LG 187
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Economie & finance<br />
“<br />
La communauté<br />
startup internationale est<br />
intéressée par les conditions<br />
que le Luxembourg<br />
propose<br />
”<br />
Le Digital Tech Fund, fonds d’amorçage<br />
public-privé lancé mi-avril dont le but<br />
est d’améliorer l’écosystème startup du<br />
pays, s’inscrit dans la stratégie numérique<br />
nationale Digital Lëtzebuerg.<br />
Comment seront sélectionnées les<br />
entreprises qui en bénéficieront?<br />
Avant toute chose, il faut savoir que c’est une<br />
équipe professionnelle qui va gérer ce fonds,<br />
de façon autonome. Sept entreprises avaient<br />
répondu à l’appel d’offre et c’est la candidature<br />
d’Expon Capital S.à.r.l. qui a été retenue.<br />
Le Digital Tech Fund va investir en moyenne<br />
dans trois à quatre startups innovantes par<br />
an. Celles-ci doivent provenir du secteur ICT,<br />
avoir été créées depuis moins de sept ans et<br />
établies au Luxembourg. Ces jeunes pousses<br />
évoluent de préférence dans les domaines<br />
comme la cybersécurité, les FinTech, le<br />
Big Data, l’IoT ou encore les télécommunications.<br />
Le montant d’investissement pour chacune<br />
oscillera entre 100.000 et 1.600.000<br />
euros. L’objectif financier est de multiplier<br />
par 1,3 l’investissement de base.<br />
Il existe par ailleurs en amont un programme<br />
qui vise à améliorer les conditions de démarrage.<br />
Nommé Fit4Start, il vise les startups qui<br />
ne sont pas aussi loin sur le cheminement de<br />
développement. L’admission au programme<br />
se fait via un concours. A la clé: un financement<br />
de 50.000 euros, l’hébergement au<br />
Technoport et un coaching durant quatre<br />
mois. Ce programme a déjà attiré une centaine<br />
de candidatures dont 80% proviennent<br />
de l’étranger, d’origine de la Grande Région,<br />
mais aussi de Turquie, d’Inde, de Suisse et de<br />
Grande-Bretagne. Ce qui prouve que la communauté<br />
startup internationale est intéressée<br />
par les conditions que le Luxembourg propose<br />
et son dynamisme.<br />
Le procès de l’affaire dite LuxLeaks ne<br />
va-t-il pas à l’encontre de tout ce que<br />
le gouvernement essaie de construire<br />
au niveau de l’image du pays?<br />
Je précise d’emblée que nous avions commencé<br />
notre démarche de Nation Branding bien avant<br />
les révélations liées à LuxLeaks. Ce n’est pas un<br />
mouvement de réaction ou de gestion de crise<br />
mais un travail de longue haleine qu’il ne faut<br />
pas mélanger à cette affaire.<br />
Bien entendu, les journalistes internationaux<br />
présents au Luxembourg en parlent énormément<br />
depuis l’ouverture du procès, le 26 avril<br />
dernier. Il est évident que ce n’est pas<br />
propice pour notreimage de marque. Mais la<br />
justice doit faire son travail... Néanmoins, il<br />
est important d’affirmer que si nous voulons<br />
changer notre représentation à l’étranger,<br />
nous devons également avoir la substance<br />
qui y correspond.<br />
La place financière doit faire des efforts en<br />
ce qui concerne les "rulings". Evidemment,<br />
si pendant des décennies cette transparence<br />
n’est pas dans les habitudes, il est difficile<br />
pour quelques acteurs de la Place de changer<br />
leur mentalité. Mais c’est ce que nous<br />
sommes en train de faire et je pense que<br />
bon nombre d’institutions et pays le reconnaissent<br />
déjà. Le mouvement est amorcé.<br />
Nous ne sommes plus inscrits sur les listes<br />
noires, ou grises, le Luxembourg est vu<br />
comme un partenaire fiable qui agit comme<br />
il le doit.<br />
Les Panama Papers risquent-ils de<br />
produire le même genre de retentissement<br />
dans le pays?<br />
Je pense que l’impact ne sera pas comparable,<br />
non. Nous avons d’ailleurs eu beaucoup<br />
moins de sollicitations à l’émergence des<br />
révélations Panama Papers qu’à celles de<br />
LuxLeaks.<br />
En tant qu’ancienne journaliste, je trouve<br />
que le Consortium international des<br />
journalistes d’investigation (ICIJ) a réalisé<br />
un travail impressionnant. Je les supporte<br />
vivement. C’est formidable qu’ils découvrent<br />
et rendent compte de toutes ces<br />
pratiques qui ne sont plus justifiables<br />
aujourd’hui.<br />
SoM<br />
20<br />
<strong>LG</strong> - Mai 2016