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Oriane vs Dagmar<br />
Les ang<strong>le</strong>s de Dieu. Les anges, la chute des ang<strong>le</strong>s, la sphère<br />
des causalités. ezéchiel m’avait charmé, plus encore : c’était un<br />
enchanteur. mais qu’avait-il réel<strong>le</strong>ment voulu annoncer ? Je me<br />
sentis proche du début de la pièce, <strong>le</strong>s trois coups étaient frappés.<br />
mais qu’allait-on jouer ? La fin du monde ? Le retour du <strong>Big</strong> <strong>Bang</strong> ?<br />
et quel était mon importance dans tout ça ? Je me mis à fredonner<br />
un vieux refrain de Bécaud « monsieur <strong>le</strong> Président Directeur<br />
Général, je ne suis qu’un lapin de garenne banal, monsieur <strong>le</strong><br />
Président, ne me faites pas mal, avec vos bal<strong>le</strong>s…<strong>Bang</strong> ! » Dans<br />
la chanson, on entend en effet un coup de fusil à ce moment.<br />
moi je venais de discerner une série d’éclats lumineux du genre<br />
acérés, ce qu’une Oriane très mécontente par exemp<strong>le</strong> pourrait<br />
envoyer à l’unique objet de son ressentiment. Comme ça venait<br />
de la piscine couverte je me mis en route pour découvrir l’origine<br />
de ces éclats. Vous <strong>le</strong> savez, dans la vie comme dans un récit, <strong>le</strong><br />
moment arrive toujours où l’on se trouve face à face avec ce qui<br />
rampe, se cache et menace. Je n’allais pas faire exception sauf<br />
que je ne me rendis pas vraiment compte de ce qui commençait à<br />
se développer. Ça n’avait rien que de prévisib<strong>le</strong>, Oriane et Laura<br />
étaient face à face, debout, campées sur <strong>le</strong>urs jambes, immobi<strong>le</strong>s.<br />
Ça sentait <strong>le</strong> schproum.<br />
– Jacques, dit Oriane d’une voix claire et forte, ne regarde pas.<br />
C’est Dagmar.<br />
Dagmar ? Que venait faire cette maudite tortionnaire en Israël ?<br />
Quel que soit son nom !<br />
– regarde donc, petit homme, fit la voix bruitiste de Laura-<br />
Dagmar (mais c’était qui cel<strong>le</strong> là ?), regarde-la bien, tu ne la<br />
verras plus longtemps.<br />
Je jugeai prudent de suivre <strong>le</strong> premier avis et bien m’en prit<br />
car sinon j’eusse été aveuglé. un souff<strong>le</strong> puissant m’envoya<br />
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