On a volé le Big Bang - Margelle

Rome : silence radio…
Dans l’alitalia qui m’emmenait vers rome je me laissai
aller à rêver. Vous savez quoi ? De cocktails (on n’est
plus en France), de délicieux cocktails. D’interminables
glaciations fruitées mêlant leurs timbres caressants à d’exotiques
alcools chanteurs. tout ça. tout ça pour moi !
Je n’osai pas en demander un à l’hôtesse, c’est de notoriété
publique, les jets ne sont plus faits pour la jet set. Ni pour les
grands estripeurs d’énigmes comme moi. On vous sert un
champagne moyen, tiède parfois. Pas de quoi se les peindre en
vert et les exposer chez Fauchon. J’aurais aimé être un démiurge
pour faire surgir mon attirail et un public. Car un cocktail peut
être aussi insultant que flatteur. J’en connais même d’aucuns qui
sont de purs destins… Par exemple tenez, je vous aurais fait un
mr-Pip’s St thomas Special ! Ça sonne, non ? rien que ce Pip’s
évoque le son d’une bouteille débouchée de main de maître. J’en
ai l’eau à la bouche. J’examinai les hôtesses avec cette détestable
technique que nous autorise le port du pénis. un remonté des
chaussures à l’encolure, un bref cadré épaules, le risque mal
accepté de découvrir un corps de rêve et une face de repentir.
ah lala, nous ne sommes pas brillants et je puis faire mieux que
ça, j’en suis conscient. Je dois vous avouer, entre un albermarle
Fizz et un mint Sunrise qui défilent en arrière plan dans mon
rêve, qu’une silhouette se tenait depuis peu en filigrane, entre moi
et le monde. C’était masque, vous l’aurez compris. Le chiffon
de soie noire que j’avais ramassé chez feu Géronimo portait
une griffe italienne. Était-ce cela qui me donnait des ailes et
m’envoyait à rome ? Pas vraiment et je le regrettais. J’avais reçu
une simple enveloppe blanche, presque bon marché mais frappée
d’un sceau connu. On voulait me voir de suite et On me le faisait
savoir. en soi l’idée me plaisait assez, c’est le contexte qui me
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