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LG 187

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Economie & finance<br />

Porter les FinTech à la lumière<br />

Avant de rejoindre l’équipe KPMG il y a un peu plus d’un an, Alexandre Rochegude a eu<br />

plusieurs vies: consultant en Corporate Finance, créateur d’une société de paiement<br />

mobile, conseillé auprès de startupers,… Il est maintenant Partner, Advisory Technology<br />

&Innovation au sein de l’entreprise basée au 39 de l’avenue J. F. Kennedy. Passionné par<br />

le domaine des FinTech, il nous en explique les enjeux prochains et nous fait part de<br />

l’événement FinTech Lion Awards dont la première édition a lieu en ce moment. Interview.<br />

Quelle est votre définition d’une<br />

société FinTech?<br />

C’est une entreprise inscrite dans le secteur<br />

financier, à l’aspect technologique fort et qui<br />

se distingue par un côté innovant, voire<br />

disruptif, apportant une nouvelle vision à son<br />

secteur. Voilà la définition la plus commune<br />

bien que les limites en soient mal définies.<br />

Al’échelle du Luxembourg, cela représente<br />

environ 150 sociétés qui forment une vraie<br />

communauté au sein de laquelle on trouve<br />

quelques exemples de belles réussites telles<br />

que FlashiZ ou Mangopay. Ces entreprises<br />

remportent un succès qui n’est pas limité au<br />

territoire grand-ducal mais à dimension<br />

internationale.<br />

Quels sont vos conseils pour faire<br />

aboutir le secteur FinTech du pays?<br />

Engendré via le secteur des paiements, cet<br />

univers est déjà fortement implanté dans le<br />

paysage luxembourgeois et prend maintenant<br />

de l’ampleur dans d’autres domaines.<br />

De nombreuses initiatives publiques encouragent<br />

son expansion, comme le Digital Tech<br />

Fund qui est un outil de financement supplémentaire<br />

mis à disposition des startups, ou<br />

encore le programme d’aide aux startups<br />

Fit4Start organisée par Luxinnovation.<br />

Acôté de ces initiatives publiques, le secteur<br />

privé n’est pas en reste, qu’il s’agisse d’entreprise,<br />

de data center, de cabinet d’avocat ou<br />

de conseil tel que KPMG. Par exemple, notre<br />

plateforme nommée «The Khube», c’est-àdire<br />

le «KPMG Hub for Entrepreneurship»,<br />

s’intègre tout à fait dans cette volonté de<br />

favoriser un écosystème de startups dont des<br />

FinTech. Un atout du Luxembourg est cette<br />

concordance de la sphère publique et du secteur<br />

privé qui collaborent et font ainsi évoluer<br />

positivement le secteur.<br />

Mon conseil est de mettre l’accent sur la communication,<br />

en particulier à l’international,<br />

puisqu’elle est essentielle pour attirer les entreprises<br />

novatrices. Inspirons-nous d’une ville<br />

comme Londres qui a réussi sa communication<br />

sur ses activités et ses sociétés à succès…<br />

L’image du Luxembourg doit être gérée au<br />

mieux afin de positionner le pays comme<br />

Startup Nation. Dans le cadre de «The<br />

Khube», nous contribuons à propager cette<br />

image de marque en participant à des conférences<br />

à l’étranger et en créant des partenariats<br />

avec des hauts-lieux de la discipline<br />

comme le Haidian Science Park à Pékin, la<br />

Silicon Valley chinoise avec laquelle nous<br />

avons établi un partenariat en 2015.<br />

L’objectif est de se rendre au cœur de l’innovation<br />

et de montrer à ces nouveaux acteurs<br />

d’une part que le marché européen est intéressant<br />

et de l’autre que le Grand-Duché en<br />

est une porte d’accès idéale.<br />

Les banques traditionnelles doiventelles<br />

craindre l’avènement des FinTech?<br />

Nous vivons en ce moment un changement<br />

générationnel et industriel bien plus<br />

rapide que les précédents et tous les secteurs<br />

sont, ou seront, touchés. D’abord, les<br />

jeunes générations exigent de nouvelles<br />

capacités de service. Par rapport aux banques,<br />

ils sont demandeurs de produits et<br />

services simples et plus souples qu’auparavant.<br />

Par exemple, il leur semble naturel<br />

de consulter leur solde ou de faire un virement<br />

depuis leur téléphone mobile à n’importe<br />

quelle heure du jour ou de la nuit.<br />

La tendance est à la flexibilité, la simplicité et<br />

la rapidité. Toutes les industries doivent s’y<br />

adapter. Ensuite, de nouveaux acteurs se distinguent<br />

dans l’espace auparavant réservé<br />

aux banques: de jeunes startups mais aussi<br />

des acteurs technologiques importants<br />

(Apple, Google, Facebook, Alibaba,…) qui<br />

ont l’intention de se lancer sur certains segments<br />

du secteur financier, via des services<br />

de paiement ou d’investissement. Bill Gates<br />

disait déjà à la fin des années 90: «We need<br />

banking but we don't need banks anymore».<br />

L’évolution est donc en route et les bouleversements<br />

d’aujourd’hui augurent des changements<br />

à opérer.<br />

La question n’est pas tant d’avoir peur, mais d’être<br />

préparé à cet avènement FinTech et à ses défis.<br />

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<strong>LG</strong> - Mai 2016

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