On a volé le Big Bang - Margelle

– toujours pressé ce Jacques. regarde plutôt derrière toi.
en effet, venant vers nous, je vis cet immonde andrew Base
et ezéchiel Ben Waechter qui devisaient avec componction.
Laquedeem passa aussi, mais à la lisière de mon regard.
– merde !
– t’es pas varié, tu sais, fit la belle, centre de tous les regards.
m…
elle me bâillonna de sa petite main, si fine que j’avais constamment
peur de la blesser, même en la baisant respectueusement du regard.
– tais-toi un peu, stupide coq !
– J’allais dire merci, fis-je furieux. tu n’as jamais entendu
parler des immortels principes de 1-789 ?
– Si, répondit-elle, précaires et violents. mais il en reste quelque
chose, j’ai lu ça dans un journal.
– Sur quoi le rabbin l’embrassa avec tendresse, à tel point que je
me préparai à lui servir une vanne corse du genre « après vous…
s’il en reste », mais il se tourna vers moi et reprit la conversation
que vous savez, celle du château de Collonges, avant qu’il ne se
fonde dans la nuit.
– mon frère, dit-il, je suis heureux que tu sois venu. ton rôle
est immense mais tu ne le sais pas. Je parlerai ce soir à dix heures
dans la cafétéria. tu aurais préféré un lieu plus austère, je le sais,
mais ici aussi les américains sont passés, il ne reste rien de l’esprit
de nos Fondateurs. Je t’attends donc ce soir, tu sais de quoi je vais
vous entretenir.
– et moi, lui dit Oriane, avec votre permission, j’irai rêver un
peu face au désert ou dans un lieu tranquille.
Le rabbin lui virgula un coup d’œil malicieux : « Je te l’accorde,
mais ne détruis aucun monde, jeune fille. »
– Pas de risque, dit-elle d’un air respectueux, je suis unie, depuis
peu de temps.
– ah ! Je te bénis, c’est une grande nouvelle, un signe peut-être
même.
Vous savez à quel point je suis con, mais – sincèrement – en
les écoutant échanger ces quelques paroles je n’eus aucune envie
de me préparer un cocktail. C’était l’union sacrée ces deux-là,
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