Rapport annuel 2010 - Banque Privée Edmond de Rothschild

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BANQUE PRIVÉE EDMOND DE ROTHSCHILD
A l’inverse, les grands pays industrialisés devront, s’ils
veulent conserver leur niveau de vie, créer et développer
de nouvelles industries et services pour combattre la perte
d’emplois dans les industries manufacturières décimées
par la compétition émergente. Assouplir des législations
contraignantes pour développer la mobilité de l’emploi.
Réorienter l’éducation et la formation pour préparer les
jeunes aux mutations de l’économie. Réformer la fiscalité.
Autant de grands chantiers délicats à réaliser face à des
opinions publiques sourdes à l’acuité de cette nouvelle
donne et du bouleversement en cours.
La Suisse dans cet environnement a connu une année très
contrastée. A peine remise de la grave crise de sa plus
grande banque, la Confédération semblait promise à un
avenir plus serein. La levée de la réserve sur l’article 26 OCDE,
annoncée en 2009, s’est poursuivie par la signature de plus
d’une trentaine d’avenants à nos conventions de double
imposition. Le respect par la Suisse de la parole donnée n’a
cependant en rien diminué la mauvaise foi de nos voisins,
agacés qu’ils sont de constater que, en 2010, la place
financière helvétique a continué à accroître le total de ses
encours. Dans ce contexte, il sera intéressant de suivre
les négociations qui sont en cours avec l’Allemagne et la
Grande-Bretagne, visant à instaurer avec ces Etats un
prélèvement libératoire à la source sur les revenus du patrimoine.
En particulier, l’accueil qui sera réservé à cet
accord par d’autres pays permettra enfin de savoir s’ils
sont intéressés par l’accroissement (légitime) de leurs
recettes fiscales ou bien plutôt par la curiosité (suspecte?)
quant à la situation patrimoniale de leurs concitoyens. On
peine toutefois à trouver la légitimité de cette curiosité si
l’impôt équitable et républicain peut être prélevé anonymement.
Le cas échéant, elle ouvre la porte à tous les excès.
Ainsi la Suisse reste la Suisse et détient une qualité que
peu de pays possèdent sur la planète: « la stabilité ». Cette
qualité draine et continuera à drainer tous ceux qui inquiets
de l’évolution de leur pays cherchent un refuge sérieux.
Image renversée du début de l’année, la crise de l’euro
amènera en fin d’année une vague sans précédent d’achats
de francs suisses. Celui-ci progressait dans l’année de 17 %,
contre l’euro, affirmant sa qualité indiscutable de valeur
refuge depuis la disparition du deutsche mark dans l’euro.
Une fois de plus, la stabilité des institutions politiques et le
calme social du pays ont porté les détenteurs de capitaux
à se tourner vers la Confédération Helvétique comme
refuge ultime.
Pour l’investisseur, 2010 restera comme une année relativement
réjouissante. Les craintes de toutes sortes ne
s’étant pas vraiment matérialisées, les placements sont
restés fermement orientés en fin d’année. Que ce soit les
actions, les obligations, les hedges funds, l’or et les
matières premières, les différents véhicules de placement
terminaient l’année sur une note assurément positive.
Nous voudrions remercier tout le personnel de la Banque
pour sa fidélité et son professionnalisme durant cette
année empreinte de nervosités et de crises. Leur dévouement
sans faille à la clientèle nous permet d’envisager
l’avenir avec sérénité.
Le Comité Exécutif