AUTOINSIDE Édition 1 – Janvier 2023

FOKUS : SERVICE ET TECHNIQUE FOKUS
vient de toute la Suisse et s’étoffe constamment
en Autriche et en Allemagne. Des commandes
sont même arrivées à Romanshorn en
provenance du Japon et des États-Unis. « Nous
avons des clients dans tous les secteurs, du
garagiste qui construit sa propre voiture de
course à des équipes de course GT3 en passant
par des constructeurs automobiles. » Maptec
développe des moteurs à combustion avec
ou sans hybridation, mais fabrique aussi des
faisceaux de câbles complets pour les voitures
de course, fabriqués individuellement ou en
petite série. Adrian Mock ajoute : « Nous recevons
également des mandats du secteur de la
recherche ou de l’aviation concernant la commande
des moteurs. Le champion du monde
de side-car Markus Schlosser, par exemple,
compte aussi parmi nos clients. » Grâce à des
dispositifs spécialement mis au point par l’entreprise,
son banc d’essai de moyeux de roue
peut être utilisé pour des tâches très diverses.
« Les constructions les plus variées sont passées
par notre banc d’essai : side-car, motos,
tractosaures et moteurs nus. » Par ailleurs, un
autre grand projet pionnier est en préparation :
le développement d’un moteur au méthanol,
en collaboration avec la Haute école spécialisée
de Suisse orientale et bernoise et des partenaires
industriels.
Maptec adaptera le moteur à cette future variante
énergétique. Des simulations et des
tests seront ensuite effectués à Berne, notamment
pour analyser les gaz d’échappement.
« Nous utilisons déjà souvent du bioéthanol
durable pour les voitures de course. Il est fabriqué
à partir de déchets de bois, ce qui fait
une différence sur le plan des performances »,
explique Adrian Mock. Avec du bioéthanol
dans le réservoir, nous obtenons des performances
supérieures de 10 à 25 % à celles de
l’octane 98, selon la structure du moteur.
Depuis sa création en 2014, le sport motorisé
fait partie des activités principales du prestataire
de services de développement thurgovien.
Sur le banc d’essai de performances Dynapack,
les véhicules bénéficient toujours d’un réglage
sur mesure. « Il y a beaucoup plus de passionnés
de sport automobile en Suisse que ne le
pense le citoyen lambda », relève Adrian
Mock. Le fait que les garagistes connaissent
les compétences de l’équipe Maptec joue en sa
faveur. En cas de problème que les garagistes
ou les mécaniciens des équipes de course ne
sont pas en mesure de résoudre eux-mêmes,
les véhicules sont amenés à l’atelier près du
lac de Constance. « En règle générale, nous
les vérifions avant de les envoyer sur le banc
d’essai. Nous savons d’expérience que nombre
d’éléments ne fonctionneront pas comme souhaité,
et nous les adaptons en amont. Souvent,
il s’agit de choses simples, comme installer une
protection thermique ou réparer des systèmes
de pression de suralimentation non étanches. »
C’est le détail qui fait la différence.
Et cette différence est mesurée sur le banc de
puissance, qui est arrimé au véhicule directement
par les moyeux de roue. Ainsi, la transmission
de la force aux rouleaux ne s’effectue
pas par les pneus. Avantages : les principales
variables, telles que la pression des pneus, la
résistance au roulement due à l’échauffement
« Nous utilisons déjà
souvent du bioéthanol
durable pour les voitures
de course. Il est produit à
partir de déchets de bois,
ce qui fait une différence
sur le plan de la performance.
»
Adrian Mock
ou le glissement des pneus, sont complètement
éliminées. « C’est pourquoi nos résultats
de mesure sont précis, même en cas de
répétitions multiples. Nous pouvons mesurer
même les plus infimes changements comme
l’influence de différentes huiles moteur », note
Adrian Mock. Il est particulièrement fier de
pouvoir proposer une simulation hardwarein-the-loop
intégrale. Elle permet d’imiter parfaitement
la course sur circuit, ce qui garantit
que les véhicules fonctionnent parfaitement,
même dans les conditions les plus difficiles.
Son équipe intègre aussi des cycles de conduite
spécifiques aux clients, pour lesquels la vitesse
de rotation des roues, le temps de démarrage et
d’arrêt, mais aussi la vitesse de rotation finale
et les taux d’accélération sont définis avec précision.
L’un de ceux qui en profitent est Yves
Meyer. En effet, le vice-champion du monde de
l’Intercontinental Drifting Cup de la FIA vante
les mérites de Maptec : « Adrian possède une
immense expérience en matière de développement
et de réglage des moteurs, amassée lors
des courses les plus diverses. » Son équipe,
Drift Force GmbH, travaille en étroite collaboration
avec Maptec en vue de la nouvelle saison
de la « Formula Drift Pro ». L’objectif est d’améliorer
la performance de la nouvelle Toyota GR
Supra et d’atteindre 1000 ch et 1000 Nm pour
une cylindrée de seulement trois litres.
Le banc d’essai de châssis Dynpack
mesure tous les types de véhicules
jusqu’à 2500 ch. Photo : médias de
l’UPSA
Les 1000 ch ne font pas peur à Adrian Mock :
« Pour les atteindre sur le banc d’essai, il me
suffit d’utiliser un turbocompresseur suffisamment
grand. La difficulté réside dans le
tout, qui doit réunir fiabilité, performance de
pointe et large plage de régimes. » Le domaine
de l’ingénierie est influencé par les différents
règlements en vigueur dans les courses. Alors
que la « Formula Drift Pro » ne connaît aucune
restriction technique sur le plan du moteur,
d’autres réglementent le débit de carburant.
« Cela rend les choses incroyablement complexes,
car nous plongeons ici dans les tré-
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