et à adopter des méthodes pédagogiquesrenouvelées. Des programmes spécifiquesleur étant destinés doivent donc égalementêtre déployés.Enfin, si des initiatives comme celle de l’ONGiEARN (International Education and ResourceNetwork), qui opère dans de nombreux paysen Afrique subsaharienne et développe unprogramme spécifiquement dédié à la formationdes enseignants à internet et aux technologiesinformatiques sont remarquables, il fautinscrire l’usage des TIC dans la problématiqueplus universelle du niveau général et professionneldéfaillant de beaucoup de maîtresfraîchement recrutés en masse. Ce à quois’attellent des initiatives comme IFADEM,TESSA (Teacher In Sub Saharan Africa) dont plusde 400 000 enseignants ont tiré profit dans12 pays d’Afrique ou le projet UNESCO-Fondsen dépôt chinois (CFIT), intitulé « Renforcementde la formation des enseignants pourcombler le déficit de qualité de l’éducationen Afrique ». Ce dernier projet lancé en novembre2012 au terme de la « Réunion mondialesur l’éducation pour tous », vise ainsi àrenforcer les capacités des ministères et desprincipaux instituts de formation des enseignants(IFE) dans le domaine de la formationinitiale et continue des enseignants.UN RÉFÉRENTIEL DE COMPÉTENCES TIC POUR LES ENSEIGNANTSSi l’utilisation des TIC varie selon la disciplineenseignée, les objectifs d’apprentissage et lesélèves, il demeure toutefois important de définirles principes guidant l’utilisation des TICdans l’enseignement. Tel est l’objectif du « Référentielde compétences TIC » pour les enseignants,mis au point par l’UNESCO, qui meten exergue les nombreuses façons dont les TICpeuvent transformer l’éducation. Elles offrent,en effet, des environnements d’apprentissageattrayants et évoluant rapidement ; elles gommentles frontières entre l’éducation formelleet informelle et incitent les enseignants à élaborerde nouvelles méthodes d’enseignement.Elles obligent ainsi à repenser les aptitudes etles compétences dont les élèves ont besoinpour devenir des membres actifs de la sociétéet de l’économie du savoir.Le référentiel met l’accent sur les compétencesdont les enseignants ont besoin pour intégrerles technologies de l’information et de la communicationdans leur pratique professionnelle,et vise à apporter un soutien à l’élaborationde politiques et normes nationales dans cedomaine. Il s’articule autour de trois étapesd’enseignement : l’alphabétisation technologique(les élèves utilisent les TIC en vue d’unapprentissage plus efficace), l’approfondissementdes connaissances (les élèves acquièrentdes connaissances approfondies dans les disciplinesqu’ils étudient à l’école et les appliquentpour faire face à des problèmes concrets), et lacréation de connaissances (les élèves, citoyenset futurs acteurs économiques, créent de nouveauxsavoirs en vue de bâtir des sociétés plusharmonieuses et prospères).84
L’INITIATIVE FRANCOPHONE POUR LA FORMATION À DISTANCEDES MAÎTRES (IFADEM) À MADAGASCARÀ Madagascar, IFADEM, coordonnée parl’Agence universitaire de la Francophonie (AUF),en partenariat avec l’Institut national malgachede formation professionnelle (INFP), Orange etl’Agence Française de Développement (AFD),a lancé le programme « Apprentissage assistépar mobile », qui a permis d’accompagnerà distance des enseignants tout au long d’uneformation continue, d’une durée de 9 mois parle biais d’un téléphone portable et d’un tutorat.L’expérimentation, portant sur 436 enseignantset 22 tuteurs, s’est déroulée entre août 2012 etavril 2013 dans la province d’Amoron’i Mania,au centre de Madagascar.Au démarrage de la formation, tous les participantsont reçu, en complément d’un kitpédagogique classique (livrets de formation,diction naire, grammaire…), un téléphone mobiledisposant d’un lecteur MP3.Des fichiers audio, en lien avec les livrets d’autoformation,ont été intégrés dans les téléphoneset les enseignants ont pu les écouter à loisir. Unréseau virtuel privé a été mis à leur disposition,ce qui a permis aux tuteurs et aux ensei gnants decommuniquer entre eux durant toute la duréede la formation (abonnement « flotte »). En lienavec le contenu des livrets IFADEM, des QCM,auxquels les enseignants pouvaient répondredirectement sur leur téléphone, ont été envoyésquotidiennement. En cas de réponse erronée, labonne réponse leur était indiquée et un messageles invitait à consulter une partie du livret pourplus de précisions, ce qui contribuait à maintenirleur motivation et à les stimuler pour étudierles livrets. Durant la formation, des indemnitésont été versées aux enseignants et aux animateurspour couvrir les frais de déplacement etd’hébergement. Pour sécuriser ces opérationsfinancières, l’argent a été directement transférésur leur compte mobile et les instituteurs ont pule retirer dans une boutique Orange.L’expérimentation a fait l’objet d’une évaluationpar des experts externes. Les rapports ontfait notamment apparaître que :La participation à la campagne QCM conditionnelargement les résultats aux évaluationsfinales. On compte en moyenne six pointsd’écart à l’évaluation théorique entre les enseignantsn’ayant pas du tout participé aux QCMet ceux y ayant fortement participé.Le téléphone favorise la constitution de véritablescommunautés d’utilisateurs, le plus souventsur la base de la proximité géographiqueet renforce le rôle du tuteur dans la formation.L’absence de couverture réseau est la principaleraison de la faible utilisation du téléphonepar certains enseignants et non un déficit demaîtrise technologique.La fourniture de chargeurs solaires pour lestéléphones s’est avérée indispensable dans leszones rurales.Le téléphone est un meilleur support queles simples MP3 ou les postes de radio pourmettre des ressources audio à la disposition desenseignants en formation continue.Au-delà de l’autoformation et de l’accompagnement,plusieurs enseignants interviewésdans une enquête qualitative ont mentionnéune utilisation des fichiers sonores en classe,usage non prescrit au départ (Jaillet et al., 2013).LES CONDITIONS DE RÉUSSITE DES TICE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE1. Répondre aux contraintes technico-économiques et aux besoins des utilisateurs85
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Savoirs communs n°17Le numérique
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