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On a volé le Big Bang - Margelle

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m’irradia de ses vivantes émeraudes et me résuma la situation.<br />

Nous étions dans l’avant… suspendus à (el<strong>le</strong> avait éclaté de rire)<br />

un poil de la barbe de Dieu.<br />

Cette situation étant aussi impensab<strong>le</strong> qu’embarrassante, je<br />

venais de me réveil<strong>le</strong>r dans la chose la plus ordinaire de ce monde,<br />

un 747 en route vers tel aviv. Je m’étonnais un peu de voir cette<br />

grosse bête effectuer un trajet si court mais je supposai qu’el<strong>le</strong><br />

devait fi<strong>le</strong>r plus loin, l’Inde, qui sait ?<br />

Oriane m’avait bien proposé son « pas de danseuse » pour éviter<br />

l’interminab<strong>le</strong> monotonie de ces vols mais j’avais décliné cette<br />

technique de pied de nez à l’espace et au temps. el<strong>le</strong> se serait<br />

reconstituée à l’arrivée sans problème, mais moi ? Je n’avais<br />

aucune envie de ressemb<strong>le</strong>r à un Picasso en débarquant chez <strong>le</strong>s<br />

Youps, ces gens-là sont soupçonneux comme vous n’imaginez<br />

pas. Je suis aussi pilote, vous devriez <strong>le</strong> savoir depuis <strong>le</strong> temps<br />

que je vous renvoie à mon dernier bouquin, mais piloter un 747<br />

m’aurait barbé. L’avionique, eFIS compris, est la même dans tous<br />

ces zincs, on passe son temps à vérifier quelques coordonnées.<br />

À vrai dire ces avions ne vo<strong>le</strong>nt bien que quand <strong>le</strong>s pilotes <strong>le</strong>ur<br />

foutent la paix.<br />

Il me vint une idée. Sur un aF et en première je devais pouvoir<br />

me faire servir un cocktail acceptab<strong>le</strong>. Oh ! pas de ma classe de<br />

préparation, mais l’ombre de l’ombre de mes perfections. Je hélai<br />

l’hôtesse. Oriane, qui avait suivi <strong>le</strong> manège, sourit en coin.<br />

L’azafate était rassurante. el<strong>le</strong> ne ressemblait ni à mon pire<br />

cauchemar – Laura – ni à Oriane ni à rien de ce qui, d’un instant<br />

à l’autre, peut vous pomper vos énergies masculines. Quel pied !<br />

– Douce France, lui murmurai-je à l’oreil<strong>le</strong>, douce absence de<br />

toute transe…<br />

el<strong>le</strong> rigola, c’était une jolie paisib<strong>le</strong>, avec une impressionante<br />

chute de reins, un modè<strong>le</strong> pas si courant en cette époque<br />

de furieuses. Nous convînmes que son passage plateaux terminé<br />

el<strong>le</strong> viendrait concocter avec moi un petit mélange dont je lui<br />

dirais des nouvel<strong>le</strong>s. Je ne sais pas si vous avez déjà pu constater<br />

à quel point <strong>le</strong>s breuvages – même sur aF, même en première –<br />

sont niculturny ! C’est l’horreur. La gentil<strong>le</strong> revint, un petit quart<br />

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