L’ACCÈS À L’ÉLECTRICITÉ EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE :ENTRE CONTRAINTES ET OPPORTUNITÉSEn Afrique subsaharienne, seulement 16 % desfoyers – et moins de 5 % en zone rurale – ontaccès à un service d’électricité, ce qui contribue àfreiner le déploiement des technologies. Il n’estainsi pas rare qu’un propriétaire de téléphoneportable parcoure une quinzaine de kilomètrespour recharger son portable.Cette fracture énergétique, liée à d’importantsproblèmes d’infrastructures, conduit de nombreuxentrepreneurs à investir dans le secteurde l’énergie solaire, qui représente une alternativeintéressante au déploiement des servicesd’électricité traditionnels. À titre d’exemple,des recharges solaires dans les lieux publicspermettent de charger un portable pour seulement12 centimes de dollars américains enmoyenne. Cette utilisation de l’énergie solairecrée par ailleurs de nouvelles activités pour depetits entrepreneurs, tout en économisant dutemps et de l’argent pour les utilisateurs.Selon le rapport « Overview of the Off-Grid LightingMarket in Africa » réalisé par Lighting Africa, programmede la Banque mondiale et de la Sociétéfinancière internationale (SFI), l’Afrique subsaharienneest en passe de devenir le plus grandmarché au monde pour l’électricité hors réseau.250 millions de personnes pourraient bénéficierde l’électricité de cette manière d’ici à 2030.L’inscription des projetsdans les pratiques existantesUne première réponse à la conduite du changementréside dans le fait de miser sur unetechnologie relativement diffusée au sein despopulations visées, d’une part, et à la mobilisationdes supports culturels locaux, d’autrepart. En effet, les projets qui s’inscrivent dansles pratiques existantes ont de plus fortes probabilitésd’être adoptés par les publics cibles.Ce qui conduit à relever que, désormais, denombreuses initiatives cherchent à adapterau mieux les technologies et le contenu pédagogiqueaux besoins des enseignants et desélèves et aux spécificités locales.Une illustration de cette démarche transparaîtdans le projet de sensibilisation et d’éducationà la citoyenneté à destination des enfants,nommée « Apisha Paro » (« Promesse desparents ») (E-Learning Africa, 2013) initié parle gouvernement kényan à l’approche des électionsprésidentielles de mars 2013 qui visait àinciter les enfants à demander aux adultes deleur entourage de s’engager par écrit à allervoter et à respecter le résultat des élections. Enmisant sur la mobilisation de références localeset culturelles partagées par les enfants, ainsi82
qu’à l’association de divers médias maîtriséspar les différentes parties prenantes (bandesdessinées, émissions de radio FM, envoi deSMS, utilisation des réseaux sociaux, etc.) pourillustrer de façon plurielle le message transmis,le projet a connu un vrai succès.Dans le même ordre d’idée, le programmede formation des enseignants d’IFADEM àMadagascar a également eu recours à cettetechnique en faisant appel à une diversité desupports, traditionnels ou plus récents (kitpédagogique et téléphone portable, téléphoneportable et radio, etc.), dont les effetsse complètent dans un souci de renforcementet de durabilité.Pour autant, cette dernière initiative a aussimis en lumière que, même pour des technologiesrelativement sommaires, un besoind’accompagnement s’avérait indispensable,notamment pour les primo-accédants aumobile.L’accompagnement et le renforce -ment des capacités des enseignantset des chefs d’établissementUne étude menée dans plusieurs établissementsafricains pour mieux comprendre leressenti des professeurs face à l’arrivée dematériel informatique dans leur école meten évidence qu’un certain nombre d’entreeux ne parvient pas à adopter une pédagogiepropre à une utilisation optimale des TICE.En particulier, il existe un décalage entre lesinnovations qui découlent du progrès technologiqueet leur intégration pédagogiquedans le cadre scolaire.Même si ces constats ont été mis en lumièrepour des programmes d’anciennes générations,il est primordial d’avoir à l’esprit que,si l’hybridation des pratiques et des supports(notamment des technologies mobiles) quis’appuie sur l’existant et l’intègre, participede la réussite des projets, l’accompagnementdes acteurs reste essentiel. Faut-il rappelerque la seule distribution de supports informatiquesne peut suffire à faire des TIC un levierd’amélioration de l’éducation en Afrique subsaharienne? Encore une fois, il faut insistersur l’absolue nécessité de mettre en placedes programmes qui ne laissent pas seuls lesenseignants face aux TICE, que cela soit pourse former ou pour former leurs élèves.L’implication d’acteurs du système éducatifcomme les chefs d’établissement, contribueégalement à favoriser le développement etla réussite de projets innovants, comme l’amontré une étude dirigée par Geir Ottestad,« School Leadership for ICT and Teachers’ Use ofDigital Tools » (Ottestad, 2013). En effet, lesobservations révèlent que, plus les répondantss’adonnent à une utilisation pédagogique desTIC, plus ils sont enclins à soutenir les enseignantsdans l’intégration des TICE à l’écoleLES CONDITIONS DE RÉUSSITE DES TICE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE1. Répondre aux contraintes technico-économiques et aux besoins des utilisateurs83
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Savoirs communs n°17Le numérique
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