On a volé le Big Bang - Margelle

Pas de coquetèle pour l’Estripador
L’aurore aux doigts de rose, cette toute divine, pointait le bout
de son nez derrière la montagne trian gulaire. Lumières rasantes,
fraî cheur et parfums uniques, c’était l’heure des élus, le temps
d’écrire ou de mourir. Il me faudrait retrou ver cette clef, la Clef
des Songes, et mieux encore L’Irre, l’Interface rêves et réalité
extérieure. Les voix des morts cessèrent peu à peu de s’élever
de l’achéron, ce serait le chant des oiseaux puis, insidieux, le
grondement malfaisant de la ville proche. On ne l’entendait pas,
c’était un bruit implicite comme la mort, le chaos, cette saloperie
de société. Pourrait-on renverser l’entropie ? C’était une bonne
question mais la réponse, pour l’heure, était plutôt négative.
La mort de ce Waechter m’avait vivement contrarié. Il avait
sali la moquette vieux rose de l’entrée de mes appartements en
ville et il me laissait seul avec une énigme potentielle sans la
moindre petite piste. Je n’allais pas le pleurer, un long cortège de
cadavres le suivait, la procession de ceux qu’il avait dépouillés
et trompés. Peut-être même avait-il eu recours à des tueurs ? Je
me demandai un instant si les assassins de la tradition ancienne
existaient toujours : à en croire les romans et les films américains
il n’y avait plus que des bouchers vulgaires, des mercenaires sans
morale, cette glèbe que le monde de l’argent développe si bien de
nos jours. Que sont les artistes devenus ? J’ai quelques réponses,
elles ne vous plairont pas.
Je savourai un jus de pamplemousses et quelques fruits
exotiques. Le pape, les américains et les imbéciles qui nous
gouvernent ne m’avaient pas encore privé de la joie d’exister sur
cette magnifique planète. Bien dans ma tête je descendis de mes
hauteurs pour affronter le chaos urbain.
ma première visite fut pour m. Le Préposé technique aux
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