UNE INITIATIVE AFD-ORANGE LANCÉE AU NIGERL’AFD, en partenariat avec l’ONG Aide et action, Orange,le ministère de l’Enseignement du Niger et l’université deNiamey, a lancé en mars 2013 un projet d’expérimentationde tablettes, à destination des enseignants et élèves de 4 ede deux collèges de Niamey et de Soudouré en zone périurbaine.Ces tablettes mettent à disposition des manuels decours numérisés, des dictionnaires, des livres parascolaireset des livres de jeunesse africains. Financé par la FondationOrange, les Orangelabs et l’AFD, le projet concerne près de150 élèves, 20 enseignants et les personnels encadrants.Cette initiative vise ainsi à substituer le budget accordé auxlivres papiers et à d’autres matériels pédagogiques par celuides tablettes (AFD, 2012).Contexte de l’expérimentationAvec près de 16 millions d’habitants et une croissancedémographique continue de 3,1 % par an, le Niger doitrépondre à deux défis majeurs : poursuivre sa politiqued’accès universel à l’éducation et renforcer sa qualité surl’ensemble de son territoire. Une étude sur l’enseignementpost-primaire, conduite en 2005, révèle en effet de fortesdisparités dans les effectifs du secondaire entre les zonesurbaines et rurales, les garçons et les filles, et les enfantsissus de milieux favorisés ou non. Le manque de ressourcespédagogiques, notamment de livres et de manuels scolaires,aggrave cette situation.Les modalitésDes tablettes dotées de ressources numériques (livres scolairesnumériques, podcasts éducatifs, QCM, livres parascolaires,etc.) ont été remises en 2013 et 2014 à des élèveset enseignants de deux collèges nigériens, après qu’ils ontsuivi une formation adéquate. Afin d’améliorer la diffusionde livres scolaires et favoriser l’édition numérique, une formationaux outils d’e-publishing a également été dispenséeaux salariés de l’Indrap.Au-delà de la seule distribution de tablettes, l’initiativeimplique une multitude d’actions : fourniture des infrastructuresnumériques (accès au réseau mobile, énergie),mise à disposition de ressources numériques scolaires etparascolaires, libres ou sous licence, formation des acteursà l’édition numérique, évaluation des usages, etc. L’initiativea donc contribué à mobiliser l’ensemble des partiesprenantes, afin d’accélérer l’évolution des acteurs éducatifsvers le numérique.L’évaluationLes différentes vagues d’entretiens menés auprès desélèves et l’analyse des usages confirment l’intérêt des élèvespour un équipement en tablette. La plupart des tablettessont personnalisées et les collégiens expriment leur enthousiasme.Plus de 70 % d’entre eux déclarent être tout à faitsatisfaits et près de 21 % plutôt satisfaits.La tablette comme support de lecture des ressources scolaires(livres du programme et annales) est particulièrementpertinente pour les moins dotés. Les élèves de Soudouré quidisposaient de très peu de livres en 4 e sont ceux qui ont leplus utilisé l’application Aldiko. De plus, cela joue commeun élément de justice sociale en faveur des plus pauvres etdes jeunes filles.On peut estimer qu’1/4 des enseignants utilisent la tabletteà titre personnel et pour les cours.Les ressources pédagogiques restent un élément clé. Sanselles, le dispositif n’est pas sollicité par les enseignants.Les parents marquent un intérêt certain pour ce dispositif,même si certains restent vigilants des « tentations ».Pour les élèves qui ne disposent pas d’électricité, le chargeurindividuel est la solution.Il y a un fort besoin d’accompagnement pour le maintienen service (avec plus des 2/3 des écrans brisés mais fonctionnels,des chargeurs défectueux, des codes verrouillés, etc.).68
contrairement à l’ordinateur qui exige uneformation plus longue. Comme les smartphones,les tablettes ont amorcé une baisseaccélérée de leur coût de fabrication 1 . De plus,contrairement aux ordinateurs traditionnels(PC, laptop), ces outils nomades sont peugourmands en énergie si bien que le manqued’électricité n’est plus un frein à leur déploiementau regard des performances des solutionsde rechargement solaire.Les tablettes permettent donc de concilier unusage qui vise à développer des compétencesinformatiques (learning technology) d’une part,mais également appuyer le développementde compétences cognitives d’autre part, enfaisant appel aux fonctionnalités qu’offrentles TICE (learning with/through technology) engénéral.Les multiples potentialités des tablettes numériquesont convaincu les porteurs de projetsde miser sur cet outil dans le cadre éducatif.Néanmoins, la diffusion des tablettes,soutenue par une volonté institutionnelle,reste limitée par rapport aux taux de pénétrationde la téléphonie mobile en Afriquesubsaharienne.Si l’expérience pédagogique semble limitéepar rapport à celle d’un ordinateur ou d’unetablette, l’atout majeur du téléphone mobileréside dans son accessibilité et sa quasiubiquité.Alors qu’à peine 13 % de la populationafricaine a accès à une connexion internetfiable, 63 % d’entre elle dispose d’un téléphoneportable (UIT, 2013), dont une trèsforte proportion de jeunes. À l’heure où lenombre de téléphones mobiles dépasse celuid’êtres humains, la demande concernant lacréation de services pédagogiques en dehorsde la classe ne cesse de croître avec un outilqui ne nécessite pas de formation spécifique.La diversité de l’offre, allant des QCM à descours entiers accessibles à distance, s’adapteà cette demande.Alors que les premières initiatives se sontsouvent limitées à la mise en place d’applicationsmobiles, les possibilités se sont élargies,notamment vers une personnalisation desapplications selon son niveau scolaire. Ainsi,de nouvelles applications, se passant d’internet,ont vu le jour comme les plateformesde QCM ou l’envoi de SMS contenant decourtes leçons ou des enregistrements audio.À titre d’exemple, le programme M-Ubuntuen Afrique du Sud offre aux élèves des écolespartenaires un service de tutorat en lecture eten écriture assuré par des spécialistes résidantaux États-Unis, en Angleterre, en Suède et enItalie. Le modèle BYOD (Bring Your Own Device)offre quant à lui la possibilité aux élèvesd’amener et d’utiliser leur propre matériel(téléphone portable, ordinateur, etc.) dansl’établissement pour l’utiliser en classe avecleur professeur.1 Ceci est possibledu fait de l’intégrationdes composants dits SoC(System-on-Chip) qui laisseenvisager la créationde tablettes de hauteperformance à partird’un seul SoC.L’INTÉGRATION PÉDAGOGIQUE DES TIC EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE4. Les TICE sortent du cadre scolaire69
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