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Rapport annuel 2010 - Banque Privée Edmond de Rothschild

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REPRISE MONDIALE<br />

À TROIS VITESSES ?<br />

L’ILLUSION MONÉTAIRE<br />

La forte appréciation <strong>de</strong> la bourse américaine, qui a débuté<br />

en 2009, est <strong>de</strong> loin la plus spectaculaire <strong>de</strong> l’après-guerre.<br />

Le mouvement du second semestre <strong>2010</strong> se distingue<br />

particulièrement <strong>de</strong> la moyenne historique. Une question<br />

vient naturellement à l’esprit : cette envolée est-elle justifiée ?<br />

La reprise économique est bien au ren<strong>de</strong>z-vous, grâce à la<br />

manne étatique, mais à quel prix ? La Réserve Fédérale a<br />

déversé d’immenses quantités <strong>de</strong> liquidités qui, à terme,<br />

vont se traduire par <strong>de</strong> l’inflation. Parallèlement, la <strong>de</strong>tte<br />

publique est partie au plafond. Inévitablement, les créanciers<br />

vont <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s rémunérations réelles compensatoires,<br />

c’est-à-dire <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments obligataires plus élevés.<br />

En dépit <strong>de</strong> l’effort considérable <strong>de</strong>s autorités, le chômage<br />

refuse pour l’instant <strong>de</strong> baisser. De plus, le secteur du<br />

logement <strong>de</strong>meure complètement sinistré. Par conséquent,<br />

le moral <strong>de</strong>s consommateurs américains ne décolle pas<br />

vraiment <strong>de</strong> ses plus bas historiques. Une reprise économique<br />

fabriquée <strong>de</strong> toutes pièces, par un gouvernement<br />

soucieux <strong>de</strong> sa réélection, peut éventuellement faire illusion<br />

à court terme, mais n’est pas crédible dans la durée. Dans<br />

ce contexte, rien <strong>de</strong> surprenant à ce que les ménages<br />

soient méfiants, face aux ponctions fiscales à venir et<br />

aux incertitu<strong>de</strong>s sur l’emploi. Les investisseurs sont tout<br />

aussi circonspects. Echaudés par <strong>de</strong>ux bulles boursières<br />

successives, ils se sont précipités sur les obligations<br />

publiques, réputées peu risquées. Cet engouement a provoqué<br />

une chute exagérée <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments et prépare la<br />

prochaine crise. Le salut est-il alors dans les actions ?<br />

Certes les pronostics bénéficiaires sont attrayants : entre<br />

+10 % et +15 % en 2011 et en 2012, mais cette prévision<br />

optimiste ne se traduira en appréciation boursière, que si la<br />

prime <strong>de</strong> risque reste stable. Cette <strong>de</strong>rnière hypothèse est<br />

RAPPORT ANNUEL <strong>2010</strong> • 13<br />

incertaine. Premièrement, la croissance économique à long<br />

terme inspire toujours beaucoup <strong>de</strong> méfiance. Deuxièmement,<br />

un retour <strong>de</strong>s pressions inflationnistes conduit souvent<br />

à une contraction <strong>de</strong> ces ratios <strong>de</strong> valorisation.<br />

BELOTE ET REBELOTE<br />

L’évolution graphique <strong>de</strong> la performance relative <strong>de</strong>s<br />

actions américaines contre celle <strong>de</strong>s obligations du Trésor<br />

à 10 ans est édifiante. Jusqu’en 1995, la courbe a suivi une<br />

pente ascendante <strong>de</strong> bon aloi, conforme à la théorie<br />

financière, qui veut que les actions progressent plus vite<br />

que les obligations sur le long terme. A partir du milieu <strong>de</strong>s<br />

années 1990, les choses ont commencé à déraper, en<br />

raison <strong>de</strong> taux d’intérêt trop bas et d’un rêve technologique.<br />

Pendant cinq ans, les actions sont montées à la<br />

verticale, laissant loin <strong>de</strong>rrière elles les placements à<br />

revenu fixe. Cette aberration s’est inévitablement terminée<br />

dans la douleur. Toutefois, la leçon n’a pas été tirée correctement<br />

et la bourse est repartie dans une envolée débridée<br />

à partir <strong>de</strong> 2003. La justification cette fois-ci a été l’hypertrophie<br />

<strong>de</strong>s profits <strong>de</strong>s banques grâce au boum <strong>de</strong>s<br />

crédits douteux. Belote et rebelote, les actions s’effondrent<br />

pour la secon<strong>de</strong> fois en compagnie du prix <strong>de</strong>s maisons et<br />

les obligations du Trésor partent au plafond. Résultat, la<br />

crise du suren<strong>de</strong>ttement atteint un pic et le marché<br />

doit maintenant absorber une montagne d’obligations<br />

publiques. Comme la digestion risque d’être terriblement<br />

pénible, la Réserve Fédérale imprime <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s quantités<br />

<strong>de</strong> billets pour racheter la <strong>de</strong>tte étatique (QE2). L’histoire<br />

est loin d’être terminée, malheureusement. L’épilogue<br />

n’est pas encore connu. L’économie doit être purgée <strong>de</strong><br />

toute cette <strong>de</strong>tte excessive et la bulle obligataire doit se

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