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Développement Durable - JIQHS

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TH 728 • juillet-août 2011DD : quelles conséquences et quelles implications pour l’hygiéniste ?21Dossierlampes à basse consommation pour découvrir queleur utilisation n’était pas sans poser quelques problèmespour certaines personnes et que la qualité desampoules vis-à-vis de ces effets indésirables (p. ex.UV) n’était pas du tout homogène, le moins cher s’apparentantsurtout à la plus mauvaise qualité.Les acheteurs hospitaliers auront aussi un grand rôledans ces actions et il convient dès maintenant qu’ilsy soient sensibilisés. En 1999, Philippe Kourilsky et Geneviève Viney rappelaientl’origine du principe de précaution : la gestiondes problèmes d’environnement et la réaction auxcarences de la prévention illustrées par les crises sanitairesde cette période (transfusion sanguine, hormonede croissance, encéphalopathie spongiforme bovine).Son objectif principal est de limiter les risques encorehypothétiques relatifs en particulier aux dangers(chimiques, physiques, biologiques, etc.) liés à la diffusiondes nouvelles technologies dont sont très friandsnotre société dite de consommation et son modèle dedéveloppement. Il se distingue ainsi du principe deprévention qui est de maîtriser les risques avérés enfixant des limites d’exposition de la population calculéessur la base d’un risque dit « acceptable », en généralde 10 -6 pathologie par vie entière pour un dangerpris isolément.Le champ du principe de précaution est bien celuide l’incertitude : « Dans le doute, mets tout en œuvrepour agir au mieux. » À la mobilisation de connaissanceset de compétences (domaine du scientifique)permettant une tentative d’évaluation des risques,succèdent la prise de décisions et le suivi (domainedu politique, en charge de la gestion des risques). Ilcomporte toutefois ses limites, une marge incompressiblede risques (risque résiduel jugé acceptable parrapport aux bénéfices attendus) et la fameuse phrase« le risque zéro n’existe pas » est largement répétée.Le concept de progrès environnemental partage avecle principe de précaution l’idée d’un développementécologiquement viable qui inclut dans son champ lasanté. La notion de développement durable (ou soutenable),issue du rapport Brundtland, veut que nousassumions notre développement sans obérer sur celuides générations futures. Comme l’a exprimé Saint-Exupéry: nous ne léguons pas la terre à nos enfants, nousla leur empruntons. Nous en sommes actuellementtrès loin et les exercices de prévision au-delà de 2050sont bien aléatoires. Une modification de nos comportementsest donc une ardente nécessité face à unepollution croissante au niveau mondial, à un épuisementdes ressources naturelles et au défi de nourrirune population de plus en plus nombreuse.Les établissements de santé n’y échappent pas. L’intégrationd’exigences relatives au développementdurable est clairement inscrite dans le manuel de certificationV2010 : gestion économique fiable, établissementsocialement intégré et écologiquementrespectueux. Ces aspects ne sont-ils pas, au moinspartiellement, au cœur la démarche d’assurance qualitéchère à la gestion des IAS : des procédures permettantun examen aussi complet que possible du risqueet des contrôles a priori pour amener l’incertitude auniveau minimal acceptable ? La prise en compte dela sécurité des soins dans une politique de développementdurable adaptée et au regard d’un principe deprécaution raisonné suppose une double obligation :l’intégration du développement durable dans les programmesde prévention et la préservation du niveaude sécurité atteint en matière de risque infectieux.Consciente de l’importance de cet engagement (immédiat,à moyen et à long terme), la SF2H a entamé dès2008 une réflexion autour de cette double obligationen créant une commission ad hoc. Les premièresconclusions et réalisations de cette commission ontété résumées dans cet article mais il est clair que nousn’en sommes qu’aux prémices. Les mesures les plusporteuses sont celles qui risquent de mettre le plusen cause tout ce qui a été fait jusqu’à maintenant etéventuellement, en conséquence, les résultats obtenusen matière de lutte contre les infections. Durabilitéet sécurité des soins ne doivent pas s’opposer mais secompléter. Les incertitudes sont encore grandes, aussidevons-nous avancer résolument mais avec « précaution» afin d’éviter ces difficultés ; l’hygiéniste s’apparentantici au démineur qui progresse en tête pourgarantir la sécurité du chemin choisi.Les quelques exemples présentés dans cet article permettent,à notre avis, d’illustrer les points clés decette démarche :• l’engagement dans le développement durable estpossible, il a du sens, ce n’est pas une charge supplémentairede travail ;• l’engagement passe par une réflexion, la réalisationd’un diagnostic, le choix et la mise en œuvre de solutionsadaptées (pas de recettes !) ;• l’engagement est intégré au cœur du métier des professionnelset dans la prise en charge du patient enpréservant son intérêt immédiat mais aussi l’intérêtfutur de la collectivité. •

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