Actes - Climato.be

Actes du XXIVème Colloque de l'Association Internationale de Climatologie
Deux campagnes agricoles sont possibles dans ces bas-fonds. La première de janvier à juin
est essentiellement constituée de légumes de rapport (tomate, poireau, chou et soja) et du
maïs. La deuxième campagne de culture des bas-fonds possible à partir du mois de juillet,
donc pendant la grande saison des pluies devait être réservée exclusivement au riz pluvial.
Mais compte tenu des coûts que devait induire la culture du riz, les bas-fonds se sont
spécialisés dans la culture des produits maraîchers associés à quelques tubercules comme le
taro et le macabo. Le coût d'aménagement de ces bas-fonds a été relativement élevé comme le
montre le tableau 2 ci-après.
Tableau 2 : coût d'aménagement des bas-fonds par le PDRPO.
Bas-fonds
superficies aménagées coût d’aménagement en CFA coût à le ha
(ha)
Batsingla I Fokamezou 1 22 10.533.600 478.800
Batsingla II Balefok I Balefok
42 35.806.146 852527
II Fokamezou II
Bangang 185 91.432.480 494229
Bamendou, Balessing, Bansoa 165 125.313605 759476
Lako 5 4.191.086 838.217
Bamena 7 5.030.892 718.699
Malantouen 97 30.259.342 311.952
Kanyan 35 28.405.856 811596
Famchuet 45 73.444.856 1632099
Bamougoum 106 57.315.099 540700
Total 709 461.732.413 651798
Source : Division des Aménagements techniques UCCAO.
L’aménagement de ces bas-fonds a profondément modifié le rythme des campagnes
agricoles en milieu rural. Que ce soit en saison des pluies ou en saison sèche, les paysans
utilisent à présent énormément de fertilisants, engrais chimique, fumure animale ou déchets
domestiques. Dans ces conditions, non seulement les rendements sont élevés, mais aussi
plusieurs campagnes culturales sont possibles. Il en est ainsi, des pommes de terre qui font
l'objet de 3 campagnes agricoles annuelles et donnent lieu à des rendements de 5
t/ha/campagne et du haricot sec, 2 campagnes/an. Une telle productivité fait actuellement de
ces bas-fonds un des pivots de la production agricole du département de la Menoua. Les
maraîchers disposent saisonnièrement de suffisamment de produits agricoles tant en qualité
qu'en quantité pour satisfaire ses propres besoins et pour mettre le surplus à la disposition
d'une clientèle variée. 40% environ des produits sont écoulés sur les marchés locaux et 6%
hors de la région. En toute saison, des camions en provenance des grandes villes : Douala,
Yaoundé et Libreville s'approvisionnent directement dans les champs auprès des agriculteurs.
Cependant, un certain nombre de maraîchers, les jeunes surtout, préfèrent louer des camions
ou des pick-up pour aller vendre eux-mêmes leurs produits sur les marchés de Douala et de
Yaoundé.
Une telle génération de paysans qui se passe des intermédiaires toujours plus coûteux,
indique à l'évidence que l’agriculture des Hautes Terres est en train de passer progressivement
du stade de subsistance à celui du marché. Les paysans sont effectivement de plus en plus
informés sur l'évolution des tendances sur les marchés et adoptent des comportements
conséquents. Les seules entraves à cette transformation de la campagne sont le mauvais
écoulement des produits, le mauvais ravitaillement en semences et en produits
phytosanitaires, enfin, les mauvaises techniques de conservation des produits qui induisent à
leur tour les fluctuations des prix. Si le problème de l'eau se pose soit en termes d'excédent ou
de déficit suivant les saisons, il peut néanmoins être contourné par la pratique de certaines
cultures plus adaptées au contexte climatique et par l'irrigation.
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