Les Clés pour l'adolescence, un programme de promotion de la ...

enseignant en soit responsable. Quoi qu’il en soit, le personnel scolaire recommande d’être constant
dans l’offre du programme malgré les difficultés liées au temps disponible pour les activités. Cette
constance, croit-on, aiderait les enseignants à s’engager encore davantage pour l’offrir et maximiser la
qualité de sa passation. « Il faut vraiment garder une constance dans le programme si on veut être
capables d’accrocher. Si on ne garde pas de constance, si on fait ça une fois par mois, puis ‘Ah, ça me
tente pas aujourd’hui, je vais le faire la semaine prochaine’ ça décroche. C’est comme un élève, on
décroche facilement nous autres aussi, là » (Enseignant 2). Dans la même ligne de pensée, les élèves
bénéficieraient de façon plus marquante d’un programme de santé et de santé mentale s’il était repris
ultérieurement. En nous basant sur les commentaires des enseignants, nous proposons de reprendre en
9 e et 10 e années les thèmes abordés dans les Clés pour l’adolescence concernant le développement
d’habiletés sociales, dont le fait d’être capables de résister à la pression des pairs lorsque les élèves, et
ce, au moment même où ils entrent au secondaire. Des discussions touchant plus directement la
prévention de la consommation de l’alcool et des drogues pourraient y être ajoutées. De telles
discussions pourraient également être reprises en 11 e et 12 e années lorsque les jeunes commencent à
conduire une automobile afin d’éviter la conduite dangereuse sous l’effet de l’alcool ou des drogues.
Au niveau de la gestion et coordination des Clés pour l’adolescence, les répondants soulignent
l’importance de la stabilité du personnel responsable du programme, ainsi que d’une excellente
compréhension de la réalité et du quotidien des écoles pour optimiser le déroulement et les bénéfices
de celui-ci. Certains répondants croient fermement qu’il est préférable que les enseignants titulaires
offrent ce programme. Le lien plus étroit qu’ils développent avec leurs élèves permet, selon ceux-ci,
d’aborder les thèmes personnels et profonds suggérés par Clés pour l’adolescence. Un répondant
affirme toutefois qu’il est plus approprié qu’un enseignant non titulaire l’anime puisqu’il est une figure
plus neutre permettant une meilleure expression de soi; cela donne aussi la chance aux élèves d’être
exposés à une perspective autre que celle de leur enseignant titulaire. Dans de telles circonstances, il
devrait y avoir des constantes discussions entre l’enseignant qui donne le programme et celui qui est
titulaire du groupe dans le but que les thèmes abordés fassent objet de rappels en classe ou de bases
d’intervention éducative quand un événement a lieu dans le groupe-classe.
Encore, les enseignants insistent sur le fait que le temps d’enseignement est un facteur de succès-clé
pour le programme. Ceux qui ont bénéficié d’une période d’enseignement à l’horaire pour l’offrir ont
pu couvrir l’ensemble des activités et approfondir les thèmes suggérés. Dans les cas contraires, le
programme n’était pas une priorité et n’était pas présenté de façon optimale ou même complète. « Tu
es redevable à ton directeur pour la pédagogie de tes élèves. J’avais une responsabilité envers mes
élèves, fait qu’il y a des semaines où il a fallu que je saute les clés, parce que justement, je n’avais pas le
temps. Est-ce qu’avoir été toute l’année avec un groupe, avoir été à l’horaire, est-ce que ça peut faire un
plus gros changement? Je pense que oui. C’est un bon programme, je pense que ça vaut la peine
d’investir dans ce programme-là » (Enseignant 1).
Encore, les enseignants estiment qu’un des questionnaires que les élèves ont rempli au début et à la fin
du projet était mal construit. Remplir ce questionnaire était la première activité que les élèves devaient
compléter et malheureusement, il était complexe et difficile à comprendre pour les élèves. On
recommande donc de le modifier ou même de l’éliminer.
Il apparaît que plusieurs parents d’élèves ayant participé aux Clés pour l’adolescence aient finalement
peu entendu parler du programme. À cet effet, nous prônons une plus grande présence et participation
des parents afin d’atteindre une implantation optimale d’un programme de promotion de la santé et de
la santé mentale et un suivi à la maison des discussions et des comportements prônés par celui-ci.