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endue impitoyab<strong>le</strong>. el<strong>le</strong> avait refait sans effort <strong>le</strong>s gestes rituels<br />
de la destruction des impurs : pour tout autre que l’envoyé qui<br />
l’avait vue c’eût été insoutenab<strong>le</strong>. el<strong>le</strong> n’avait pourtant rien fait<br />
de plus que dessiner un grand nombre de trigrammes avec ses<br />
ong<strong>le</strong>s, sur de la peau humaine, des nerfs, des os qui mollissaient<br />
brusquement. Ça faisait un assez grand nombre d’effacements et<br />
nettoyages depuis <strong>le</strong> début. Six depuis Waechter, très exactement.<br />
el<strong>le</strong> pressentit l’agression plus qu’el<strong>le</strong> ne la vit. un homme<br />
<strong>le</strong>s observait depuis <strong>le</strong> début de <strong>le</strong>ur danse, son foutre en colère<br />
lui communiquait l’urgence de salir et détruire. el<strong>le</strong> <strong>le</strong> vit, dans<br />
son dos, progresser maladroite ment, écartant brusquement <strong>le</strong>s<br />
groupes de jeunes qui <strong>le</strong>s observaient. Il tenta de lui faucher <strong>le</strong>s<br />
jambes, Oriane ne pouvait pas se permettre une démonstration<br />
de ses ta<strong>le</strong>nts en ce lieu. el<strong>le</strong> tenait à sa sagesse de jeune fil<strong>le</strong> et<br />
à cette Josefina toute faite de passions. Il ne lui restait que son<br />
imagination pour neutraliser l’agresseur. Quel monde barbant,<br />
pensa-t-el<strong>le</strong>, tant de vio<strong>le</strong>nce sans raison, toutes ces voitures qui<br />
foncent sur… rien. Les gens étaient décervelés par l’époque, ils<br />
obéissaient à de sournois modè<strong>le</strong>s commerciaux. Les installations<br />
é<strong>le</strong>ctriques des discothèques sont dangereuses, expliqua-t-el<strong>le</strong><br />
plus tard à Josefina. un court-circuit déc<strong>le</strong>nche souvent une pluie<br />
de plastique en flammes. en réalité la peau de ce type s’était<br />
craquelée et avait noirci, laissant apparaître des fissures roses et<br />
<strong>le</strong> blanc des os quand el<strong>le</strong> avait caressé sa joue. Puis il avait brûlé<br />
comme une torche. mais qui avait eu <strong>le</strong> temps de voir ça dans<br />
la soudaine obscurité et cette pluie d’étincel<strong>le</strong>s. Josefina était une<br />
battante, Oriane une jeune fil<strong>le</strong> d’allure paisib<strong>le</strong> qui avait eu de la<br />
chance. elias mollah s’expliquait mol<strong>le</strong>ment avec la brigade du<br />
feu, <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s rentrèrent sans que personne ne <strong>le</strong>ur prête attention.<br />
D’une certaine manière, à la frange du regard, Oriane devait rester<br />
phosphorescente, el<strong>le</strong> venait de libérer trop d’énergie. De retour à<br />
l’avenue montaigne el<strong>le</strong> avait dit à l’oreil<strong>le</strong> de Jacques l’ensorcelé<br />
<strong>le</strong> mot et la note qui l’avaient libéré de la bouc<strong>le</strong> temporel<strong>le</strong> où el<strong>le</strong><br />
l’avait enfermé, il s’était endormi comme un enfant, dans un lac<br />
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