Actes - Climato.be

Actes du XXIVème Colloque de l'Association Internationale de Climatologie
1. Les exigences climatiques de l’agrumiculture
L’extension remarquable des agrumes dans diverses zones et régions géographiques en
dehors de leur aire d’origine (Sud Est asiatique), démontre leur grande capacité d’adaptation à
des climats très divers. En effet, les agrumes peuvent être cultivés sans contraintes dans des
régions à climat chaud et sec et dans des régions à hivers relativement froids où la
température hivernale est clémente.
Autre que la température, la pluviométrie constitue aussi un facteur limitant ou favorisant
l’agrumiculture. Rappelons dans ce cadre que les agrumes étaient originaires d’une région où
la pluviométrie atteint, et peut même dépasser, 1200 mm/an. En dessous de cette quantité
l’irrigation peut devenir une obligation. D’autres paramètres climatiques (humidité relative,
insolation, vent…) interviennent à un degré moindre (Hajri, 2011).
1.1. Exigences thermiques
Généralement, la culture des agrumes est possible partout où la température moyenne
annuelle est supérieure à 13°C et inférieure à 39°C. Dans la pratique, la variabilité thermique
temporelle peut perturber cette délimitation. Il est important dans ce sens, de déterminer les
facultés de résistance des agrumes à la température maximale et minimale et par conséquent,
les exigences et les seuils de tolérance thermique.
Exigences et tolérances à la température maximale
Bien que la température maximale ne joue pas un rôle limitant à l’agrumiculture, elle peut
cependant présenter une contrainte à l’activité végétative. En effet, si les agrumes peuvent
supporter une température de 50°C (cas du sud de l’Iran), il semble que l’activité végétative
cesse au-delà de 35°C. Par conséquent, on retient la température de 35°C comme un seuil de
repos végétatif. C’est « la dormance d’été » qui se produit en jours longs et chauds. La
température optimale de croissance est de 25 à 26°C. Au-delà de cet intervalle, la
décroissance de l’activité végétative commence, pour stopper à partir d’environ 35° à 38°C.
A noter que la fréquence des températures dépassant 40°C dans la région du Cap Bon est
faible. Cependant, notons aussi que dans le Kairouanais (Tunisie centrale), l’une des
nouvelles régions agrumicoles, la fréquence des températures supérieures au seuil de
dormance est plus élevée. Nous considérons que ce facteur constitue une des causes
principales qui limitent l’extension de l’agrumiculture dans cette région.
Exigences et tolérances à la température minimale
Les agrumes sont des plantes qui craignent fortement le froid. Les basses températures
hivernales et printanières sont souvent un facteur limitatif à l’extension de cette culture. Le
seuil de résistance des agrumes au froid dépend du stade végétatif de l’arbre, de l’espèce,
même de la variété et de la durée du froid.
Les grandes régions de l’agrumiculture s’étendent entre 30 ème et 43 ème degré de latitude Nord.
Au-delà du la 43 ème latitude Nord, le froid contraint cette culture, tandis qu’en deçà de 30 ème degré,
la rareté des pluies, de l’eau, et la rigueur du climat limitent l’extension de cette culture.
En Tunisie, le froid des altitudes du Nord Ouest est une des causes y limitant cette culture.
La concentration des agrumes dans la région du Cap Bon semble profiter des caractéristiques
climatiques typiques de la région.
Au total, la moyenne thermique du mois le plus frais ne doit pas être inférieure à 10°C. Les
températures en dessous de 0° C doivent être exceptionnelles : les fruits gèlent à partir
de -2°C à - 3°C. Aux températures inférieures à - 4°C, le feuillage, puis le bois sont affectés,
surtout si ces températures persistent plusieurs jours. Les espèces les plus résistantes au froid
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