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Portrait du mois<br />
“<br />
Environ 300.000 litres<br />
de bière y sont produits<br />
par semaine<br />
”<br />
C’est très différent des bureaux situés à<br />
Ehlerange où s’organisent la distribution et le<br />
stock et qui n’emploient pas moins de 300<br />
personnes. Ici, l’ambiance est familiale. C’est<br />
agréable car tout le monde se connaît. Et puis<br />
j’adore travailler pour un établissement<br />
renommé qui a une histoire de plus de 250<br />
ans derrière lui».<br />
«La Brasserie Nationale cherchait quelqu’un<br />
de motivé par le métier de brasseur-malteur et<br />
intéressé par les différentes techniques…<br />
Et moi, j’ai toujours aimé comprendre les processus.<br />
J’avais un grand intérêt pour les différents<br />
types de bières et j’étais curieux d’en<br />
apprendre plus sur la fermentation, sur les<br />
levures en particulier. J’ai tout de suite envoyé<br />
ma candidature. Là, j’ai eu la chance de visiter<br />
la brasserie avec Maurice Treinen, directeur de<br />
production et Sebastian Heinemann, responsable<br />
production. Ils m’ont proposé un mois<br />
d’essai afin de voir si le job me convenait ou<br />
non», raconte-t-il. Maurice Klein a alors<br />
circulé au sein des différentes sections de la<br />
brasserie afin d’apprendre les procédures<br />
auprès de chacun. «Ils avaient encore un autre<br />
candidat en lice à ce moment-là, mais j’ai eu<br />
de la chance: c’est moi qu’ils ont embauché».<br />
Maurice devient donc apprenti brasseur pour<br />
Bofferding. «Même s’il y a eu des hauts et des<br />
bas dans mon parcours, je ne garde que les<br />
cerises et pas les noyaux de ces expériences»,<br />
sourit-il.<br />
Un luxembourgeois primé en Allemagne<br />
Il entame une formation en alternance, à la<br />
fois à la Brasserie Nationale et à l’Institut FHBK,<br />
ou Fritz-Henßler-Berufskolleg, de Dortmund.<br />
Deux fois par an, il se rend sur place pour des<br />
blocs de cours de six à sept semaines. Les<br />
leçons sont données en allemand à la quarantaine<br />
d’élèves de sa promotion: «De la<br />
théorie mais aussi beaucoup de pratique car<br />
nous réalisions de petits brassins ensemble.<br />
J’ai beaucoup apprécié le contact avec les<br />
différentes matières premières: le houblon,<br />
les plantes, les céréales… Pour apprendre à<br />
connaître les sortes de bières, nous faisions<br />
également des dégustations. Côtoyer, toucher,<br />
sentir et goûter les produits m’a beaucoup<br />
plu», se souvient-il.<br />
«En règle générale, l’apprentissage dure<br />
deux ans et demi. Mais j’ai pu le raccourcir<br />
de six mois car mes notes étaient très bonnes».<br />
Lors de la remise de diplôme, il est<br />
désigné meilleur apprenti brasseur-malteur<br />
de la promotion 2015-2016: «En tant que<br />
luxembourgeois, je suis évidemment fier<br />
d’avoir terminé mon apprentissage avec ces<br />
bons résultats en Allemagne, un pays ou l’art<br />
brassicole fait partie de la culture nationale».<br />
Le Grand-Duché, terre de tradition<br />
Aujourd’hui maître brasseur, il travaille sur le<br />
site de Bascharage. «Nous sommes 28 personnes<br />
actives sur le lieu de production.<br />
Environ 300.000 litres de bière y sont produits<br />
par semaine. Cependant cette quantité dépend<br />
des saisons. «En hiver, il n’y a que deux cuves de<br />
fermentation qui sont utilisées; alors qu’en été,<br />
trois ou quatre sont remplies. On peut monter<br />
jusqu’à 500.000 litres au besoin». Travaillant<br />
auparavant à la fermentation, Maurice Klein<br />
vient d’intégrer la salle de brassage, le cœur de<br />
la brasserie. «Les produits de départ pour nos<br />
différentes bières sont les mêmes: eau, malte,<br />
houblon... Ce sont les quantités qui changent.<br />
Pour la Battin Gambrinus par exemple, nous utilisons<br />
un malt plus foncé qui lui donne une couleur<br />
plus ambrée. C’est d’ailleurs ma bière préférée<br />
parmi nos productions».<br />
Selon lui, les luxembourgeois apprécient beaucoup<br />
les bières de leur pays. «Au Grand-<br />
Duché, nous aimons consommer nos produits<br />
de tradition. Je trouve formidable que tous<br />
boivent les mêmes bières que celles que nos<br />
grands-parents et aïeuls buvaient déjà.<br />
Cependant, c’est parfois dommage que nous<br />
n’ayons pas le courage de faire autre chose.<br />
Nous buvons surtout des bières classiques qui<br />
respectent le décret allemand sur la pureté,<br />
une règle vieille de 500 ans! Du coup, il y a peu<br />
de place pour l’expérimentation». Maurice<br />
Klein explique qu’il aimerait parfois, comme<br />
dans certains pays voisins, ajouter des zestes<br />
d’orange ou de la coriandre aux recettes.<br />
«Parce que je suis curieux», sourit-t-il. SoM<br />
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<strong>LG</strong> - Mai 2016