tableau ci-après). Ce type d’analyse statistique
était possible parce que nous avions des résultats pour un groupe de comparaison. Du fait que l’Échelle de
Rosenburg en est une de 10 items où les réponses à chaque item étaient de 1 à 4, le score le plus faible que
pouvait avoir un élève était 10 et celui le plus fort 40. Les moyennes de groupe peuvent s’échelonner de
10.00 à 40.00, d’une très faible estime de soi à une très grande.