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LG 187

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Portrait du mois<br />

“<br />

Environ 300.000 litres<br />

de bière y sont produits<br />

par semaine<br />

”<br />

C’est très différent des bureaux situés à<br />

Ehlerange où s’organisent la distribution et le<br />

stock et qui n’emploient pas moins de 300<br />

personnes. Ici, l’ambiance est familiale. C’est<br />

agréable car tout le monde se connaît. Et puis<br />

j’adore travailler pour un établissement<br />

renommé qui a une histoire de plus de 250<br />

ans derrière lui».<br />

«La Brasserie Nationale cherchait quelqu’un<br />

de motivé par le métier de brasseur-malteur et<br />

intéressé par les différentes techniques…<br />

Et moi, j’ai toujours aimé comprendre les processus.<br />

J’avais un grand intérêt pour les différents<br />

types de bières et j’étais curieux d’en<br />

apprendre plus sur la fermentation, sur les<br />

levures en particulier. J’ai tout de suite envoyé<br />

ma candidature. Là, j’ai eu la chance de visiter<br />

la brasserie avec Maurice Treinen, directeur de<br />

production et Sebastian Heinemann, responsable<br />

production. Ils m’ont proposé un mois<br />

d’essai afin de voir si le job me convenait ou<br />

non», raconte-t-il. Maurice Klein a alors<br />

circulé au sein des différentes sections de la<br />

brasserie afin d’apprendre les procédures<br />

auprès de chacun. «Ils avaient encore un autre<br />

candidat en lice à ce moment-là, mais j’ai eu<br />

de la chance: c’est moi qu’ils ont embauché».<br />

Maurice devient donc apprenti brasseur pour<br />

Bofferding. «Même s’il y a eu des hauts et des<br />

bas dans mon parcours, je ne garde que les<br />

cerises et pas les noyaux de ces expériences»,<br />

sourit-il.<br />

Un luxembourgeois primé en Allemagne<br />

Il entame une formation en alternance, à la<br />

fois à la Brasserie Nationale et à l’Institut FHBK,<br />

ou Fritz-Henßler-Berufskolleg, de Dortmund.<br />

Deux fois par an, il se rend sur place pour des<br />

blocs de cours de six à sept semaines. Les<br />

leçons sont données en allemand à la quarantaine<br />

d’élèves de sa promotion: «De la<br />

théorie mais aussi beaucoup de pratique car<br />

nous réalisions de petits brassins ensemble.<br />

J’ai beaucoup apprécié le contact avec les<br />

différentes matières premières: le houblon,<br />

les plantes, les céréales… Pour apprendre à<br />

connaître les sortes de bières, nous faisions<br />

également des dégustations. Côtoyer, toucher,<br />

sentir et goûter les produits m’a beaucoup<br />

plu», se souvient-il.<br />

«En règle générale, l’apprentissage dure<br />

deux ans et demi. Mais j’ai pu le raccourcir<br />

de six mois car mes notes étaient très bonnes».<br />

Lors de la remise de diplôme, il est<br />

désigné meilleur apprenti brasseur-malteur<br />

de la promotion 2015-2016: «En tant que<br />

luxembourgeois, je suis évidemment fier<br />

d’avoir terminé mon apprentissage avec ces<br />

bons résultats en Allemagne, un pays ou l’art<br />

brassicole fait partie de la culture nationale».<br />

Le Grand-Duché, terre de tradition<br />

Aujourd’hui maître brasseur, il travaille sur le<br />

site de Bascharage. «Nous sommes 28 personnes<br />

actives sur le lieu de production.<br />

Environ 300.000 litres de bière y sont produits<br />

par semaine. Cependant cette quantité dépend<br />

des saisons. «En hiver, il n’y a que deux cuves de<br />

fermentation qui sont utilisées; alors qu’en été,<br />

trois ou quatre sont remplies. On peut monter<br />

jusqu’à 500.000 litres au besoin». Travaillant<br />

auparavant à la fermentation, Maurice Klein<br />

vient d’intégrer la salle de brassage, le cœur de<br />

la brasserie. «Les produits de départ pour nos<br />

différentes bières sont les mêmes: eau, malte,<br />

houblon... Ce sont les quantités qui changent.<br />

Pour la Battin Gambrinus par exemple, nous utilisons<br />

un malt plus foncé qui lui donne une couleur<br />

plus ambrée. C’est d’ailleurs ma bière préférée<br />

parmi nos productions».<br />

Selon lui, les luxembourgeois apprécient beaucoup<br />

les bières de leur pays. «Au Grand-<br />

Duché, nous aimons consommer nos produits<br />

de tradition. Je trouve formidable que tous<br />

boivent les mêmes bières que celles que nos<br />

grands-parents et aïeuls buvaient déjà.<br />

Cependant, c’est parfois dommage que nous<br />

n’ayons pas le courage de faire autre chose.<br />

Nous buvons surtout des bières classiques qui<br />

respectent le décret allemand sur la pureté,<br />

une règle vieille de 500 ans! Du coup, il y a peu<br />

de place pour l’expérimentation». Maurice<br />

Klein explique qu’il aimerait parfois, comme<br />

dans certains pays voisins, ajouter des zestes<br />

d’orange ou de la coriandre aux recettes.<br />

«Parce que je suis curieux», sourit-t-il. SoM<br />

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<strong>LG</strong> - Mai 2016

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