Plan Urbain Lettre de commande n°09 Emmanuel Eveno Au début ...
Plan Urbain Lettre de commande n°09 Emmanuel Eveno Au début ...
Plan Urbain Lettre de commande n°09 Emmanuel Eveno Au début ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
n’est pas en soi un phénomène nouveau. Mais il s’arrête là, afin <strong>de</strong> ne pas faire une<br />
archéologie <strong>de</strong> la ville émergente pour ne pas changer les points <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’ouvrage. La<br />
campagne s’efface au fur et à mesure que la ville essaye <strong>de</strong> la rattraper et celle-ci <strong>de</strong>vient<br />
contrainte <strong>de</strong> chercher en elle-même l’ailleurs naturel qu’elle trouvait naguère au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ses<br />
murs. Un ailleurs car elle a pour modèle la ville californienne.<br />
C’est ensuite, l’emploi <strong>de</strong>s termes " éphémère " et " vi<strong>de</strong> " et leurs caractères idéologiques. Un<br />
transitoire comme valeur forte, une ville " évolutive, changeant sans cesse, surprenant mais<br />
séduisant aussi les habitants, les attirant, ville <strong>de</strong> l’événementiel <strong>de</strong> surcroît ". Le changement<br />
<strong>de</strong> cette ville comme réponse à l’immobilité <strong>de</strong> l’ancienne, le centre-ville musée.<br />
Une impression d’harmonie entre <strong>de</strong>s vi<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s pleins que pourrait nous offrir la ville<br />
émergente. Ce vi<strong>de</strong> <strong>de</strong>vient en fait du vert. Ainsi, plutôt que d’essayer d’amener la nature dans<br />
la ville, pourquoi ne pas faire l’inverse. Pour B. Préel 92 " l’exurbia s’installe avec respect et<br />
mo<strong>de</strong>stie ". Il y a une symbolique du vi<strong>de</strong> comme fédérateur <strong>de</strong> tous les morceaux <strong>de</strong> la ville<br />
entre eux.<br />
Pour G. Dubois-Taine 93, ces territoires sont " sans problème, dans lesquels il fait bon vivre,<br />
…, ils recèlent <strong>de</strong>s qualités ". Ce sont les lieux <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s classes moyennes, et seulement <strong>de</strong><br />
celles-ci. D’ailleurs, elles sont dans l’ouvrage considérées comme un tout homogène : " notre<br />
société n’a jamais été aussi homogène ". Ils ont tous le même idéal, " les citadins sont en quête<br />
d’une ville qui serait une nature organisée ", un lieu qui correspon<strong>de</strong> à leur imaginaire, une<br />
nature décor. C’est même un " hygiénisme mo<strong>de</strong>rne " !<br />
En conclusion <strong>de</strong> l’ouvrage, Y. Chalas propose six figures <strong>de</strong> la ville émergente vers quoi on<br />
semble " irrémédiablement s’acheminer " 94.<br />
Afin <strong>de</strong> rassurer, il précise qu’il n’y a pas décomposition <strong>de</strong> la ville, mais que celle-ci se<br />
recompose avec <strong>de</strong>s attributs <strong>de</strong> la ville classique mais dont les modalités <strong>de</strong> fonctionnement<br />
ont changé.<br />
Les figures sont les suivantes : la ville-mobile qui considère le flux comme un mo<strong>de</strong> d’habiter,<br />
la ville-territoire qui intègre la ville et la campagne, la ville-nature, la ville-polycentrique <strong>de</strong><br />
type intercommunale ou transcommunale, la ville au choix qui permet <strong>de</strong> créer et recréer ses<br />
propres proximités et relations, et la ville-vi<strong>de</strong> qui accepte le vi<strong>de</strong> en tant que tel.<br />
Il est possible d’aller plus loin, et penser que cette quête <strong>de</strong> nature et <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong><br />
convivialité puisse continuer grâce aux bouleversement du travail et <strong>de</strong>s nouvelles<br />
technologies <strong>de</strong> la communication. Que les évolutions techniques ren<strong>de</strong>nt obsolètes la<br />
concentration <strong>de</strong>s activités et ainsi cet éparpillement se propagerait. Cette vie dans la maison<br />
ne peut se faire que grâce à la technologie qui permet <strong>de</strong> se passer <strong>de</strong> la proximité. Cette<br />
technique toujours plus efficace permettrait d’améliorer le trafic, le bruit et la pollution, point<br />
important quant on sait que cette ville se fon<strong>de</strong> sur une libre circulation. B. Préel porte même<br />
en triomphe, <strong>de</strong> manière ironique, cette ville qui " offre la meilleure solution à l’individu " .<br />
92 B. Préel, op cit p3.<br />
93 Op. Cit, p. 3<br />
94 Op. Cit.<br />
78