Les Clés pour l'adolescence, un programme de promotion de la ...

pas ça, montrer aux autres que je suis fâchée, parce que je ne veux pas comme qu’ils pensent « Ah, elle,
elle est fâchée pour rien » ou, tu sais, des affaires de même. Souvent, comme les gens vont faire comme,
ils vont mettre une impression vite, vite, comme super vite, fait que là je vais juste dire, je ne vais rien
dire, puis je vais aller me calmer, ou quelque chose de même » (Élève 4 – 8 e année)
À l’école L’Escale, les élèves semblent toutefois généralement bien se souvenir des activités qu’ils
avaient faites dans le cadre du programme Clés pour l’adolescence. À titre d’exemple, « Ils nous
conseillaient quelques affaires à faire pendant qu’on était frustrés (…) Oui, ça m’a aidé d’une certaine
manière. » (Élève 2 – 8 e année) Un autre rapporte : « dans l’affaire des sentiments, notre prof nous a
fait faire comme, prendre un morceau de carton, puis dessiner un thermomètre dessus puis mettre
comme des faces, des émotions. Puis c’est comme un genre de thermomètre d’émotions. » (Élève 1 – 8 e
année) L’élève 5 (8 e année), pour sa part, se rappelle : « On avait parlé des sentiments, puis il fallait
écrire… Quand tu étais triste ou fâché, tu écrivais une lettre, puis là après tu la brûlais, puis là ben ça
allait mieux après parce que tu avais écrit tout qu’est-ce que tu ressentais ». En plus du nombre de
mentions qu’ont fait les élèves sur ce thème, il semble que les activités de gestion des émotions aient
été particulièrement importantes pour certains d’entre eux en ce sens qu’elles représentaient un
créneau approprié et sécurisant pour explorer un sujet rarement abordé par les élèves. « J’ai trouvé ça
spécial comme cours à cause que comme, c’est pas des affaires qu’on apprenait d’habitude. (…) On
apprenait comment gérer nos sentiments. » (Élève 6 – 7 e année). L’élève 6 (8 e année), en réponse à la
question « qu’est-ce que tu retiens de ce programme-là en général? », répond, entre autres : « Puis
aussi, quand ils nous ont donné des choses pour le stress, des trucs pour contrôler le stress, là. J’ai adoré
ça, parce que moi, là, comme des fois les tests de science ou des choses comme ça, là, j’ai de la misère à
dormir le soir, donc ça m’a vraiment aidée, là. »
Prise de décision et choix
Un enseignant croit que, par le biais des Clés pour l’adolescence, de l’investissement dans les sports et
du soutien de l’enseignant, certains élèves ont appris à faire de meilleurs choix. Le fait de leur remettre
des responsabilités contribuerait également à améliorer leur processus de prise de décision. À son avis,
« c’est des outils qu’on donne, c’est un coffre à outils qu’on donne à l’élève pour essayer de se
débrouiller » (Enseignant 1). Une élève rapporte : « Il y avait une affaire de prendre des décisions en
quatre étapes (…) des fois, quand je suis fâchée, ça m’aide à réfléchir. Tu sais, c’est quatre étapes, mais
tu les fais en deux secondes, ces étapes-là. Déjà, quand j’étais fâchée, des fois je n’avais pas besoin, tu
sais, d’aller voir la personne, puis comme, je fais juste dire « OK, je me fâches-tu ou je ne me fâche pas?
Y a-t-il une raison? » ou, tu sais, comme, ça m’a aidée un peu, là. » (Élève 4 – 8 e année) Un autre élève,
en faisant référence à un conflit avec une amie, a bénéficié du processus de prise de décision pour
mieux gérer la situation. « Puis là, comme j’ai pris le temps, puis j’ai pensé, j’étais comme « My God,
toutes les choses qu’on a faites ensemble. » Puis, ouais, fait que comme j’ai pensé si j’allais perdre mes
amis, qu’est-ce que j’allais faire. » (Élève 1 – 8 e année)
Défense d’opinions
L’enseignant 1 considère que deux étudiants, entre autres, ont appris à mieux défendre leurs opinions,
soit une fille qui « est devenue une leader incontestée » qui, vers la fin de l’année scolaire « shootait »
ses réponses aux questions posées, de même qu’un garçon qui transmettait déjà ses opinions, mais a
appris à le faire de façon moins intimidante, « de façon plus appropriée civilement », « sans blesser
personne ». Les entrevues avec les jeunes illustrent également leur confiance en leur capacité à
s’affirmer positivement suite à leur participation aux Clés pour l’adolescence. « Intervieweur : Qu’est-ce