Actes - Climato.be

Actes du XXIVème Colloque de l'Association Internationale de Climatologie
stations sélectionnées expriment une assez grande diversité latitudinale et altitudinale (de
43°20 à 44°40 et de 5 mètres à 1220 mètres).
Les premières données phénologiques que nous avons étudiées sont les vendanges des
appellations Tavel et Châteauneuf-du-Pape, dans les Côtes du Rhône, qui présentent le double
intérêt de se référer à des crus au cahier des charges très précis, et dont les dates de vendanges
ont été relevées, puis compilées par l’institut Inter Rhône sur une longue période (depuis 1951
pour le Tavel, et 1945 pour le Châteauneuf-du-Pape). Pour les vergers, nous avons utilisé les
relevés de dates de floraison et de maturité de deux sites situés dans la vallée du Rhône : la
SEFRA 1 d’Etoile-sur-Rhône, au Nord de Montélimar, et le CTIFL 2 de Balandran, au Sud de
Nîmes. Pour ces données, les séries s’étendent sur 20 à 35 ans au maximum.
1.2. Méthode
Les données climatiques étudiées sont des mesures décadaires des températures moyennes
et des hauteurs pluviométriques cumulées. Pour chaque variable, nous disposons donc de 36
mesures par station et par an, à partir desquelles nous avons établi des moyennes annuelles
des températures et des précipitations, ainsi que des courbes d’évolution. Afin de présenter
des résultats synthétiques et généraux, les chiffres et les courbes cités par la suite renvoient
systématiquement à la moyenne des neuf stations étudiées.
Les courbes phénologiques sont réalisées à partir des relevés annuels des dates de vendanges
ou de floraison. Chaque graphique renvoie à une seule variété, cultivée sur un seul site.
2. L’évolution des variables climatiques
2.1. L’évolution du climat à l’échelle annuelle
L’évolution des températures annuelles moyennes révèle une tendance assez nette à la
hausse : comprises surtout entre 12,5 et 12,7°C au cours de la décennie 1970, les moyennes
annuelles de température dépassent 13°C pour la première fois en 1982 et 1983. La hausse
des températures est maximale entre 1986 (quand les moyennes annuelles dépassent
définitivement 13°C) et 1997. Les moyennes mobiles elles aussi dépassent définitivement
13°C en 1986, puis dépassent définitivement 14°C en 1997, soit 11 ans plus tard. Bien que la
décennie 2000 connaisse un réchauffement plus lent, elle concentre les années les plus
chaudes de la période d’étude. En effet, sur les cinq années les plus chaudes de notre période
(températures ≥ 14,5°C), trois sont comprises dans les années 2000 (2003, 2006 et 2009), les
deux autres étant 1994 et 1997. Pour évaluer la hausse moyenne des températures sur notre
période d’étude, nous proposons de calculer la différence entre la première et la dernière des
moyennes mobiles de la série : on obtient alors un écart de 1,4°C entre la moyenne mobile de
12,7°C sur la période 1970-1974, et celle de 14,1°C sur la période 2005-2009. Cette hausse
considérable des températures contient sans doute une marge d’erreur, mais il semble que le
Sud Est de la France se réchauffe plus rapidement que le reste du globe, pour lequel le GIEC
a évalué le réchauffement moyen à environ 0,74°C pour tout le XX e siècle (GIEC, 2007).
D’autres études portant sur la même région concluent à une hausse des températures de 1 à
1,5°C entre 1951 et 2000 (Douguédroit et Bridier, 2007).
On remarque que les années 1987 à 1989 marquent une rupture dans le réchauffement. En
effet, entre 1987 et 1988, la température moyenne annuelle des neuf stations connaît une
hausse rapide de 13,1°C à 13,8°C. De plus, la normale des températures de 1970 à 1999, qui
est égale à 13,2°C, est dépassée définitivement en 1988 (figure 2).
1 SEFRA : Station d’expérimentation des fruits en Rhône-Alpes
2 CTIFL : Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes
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