Actes - Climato.be

Actes du XXIVème Colloque de l'Association Internationale de Climatologie
Température brute = 0,72 x 1 + 1,48 x 2 + 1,10 x 3 – 0,15
Température basse fréquence = 0,39 x 1 + 1,17 x 2 + x 3 – 0,021
Avec x 1 = EOFs 7+10 pour la NAO ; x 2 = EOFs 3+4 pour le tripôle SST décalé d’un an et
x 3 = EOFs 1+2 (avec tendance linéaire) pour la température d’hiver. Les variances multilinéaires
sont respectivement de 0,24 et 0,88 pour la température brute et les basses
fréquences (avec tendance). La NAO, le tripôle SST, et la tendance linéaire représentent
respectivement 8%, 4% et 15% de la variance totale de la température brute.
4. Discussion et Conclusion
Les influences de deux signaux climatiques sur les intensités des hivers en Europe ont été
montrées. Pour le signal multi-décennal (OMD/AMO/NAO), deux périodes avec des hivers
moins (plus) froids sont identifiées : 1) 1905-1928 (1870-1905) et 2) 1985-2008 (1928-1982).
La variabilité basse fréquence de la SST dans l’Atlantique nord est successivement plus
chaude (1870-1895), plus froide (1895-1930), plus chaude (1930-1970) et plus froide (1970-
2004). Ces périodes correspondent aux phases de l’AMO, avec un rôle modulateur de la
circulation thermohaline (THC). La composante multi-décennale de la NAO associée aux
anomalies de flux de chaleur dans la mer du Labrador pourrait moduler ainsi la Cellule
Océanique Méridienne (MOC). La SST et la NAO en opposition de phase implique une rétroaction
négative de l’océan Atlantique sur la troposphère. Ainsi les mécanismes physiques de
la MDO/AMO pourraient être: 1) une évolution lente de la THC Atlantique 2) une rétroaction
négative de la signature en surface de la THC sur la composante de la NAO.
La persistance des phases positives de l’AO et de la NAO correspond à des périodes où les
hivers en Europe sont moins froids (1905-1915 et 1985-2000, quand l’AMO est aussi
négative). Ceci indique le rôle additionnel joué par le vortex polaire stratosphérique pendant
les phases positives de l’AO/NAO (Douville, 2009). En effet, il a été proposé qu’un vortex
polaire fort soit associé à des effets baroclines, dont les rétro-actions positives contribuent à
des périodes relativement longues d’AO positive (Tanaka and Tokinaga, 2002). Finalement
ces périodes correspondent à une stratosphère plus froide (Randel and Wu, 1999).
La composante quasi-décennale de la MOC pourrait aussi jouer un rôle sur les rétroactions
négatives (Latif et al. 2007). Une forte MOC pourrait entraîner des eaux plus douces
plus au nord et contribuer à un renversement de la THC. Mise à part la période 1985-2005
(AO >0), une NAO >0 correspond à un tripôle positif de la SST (anomalies positives à l’est
des USA jusque dans la mer des Sargasses, anomalies négative à l’est de Terre Neuve et Mer
d’Irminger, anomalies positives dans l’Atlantique tropical nord). La variabilité basse
fréquence de la troposphère est donc influencée par celle de l’océan et de la stratosphère. Le
CC pourrait modifier ces résultats dans un futur proche. En effet des études récentes montrent
que l’activité des ondes dans l’hémisphère d’hiver, est accélérée par la concentration des gaz à
effet de serre (Haklander et al. 2008).
Bibliographie
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