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Economie & finance<br />
Porter les FinTech à la lumière<br />
Avant de rejoindre l’équipe KPMG il y a un peu plus d’un an, Alexandre Rochegude a eu<br />
plusieurs vies: consultant en Corporate Finance, créateur d’une société de paiement<br />
mobile, conseillé auprès de startupers,… Il est maintenant Partner, Advisory Technology<br />
&Innovation au sein de l’entreprise basée au 39 de l’avenue J. F. Kennedy. Passionné par<br />
le domaine des FinTech, il nous en explique les enjeux prochains et nous fait part de<br />
l’événement FinTech Lion Awards dont la première édition a lieu en ce moment. Interview.<br />
Quelle est votre définition d’une<br />
société FinTech?<br />
C’est une entreprise inscrite dans le secteur<br />
financier, à l’aspect technologique fort et qui<br />
se distingue par un côté innovant, voire<br />
disruptif, apportant une nouvelle vision à son<br />
secteur. Voilà la définition la plus commune<br />
bien que les limites en soient mal définies.<br />
Al’échelle du Luxembourg, cela représente<br />
environ 150 sociétés qui forment une vraie<br />
communauté au sein de laquelle on trouve<br />
quelques exemples de belles réussites telles<br />
que FlashiZ ou Mangopay. Ces entreprises<br />
remportent un succès qui n’est pas limité au<br />
territoire grand-ducal mais à dimension<br />
internationale.<br />
Quels sont vos conseils pour faire<br />
aboutir le secteur FinTech du pays?<br />
Engendré via le secteur des paiements, cet<br />
univers est déjà fortement implanté dans le<br />
paysage luxembourgeois et prend maintenant<br />
de l’ampleur dans d’autres domaines.<br />
De nombreuses initiatives publiques encouragent<br />
son expansion, comme le Digital Tech<br />
Fund qui est un outil de financement supplémentaire<br />
mis à disposition des startups, ou<br />
encore le programme d’aide aux startups<br />
Fit4Start organisée par Luxinnovation.<br />
Acôté de ces initiatives publiques, le secteur<br />
privé n’est pas en reste, qu’il s’agisse d’entreprise,<br />
de data center, de cabinet d’avocat ou<br />
de conseil tel que KPMG. Par exemple, notre<br />
plateforme nommée «The Khube», c’est-àdire<br />
le «KPMG Hub for Entrepreneurship»,<br />
s’intègre tout à fait dans cette volonté de<br />
favoriser un écosystème de startups dont des<br />
FinTech. Un atout du Luxembourg est cette<br />
concordance de la sphère publique et du secteur<br />
privé qui collaborent et font ainsi évoluer<br />
positivement le secteur.<br />
Mon conseil est de mettre l’accent sur la communication,<br />
en particulier à l’international,<br />
puisqu’elle est essentielle pour attirer les entreprises<br />
novatrices. Inspirons-nous d’une ville<br />
comme Londres qui a réussi sa communication<br />
sur ses activités et ses sociétés à succès…<br />
L’image du Luxembourg doit être gérée au<br />
mieux afin de positionner le pays comme<br />
Startup Nation. Dans le cadre de «The<br />
Khube», nous contribuons à propager cette<br />
image de marque en participant à des conférences<br />
à l’étranger et en créant des partenariats<br />
avec des hauts-lieux de la discipline<br />
comme le Haidian Science Park à Pékin, la<br />
Silicon Valley chinoise avec laquelle nous<br />
avons établi un partenariat en 2015.<br />
L’objectif est de se rendre au cœur de l’innovation<br />
et de montrer à ces nouveaux acteurs<br />
d’une part que le marché européen est intéressant<br />
et de l’autre que le Grand-Duché en<br />
est une porte d’accès idéale.<br />
Les banques traditionnelles doiventelles<br />
craindre l’avènement des FinTech?<br />
Nous vivons en ce moment un changement<br />
générationnel et industriel bien plus<br />
rapide que les précédents et tous les secteurs<br />
sont, ou seront, touchés. D’abord, les<br />
jeunes générations exigent de nouvelles<br />
capacités de service. Par rapport aux banques,<br />
ils sont demandeurs de produits et<br />
services simples et plus souples qu’auparavant.<br />
Par exemple, il leur semble naturel<br />
de consulter leur solde ou de faire un virement<br />
depuis leur téléphone mobile à n’importe<br />
quelle heure du jour ou de la nuit.<br />
La tendance est à la flexibilité, la simplicité et<br />
la rapidité. Toutes les industries doivent s’y<br />
adapter. Ensuite, de nouveaux acteurs se distinguent<br />
dans l’espace auparavant réservé<br />
aux banques: de jeunes startups mais aussi<br />
des acteurs technologiques importants<br />
(Apple, Google, Facebook, Alibaba,…) qui<br />
ont l’intention de se lancer sur certains segments<br />
du secteur financier, via des services<br />
de paiement ou d’investissement. Bill Gates<br />
disait déjà à la fin des années 90: «We need<br />
banking but we don't need banks anymore».<br />
L’évolution est donc en route et les bouleversements<br />
d’aujourd’hui augurent des changements<br />
à opérer.<br />
La question n’est pas tant d’avoir peur, mais d’être<br />
préparé à cet avènement FinTech et à ses défis.<br />
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<strong>LG</strong> - Mai 2016