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Le Président revint sur terre, il se gratta machina<strong>le</strong>ment une<br />
couil<strong>le</strong>.<br />
et ne sentit rien.<br />
Je suis parvenu au 11 th Wall Street.<br />
J’ai regardé <strong>le</strong> temp<strong>le</strong> avec satisfaction. Ça m’a rappelé<br />
l’ancienne Babel, en moins bien. alors ce n’était que ça ? Ces<br />
ridicu<strong>le</strong>s colonnades vaguement corinthiennes, et tous ces types<br />
pressés de s’abîmer <strong>le</strong>s yeux sur <strong>le</strong>urs écrans ? J’ouvris la valise<br />
et contemplai l’arme. La jolie sphère b<strong>le</strong>u orange était animée de<br />
<strong>le</strong>ntes girations intérieures. Il me semblait, quand je la touchais,<br />
qu’el<strong>le</strong> était vivante, que j’allais l’entendre me dire quelque<br />
chose. mais qu’est la vie à part quelques ossements blanchis dans<br />
un désert ?<br />
Les paro<strong>le</strong>s d’Hassan avaient mûri en moi. Je savais qui j’étais,<br />
quel<strong>le</strong> malédiction m’avait enchaîné au roc de Ste Catherine,<br />
pourquoi je m’étais mis en route et Qui avait voulu tout ça. Je<br />
crois bien être <strong>le</strong> seul à connaître cette réponse, je l’emporterai<br />
avec moi.<br />
J’entrai dans la grande sal<strong>le</strong> où, autrefois <strong>le</strong>s choses, <strong>le</strong>s gens et<br />
<strong>le</strong>s espoirs se vendaient à la criée. Personne ne me prêta attention.<br />
Il est probab<strong>le</strong> que la guerrière qui me sert d’ombre ait dissuadé<br />
<strong>le</strong>s plus déterminés de se mettre en travers de mon chemin.<br />
Je me souvins des jours anciens et je souris.<br />
Dans la vie une chose reste constante, c’est ce parfum de<br />
simplicité qui vient après une longue attente. avais-je désiré une<br />
femme pendant des années ? Quand el<strong>le</strong> entrait dans ma vie je me<br />
trouvais presque désolé, privé de cette longue quête. C’est vrai<br />
que je suis un Pè<strong>le</strong>rin, c’est vrai que j’ai aimé la quête, la marche<br />
et l’effort plus que la satisfaction de mon désir.<br />
Il y avait tant de choses derrière moi, dans <strong>le</strong> couloir du temps,<br />
que je trouvai ce temp<strong>le</strong> commun, mon attention ne pouvait s’y<br />
fixer. J’implorai <strong>le</strong> Seigneur pour qu’avant la fin une lutte fina<strong>le</strong><br />
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