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Développement Durable - JIQHS

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Dossier18DD : quelles conséquences et quelles implications pour l’hygiéniste ? TH 728 • juillet-août 2011tous les pays en voie de développement en 2015 auxdeux tiers du niveau de 1990 ;• le taux de mortalité à l’accouchement devra êtreréduit des trois quarts entre 1990 et 2014 ;• un accès aux soins gynécologiques, à travers le systèmede santé primaire, sera garanti partout, à toutepersonne en âge de procréer, au plus tard en 2015. »Différents « sommets » se succèdent, dont la Conférencede Johannesburg (« Sommet de la Terre » en 2002), seconcluant par des promesses et engagements de la communautéinternationale. Par exemple est décidé l’objectifde diviser par deux en 2015 le nombre d’individus sansaccès à une eau d’alimentation de qualité satisfaisante etsans système d’assainissement de l’eau usée. Ceci n’empêchepas le constat dramatique actuel :• 60 % des réserves d’eau douce partagées entre 10pays ;• 1,3 milliard d’êtres humains n’ont pas accès à l’eaupotable ;• 2 milliards d’individus sont privés d’installationssanitaires ;• 4 milliards de personnes ne sont pas raccordées àun réseau d’assainissement ;• 34 000 personnes dont 6 000 enfants décèdentchaque jour du fait de la consommation d’une eaucontaminée.Dans ce contexte qui s’impose de plus en plus à tous,soucieux que sont nos gouvernements et nos concitoyensd’entrer dans cette démarche (même si danscertaines régions du monde le développement reste lapriorité, quelles qu’en soient les conséquences), l’hôpitalne peut être un îlot de « gaspillage ». Or il apparaîtsouvent, de manière caricaturale, que les prescriptionsdes hygiénistes (matériel à usage unique,désinfection, stérilisation, etc.) sont à l’opposé de lanotion de développement durable.Interaction développement durable/hygiène hospitalièreQuelques données générales illustrent les interactionsentre le champ du DD et celui de l’hygiène hospitalièreet de la prévention des IAS :• la consommation d’eau dans un établissement desanté est évaluée entre 750 et 1 000 l par patient etpar jour (à mettre en rapport avec les 150 à 200 l parpersonne dans la communauté) ;• à lui seul un service de stérilisation centrale consommeautant d’eau qu’un gros bourg (par exemple aux Hospicescivils de Lyon : 10 860 l par jour, sans compter la productionde 5 000 l d’eau osmosée par jour) ;• la consommation électrique moyenne d’un bâtimentpublic est estimée à 400 kWh par mètre carré et paran et les établissements de santé totalisent 60 millionsde mètres carrés ;• la production de déchets est évaluée à 6 kg par jourd’hospitalisation.Certains éléments sont plus spécifiques de la préventiondes IAS, comme le nettoyage et la désinfectiondes locaux, la stérilisation des dispositifs médicaux,le recours à l’usage unique et l’élimination des déchetset effluents. Par exemple, le bionettoyage nécessiteune quantité très importante de produits détergentsdésinfectants : sur la base de deux lits par chambre,ce sont environ 250 000 chambres à nettoyer quotidiennement(494 485 lits dans les 2 856 établissementsde santé recensés en 2006) ; l’importance duproblème doit engager à la réflexion sur la place de ladétergence, les indications de la désinfection, l’utilisationde produits à moindre impact environnemental,le recours à des techniques alternatives (vapeurpar exemple).Bien d’autres données chiffrées sont actuellementdisponibles, notamment sur les résultats obtenus (etétayés par des indicateurs) par des établissements intégrantdans leurs actions le progrès environnemental.Le niveau élevé de sécurité atteint actuellement enmatière de prévention des IAS est lié aux exigences etaux mesures d’asepsie lors des soins, à une utilisationappropriée des dispositifs médicaux à usage unique ouréutilisables mais bénéficiant d’un traitement rigoureuxet adapté au niveau de risque par désinfectionou stérilisation, et à la maîtrise de l’environnementet des circuits (eau, air, surfaces, linge, alimentationet déchets). Ce niveau de sécurité est attesté par lesrésultats probants des enquêtes nationales de prévalencedes infections nosocomiales et les indicateursdu tableau de bord des infections nosocomiales. Iln’est pas souhaitable ni envisageable de revenir enarrière par rapport au niveau de sécurité actuel, ainsila prise en compte de la sécurité des soins dans unepolitique de développement durable suppose-t-elleune double obligation :• l’intégration du développement durable dans les programmesde prévention au sein des pratiques professionnelles(pour les soins aux patients et l’environnementdans lequel ces soins sont délivrés) en associantprofessionnels et usagers ;• la préservation du niveau de sécurité en matièrede risque infectieux (pour les patients et les professionnels).

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