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AUTOINSIDE Édition 1 – Janvier 2023

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TAG JOURNÉE DER SCHWEIZER DES GARAGISTES GARAGISTEN SUISSES<br />

5<br />

1 Tableau de Sir Hubert von Herkomer sur Wikigallery.com : « Programme<br />

for banquet, Die Zukunft (The Future) », huile sur canevas, emplacement :<br />

Yale Centre for British Art, Hartford, Connecticut, USA.<br />

2 Photo : fonds personnel de Kurt Möser<br />

3 Le deuxième Salon de l’automobile de Genève en 1906. Photo : Zeller,<br />

Reimar (éd.), Das Automobil in der Kunst 1886-1986. Catalogue de<br />

l’exposition de Munich 1986, p. 248<br />

4 Photo : Shutterstock<br />

5 Photo : Istock<br />

Kurt Möser, Geschichte<br />

des Autos, Campus Verlag<br />

GmbH, 2002. Le livre est<br />

épuisé. Mais il reste<br />

quelques exemplaires<br />

chez les antiquaires sur<br />

Internet, notamment sur :<br />

zvab.com<br />

fascination, stimulation, défi et compétence<br />

technique pour résoudre les problèmes. Aujourd’hui,<br />

les efforts de villes comme Zurich<br />

visant à imposer les zones 30 sur une partie<br />

toujours plus importante de leur réseau<br />

routier rappellent les débuts de l’automobile :<br />

« La vitesse se trouvait au centre de tous les<br />

conflits, parfois violents, portant sur l’automobile<br />

», écrit Kurt Möser. En 1900 déjà, les<br />

limites de ce qu’un véhicule motorisé était<br />

capable d’accomplir sur des voies sans rails<br />

semblaient déjà atteintes. Le conflit était inévitable<br />

: « Tandis que les autorités essayaient<br />

de limiter la vitesse pour maîtriser le potentiel<br />

de perturbation et de danger des voitures,<br />

les automobilistes ont dès le départ cherché<br />

à se libérer de toutes ces contraintes. Il n’a<br />

donc fallu que quelques années pour que l’on<br />

comprenne qu’il était insensé de réduire le<br />

potentiel de la voiture à la vitesse du cheval »,<br />

explique M. Möser.<br />

Les « aspects irrationnels » portant sur l’automobile<br />

en tant que moyen de transport<br />

conduisent Kurt Möser à porter un regard<br />

sceptique sur « toutes les tentatives de rationalisation<br />

» visant à réduire l’automobile à sa<br />

seule fonction de transport. En effet, il considère<br />

lui-même comme un « malentendu » le<br />

fait que la voiture ait été conçue à l’origine de<br />

manière raisonnable, mais qu’elle n’ait été que<br />

le contraire. « Je suis plutôt sceptique quant<br />

aux idées incontestablement honorables visant<br />

à assurer la pérennité de l’automobile de<br />

manière ciblée ou à promouvoir des alternatives<br />

de transport à la voiture privée. » <<br />

« La pression du changement est énorme »<br />

Jürgen Stackmann, Director Future Mobility Lab<br />

à l’Université de Saint-Gall<br />

Au début de sa carrière, en 1989, il a été responsable<br />

de zone chez Ford-Werke AG à Cologne.<br />

Avec le recul, Jürgen Stackmann déclare :<br />

« La concurrence était limpide, les marques à<br />

grands volumes étaient encore entre elles, les<br />

marques premium se concentraient sur des<br />

segments coûteux et les Coréens n’étaient pas<br />

encore arrivés sur le marché. » À l’époque, la<br />

part de marché et la réalisation des objectifs de<br />

volume étaient absolument prioritaires.<br />

Une bonne trentaine d’années plus tard, en 2020,<br />

Jürgen Stackmann a quitté le groupe, au sein<br />

duquel il était membre du comité de direction de<br />

la marque Volkswagen VT chargé de la vente, du<br />

marketing et de l’après-vente. Le marché a profondément<br />

évolué durant cette période : « L’industrie<br />

automobile connaît actuellement une profonde<br />

mutation dans pratiquement tous les domaines<br />

de compétence », dit-il. La société exerce une<br />

énorme pression pour qu’elle se transforme.<br />

L’automobile n’est plus la favorite incontestée<br />

du grand public. Tout change en même temps :<br />

la technologie, la valeur ajoutée, les systèmes<br />

de fournisseurs, la concurrence, les attentes des<br />

clients et, bien sûr, les systèmes de distribution. Au<br />

sein de l’UE, le modèle d’agence s’impose comme<br />

la nouvelle norme. Ainsi, la pression s’accroît<br />

d’une part sur les coûts de la structure de<br />

distribution (réseau de concessionnaires, sites,<br />

stockage, etc.) et d’autre part sur les performances<br />

d’une nouvelle approche de distribution<br />

hybride auprès des clients. La pression que subit<br />

le partenariat entre les constructeurs et leurs<br />

concessionnaires est énorme en raison de la<br />

nouvelle répartition des rôles. « La confiance est<br />

actuellement très faible. » Les cartes seraient<br />

rebattues en grande partie sur le marché, mais<br />

aussi au sein des marques.<br />

« Le futur est électrique et autonome »<br />

Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre<br />

souvent. C’était également vrai pour Jürgen<br />

Stackmann : le professeur Andreas Herrmann lui a<br />

ouvert les portes de l’Université de Saint-Gall (HSG)<br />

et du nouvel Institut de la mobilité. M. Stackmann<br />

participe à l’établissement de l’institut à différents<br />

endroits et à l’amélioration de sa notoriété grâce<br />

à des conférences et au podcast de l’institut. Il est<br />

également directeur du Future Mobility Lab (FML).<br />

En collaboration avec un consortium de villes,<br />

d’organisations et d’entreprises, le laboratoire<br />

mène des projets visant à encourager les gens à<br />

utiliser de nouvelles formes de mobilité économes<br />

en carbone et en ressources. « Au bout du compte,<br />

nous devons tous abandonner notre empreinte<br />

de mobilité habituelle et la modifier pour atteindr<br />

les objectifs climatiques fixé », explique M.<br />

Stackmann. Le changement est difficile car il es<br />

dur de sortir de l’indolence. « Mais nous voulons<br />

apporter une aide précieuse sur cette voie et avoir<br />

un impact réel. »<br />

Et comment le directeur du FML perçoit-il la mobilité<br />

du futur ? « Nous allons tous rouler en voiture<br />

électrique », déclare-t-il, « y compris sur de longues<br />

distances, grâce au pilote automatique. Dans<br />

l’ensemble, nous roulerons cependant beaucoup<br />

moins, car l’entretien s’avère tout simplement trop<br />

coûteux et trop peu pratique pour de nombreux<br />

citoyens. » Ces derniers auront de plus en plus<br />

recours à la mobilité partagée, à des transports<br />

publics plus nombreux et de meilleure qualité en<br />

ville, complétés par une « mobilité en tant que<br />

service vraiment sympa » sous la forme de capsules<br />

autonomes et de prestations de micromobilité.<br />

<strong>AUTOINSIDE</strong> | <strong>Janvier</strong> <strong>2023</strong> 67

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