Rapport annuel 2010 - Banque Privée Edmond de Rothschild

10 •
BANQUE PRIVÉE EDMOND DE ROTHSCHILD
le concept même de richesse et de progrès, en tout cas telle
qu’est défi nie et mesurée actuellement notre croissance économique.
Sans tomber dans les approximations de comptabilités
nationales encore trop créatives, tentant de mesurer le bonheur
national brut, on ne peut se désintéresser de la déception de nos
enfants à l’égard de la religion de leurs parents, celle du taux de
croissance. Croire que la préoccupation écologique, pour autant
qu’elle reste sérieuse, menace l’effi cacité économique est un
contresens fatal. Pour nos jeunes du monde occidental, il n’est
pas d’autre invitation à une croissance moins prodigue que le
mythe fondateur du développement durable.
On sait depuis longtemps que le XXIe siècle sera mystique. Il
faudra bien que les fi dèles de la déesse Raison se convertissent
aux nouveaux modèles de production. Le plus vite sera le mieux.
Car les rivaux de la religion éclairée du développement équitable
et soutenable ne sont autres que les intégrismes religieux, qui
s’aff rontent dans ce qui ressemble trop à une guerre des civilisations
moyenâgeuse. Obéissons au vieux précepte, changeons
pour que rien ne change. C’est ce que doit continuer de faire notre
groupe qui a toujours su épouser la métamorphose des siècles.
Baron Benjamin de Rothschild